Critique du film et du DVD Zone 2
SLEEPWALKER PROJECT 1997

A l'institut Morpheus, le docteur Bradford travaille avec son équipe sur une nouvelle technologie. Celle-ci permet d'introduire des psychothérapeutes à l'intérieur des rêves d'un patient pour le soigner de ses troubles…

SLEEPWALKER PROJECT cache en réalité les deux premiers épisodes d'une série télévisée. Celle-ci n'a d'ailleurs pas eu de réel succès puisque après seulement une poignée d'épisodes, la série a disparu des ondes. Etonnant puisque les deux premiers épisodes qui se trouvent sur ce DVD sont plutôt prometteurs surtout en raison d'un concept plutôt astucieux bien que franchement pas novateur. En effet, DREAMSCAPE développait déjà l'idée de s'injecter dans les rêves d'une personne, l'aspect thérapeutique en moins. A la production et à l'écriture de la série, on trouve un certain David S. Goyer. En tant que scénariste, il a travaillé quelque temps chez Full Moon (ARCADE ou DEMONIC TOYS) avant d'inscrire sur son CV des titres plus prestigieux (THE CROW : LA CITE DES ANGES, LES MAITRES DU MONDE, BLADE ou BLADE II). Pour la mise en image de l'épisode pilote de SLEEPWALKERS, on fait appel à un réalisateur spécialisé dans les productions télé en la personne de David Nutter qui compte à son actif de nombreux épisodes de séries (X-FILES, MILLENNIUM, URGENCES…).

Le premier épisode s'attache donc à nous présenter cette technologie ainsi que ceux qui l'utilisent. Le premier patient que nous allons rencontrer fait des cauchemars qui le rongent à un tel point que son organisme en prend un sacré coup. A tout casser, il ne lui reste qu'une poignée de jours avant de mourir s'il ne trouve pas rapidement une solution à ce qui le hante. Cette histoire, un peu trop prévisible, permet d'introduire de façon intelligente l'un des personnages centraux de la série. Lui donnant par là même des antécédents développés dès le premier épisode. De même, on notera quelques touches qui permettent d'étoffer les autres figures de la série (la femme du docteur Bradford, etc…) ou de poser ce qui servira de base tout au long de la série (le cadeau du tueur en série servira certainement dans les épisodes suivants…).

Le second épisode donne la possibilité d'esquisser toutes les possibilités d'un voyage à travers les rêves. Ainsi, la nouvelle recrue se doit d'apprendre les rudiments de ce genre d'expérience, donnant ainsi l'occasion aux spectateurs de s'intégrer petit à petit dans ce nouvel univers. A ce petit jeu, l'introduction d'un tueur en série donnera rapidement un avant-goût des horreurs que peuvent procurer un tel périple. SLEEPWALKER PROJECT continue aussi d'emprunter au cinéma, L'EXPERIENCE INTERDITE par exemple ou en utilisant un truc sorti tout droit de BEETLEJUICE (la création d'une porte !). Mais on peut se demander si finalement, le concept de cette série n'aurait pas été quelque peu réutilisé par Hollywood avec par exemple THE CELL. La série n'ayant pas les mêmes moyens, les visions oniriques sont un peu plus spartiates, imprimant de manière indélébile le statut télévisuel de l'entreprise.

Destiné au marché locatif, ce DVD fait dans le service minimal ou presque. A savoir que vous ne trouverez pas de version originale mais seulement un doublage en français. Seule petite attention, ce sont deux pistes françaises qui sont proposées. L'une en Dolby Digital 5.1 et l'autre en DTS. Pourquoi pas mais cet engouement pour les remix 5.1 multi format est à notre avis plus dicté par une entreprise commerciale plutôt que par l'envie de proposer un produit de grande qualité. Quoi qu'il en soit, les deux pistes sonores sont plutôt bien réalisées, même si on est assez loin de mixages fait spécialement pour le cinéma. La différence entre la piste française en Dolby Digital et celle en DTS est plus subjective que réelle. A partir de là, cela revient à choisir fraise ou chocolat, une question de goût quoi !

Lorsque l'on vous dit que ce disque fait le strict minimum, cela sous-entend que vous verrez à peine l'ombre d'une bande-annonce (en réalité un clip promo pour la série présentant des images d'autres épisodes) et aucun bonus qui auraient pu disserter sur les symboles dans les rêves ou dresser un portrait des acteurs ou de ceux qui ont créé la série. Pas grand chose en dehors du film et de ses deux pistes sonores.

L'image étant, elle, très acceptable pour un disque réalisé en premier lieu pour les vidéo clubs. Histoire de nous la jouer technique, on notera une image un peu trop douce et donc au contraste manquant un peu de pêche.

Même si SLEEPWALKER PROJECT n'a rien de bien novateur et si l'on omet une impression par moments trop télévisuelle, son concept est plutôt attrayant. Et si l'on peut d'ores et déjà s'interroger sur le renouvellement des intrigues, ce DVD donne plutôt envie de découvrir les épisodes suivants de cette série.