Header Critique : V : LA SERIE CULTE ORIGINALE

Critique du film et du DVD Zone 2
V 1983

LA SERIE CULTE ORIGINALE 

De gigantesques vaisseaux extraterrestres se postent un peu partout dans le monde. En plus de nous prouver que nous ne sommes plus seuls dans l'univers, ces Visiteurs d'un autre monde s'avèrent être pacifiques. La vie est belle mais les scientifiques vont rapidement déchanter…

Ce DVD nous présente les deux premiers téléfilms qui composent la première mini-série de V. Au moment de sa réalisation et pendant pas mal de temps, cette mini-série fut la production la plus chère entreprise pour la télévision. Depuis, le record a sûrement dû être battu. Donc, les deux téléfilms se suivent en développant l'arrivée sur Terre des Visiteurs. Toutefois, cela ne comporte pas vraiment de dénouement. Ce qui risque donc de décevoir ceux qui n'auraient jamais vu auparavant la série. Il faut pourtant savoir que ces deux téléfilms avaient été produits à la base sans qu'il n'y ait obligatoirement de suite de tourner (bien qu'il soit évident qu'une suite était déjà prévue). Le succès fut tel dès la première diffusion aux Etats-Unis qu'une seconde mini-série en trois parties put voir le jour rapidement. Celle-ci apporte d'ailleurs une véritable fin à l'histoire. Mais nous n'en sommes pas là !

Créé par Kenneth Johnson, qui s'avère d'ailleurs aussi le réalisateur de ces deux téléfilms, l'univers de V n'est pas sans rappeler la Seconde Guerre Mondiale. Il faudrait d'ailleurs être bête pour ne pas s'en apercevoir tant les allusions sont appuyées ne serait-ce que par la présence d'un personnage rescapé des camps de concentration. L'arrivée des Visiteurs, de prime abord bien sympas, tourne vite à la montée d'un état totalitaire sur toute la planète. Pourquoi sont-ils venus ? Qu'est ce qui les intéresse vraiment ? Qui sont-ils ? Ce sont les questions auxquelles vont répondre les deux premiers téléfilms tout en dépeignant le quotidien d'un grand nombre de personnages qu'ils soient scientifiques, journalistes ou de simples familles. Bien entendu, les Visiteurs pourraient être assez facilement changés par des nazis sans que la plupart des thèmes soient remis en question : atrocités, occupation, collaboration, jeunesse hitlérienne, délation, résistance… L'idée reste pour le moins astucieuse, permettant de plus de nous lancer un message contre l'oubli et surtout de tirer une leçon de notre passé. Dans le même genre, John Milius a réalisé L'AUBE ROUGE en utilisant les mêmes ficelles, des Russes à la place d'extraterrestre, mais de façon un peu plus maladroite.

Voir à la télévision au milieu des années 80 d'énormes vaisseaux spatiaux et l'arrivée sur Terre d'extraterrestres n'avait rien de commun. Pas étonnant que la série ait eu autant de succès. Avec les années, les effets ont pris un vilain coup de vieux. Les plus critiques pourront ainsi s'amuser à noter les grosses ficelles utilisées pour animer les vaisseaux au milieu de prises de vues réelles. Pourtant, V garde toujours un certain cachet, peut-être simplement de par l'intelligence de l'écriture de la série. Quelques passages semblent un peu maladroits mais dans l'ensemble, la construction du récit est toujours aussi efficace.

Dans V, on fait aussi la connaissance d'un certain Robert Englund avant que celui-ci ne devienne une icône du cinéma fantastique et d'horreur en interprétant Freddy Krueger dans LES GRIFFES DE LA NUIT et ses suites. On avait déjà pourtant pu l'apercevoir dans d'autres productions horrifiques telles que REINCARNATIONS, LA GALAXIE DE LA TERREUR ou LE CROCODILE DE LA MORT. Dans V, rien à voir, puisqu'il interprète un extraterrestre un peu simplet et au grand cœur.

Dans les années 80, les téléfilms et séries ne sont pas encore tournés dans des cadrages cinéma. C'est donc le cas de V qui a été filmé en plein cadre. Pourtant, le réalisateur filme V comme s'il était destiné au cinéma et prévoit déjà des cadrages dans un format académique (à savoir pour les Etats-Unis en 1.85). A l'occasion de la sortie en DVD, ce n'est donc pas en 4/3 que V nous sera présenté mais en 16/9, dans un transfert approuvé par le réalisateur. Il ne s'agit pas encore de 1.85 mais de 1.78. L'image elle-même comporte quelques petits défauts venant prouver qu'elle a été tournée sur pellicule et non pas en vidéo, ce qui laisse apparaître par moments un peu de grain finissant de lui donner un côté cinéma. Sans être de premier ordre, l'image de ce DVD est donc plus que satisfaisante !

La série était en mono à l'origine et elle a été remixée en stéréo surround pour la sortie du DVD. Comme souvent, cela donne l'impression d'avoir une bande-son portée sur l'avant et un peu plate pour tout ce qui concerne les dialogues et les effets sonores. La musique et quelques effets d'ambiance sont par contre bien plus amples, ce qui donne une impression quelque peu déséquilibrée entre les deux. Ce léger défaut inhérent à ce type de remix s'oublie assez rapidement dès que l'on est emporté par l'histoire.

L'auteur, à part entière, de la série a enregistré un commentaire audio sur l'intégralité des deux téléfilms. Une bonne nouvelle qui ne le sera pas pour tout le monde. En effet, aucun sous-titrage n'est proposé pour ce bonus. Trois bonnes heures pour suivre le commentaire audio n'a rien d'aisé et encore moins si l'on ne comprend pas correctement l'anglais. Plus de trois heures à parler et le bougre ne s'arrête que rarement. Quand on pense que des réalisateurs prestigieux arrivent à peine à parler sur des commentaires audio de films qui sont des "chefs-d'oeuvre".

Les deux téléfilms sont présentés chacun sur une face du DVD. Sur la première, il n'y a rien d'autre que le premier épisode et le commentaire audio alors que la seconde face propose en plus une Featurette (documentaire promotionnel) d'époque. La qualité de l'image en est d'ailleurs la meilleure des preuves. Quoi qu'il en soit, ce segment vidéo est sous-titré en français ce qui donnera ainsi quelques informations à ceux qui ne pourraient pas écouter le commentaire audio. Néanmoins, elles sont largement moins intéressantes que celles distillées dans le commentaire de Kenneth Johnson. Cela nous donne tout de même la possibilité de voir des interviews d'époque de Faye Grant ou Marc Singer. Ce dernier étant surtout connu pour ce rôle ainsi que celui de Dar dans DAR L'INVINCIBLE de Don Coscarelli (PHANTASM).

Si l'on excepte l'erreur de ne pas proposer un sous-titrage sur le commentaire audio, la sortie de ce premier DVD consacré à V est un cadeau à tous les fanas de science-fiction puisque celle-ci est l'une des meilleures produites par la télévision américaine dans les années 80. La plupart des autres s'étant pris un sacré coup de vieux ! Il n'y a donc plus qu'à attendre la sortie d'un second DVD qui nous donnera la conclusion de la passionnante aventure de V.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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Mini-série de science-fiction réussie
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Pas de sous-titrage sur le commentaire audio
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L'édition vidéo
V : THE MINI SERIE (Serie) (Serie) DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double face - simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
3h09
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Mono
German Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de Kenneth Johnson
    • Featurette (24mn40)
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