Dans une grande demeure de la campagne anglaise, Nell et Simon s’apprêtent à recevoir leur famille et leurs amis pour le réveillon de Noël. Mais cette réunion est marquée par un évènement qui lui confère un aspect particulier...
Camille Griffin navigue dans le milieu du cinéma depuis plus de vingt ans et a déjà réalisé plusieurs courts-métrages lorsqu’elle réalise ce premier long. Mais elle ne se contente pas de le réaliser puisqu’elle en assume aussi l’écriture en partant d’un concept qui, à vrai dire, n’a rien de novateur. La cinéaste rassemble ses personnages dans un lieu quasiment clos pour y célébrer Noël. En dehors de cela, rien n’indique que cette date soit particulière mais, par petites touches, des éléments sont dévoilés indiquant l’aspect ultime de cette réunion. Parce que la réalisatrice sait que les futurs spectateurs de son film en ont déjà lu le résumé ou vu la bande-annonce, ou même que le titre en français est très explicite, il est difficile de savoir si Camille Griffin essaie réellement de jouer le suspense. A moins que ce soit, pour elle, une façon de montrer que les personnages essaient de conserver un aspect de normalité face à l’inéluctable. Mais cela ne fonctionne pas vraiment car les personnages n’ont rien d’attachant, bien au contraire.
L’origine du cataclysme en approche est inconnue pour les personnages ce qui est un terreau fécond pour toutes les hypothèses. Chacun y va donc de sa théorie ou bien injecte des idées complotistes explicitant clairement que le gouvernement nous ment. Bien qu’il s’agisse des opinions des personnages, rien ne tempère ce genre de propos et les idées sont lancées au détour de dialogues sans approfondissement, sans que cela ne provoque de véritable débat. Tout y passe : les scientifiques peuvent se tromper, l'écologie, les Russes.. Puisque c'est dans l'air du temps, on fait même un parallèle avec le COVID. D’une manière générale, tout est traité à l’emporte-pièce, ce qui n’a rien de satisfaisant. Cela donne presque l’impression de voir une enfilade de saynètes n’offrant pas une progression linéaire. Cette dernière soirée aurait pu être rattrapée par de l’humour noir ou des situations qui dégénèrent jusqu’à l’absurde mais Camille Griffin ne prend pas cette direction et reste ancrée dans une très fade normalité, accumulant les clichés à outrance. Il faudra patienter jusqu’à la fin du film pour ressentir un peu de tension. Et enfin, après un très long et laborieux remplissage, le film se termine sur un pied de nez, semblant être à lui seul la justification du projet.
Bizarrement, Camille Griffin donne un titre passe-partout à son film mais oublie que SILENT NIGHT a déjà été utilisé à plusieurs reprises. Le distributeur français essaie de donner un côté amusant en re-titrant le film JOYEUSE FIN DU MONDE avec le mot “fête” barré. Au cas où vous n’auriez pas lu le résumé officiel, maintenant, c’est clair. Le sujet de départ, comme déjà dit, n’est pas nouveau. On l’a vu récemment dans MELANCHOLIA de Lars Von Trier et C’EST LA FIN de Evan Goldberg et Seth Rogen. Ou encore, dans un registre relativement similaire, on peut aussi citer JUSQU'A CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SEPARE, déjà avec Keira Knightley. L’un des ressorts principaux du film de Camille Griffin reprend aussi une idée issue d’un film de 1959, LE DERNIER RIVAGE de Stanley Kramer. Coïncidence, ce dernier fait l'objet d'une réédition en vidéo en septembre 2022, la même semaine que la distribution en Blu-ray et DVD de JOYEUSE FIN DU MONDE. Le film de Camille Griffin n’aura donc pas l’occasion d’être distribué dans les salles de cinéma françaises.
Metropolitan propose de voir le film en Blu-ray et DVD dans son format large d’origine. Sur le Blu-ray que nous avons vu, l’image est propre mais on notera quelques halos disgracieux dans les arrières plans nocturnes, particulièrement dans la forêt. Est-ce qu’il s’agit d’un souci lié au film d’origine et aux effets spéciaux numériques ou bien le transfert numérique a-t-il eu un peu la main lourde ? Il n’en reste pas moins que cela est présent à l’image. Pour le reste, côté image, pas grand-chose à dire. Il en va de même pour les pistes audios 5.1 en version originale sous-titrée et celles doublées en français, elles font leur office sans pour autant être marquantes. On notera qu'il y a un chapitrage en 17 parties mais aucun menu ne lui est dédié et il faudra donc utiliser la télécommande pour accèder aux différentes parties qui vous intéressent.
En complément du film, il est possible de voir trois fins alternatives. Elles ne changent pas grand-chose à l'intrigue mais proposent de légères variations. On peut aussi découvrir des scènes coupées, souvent au milieu de dialogues conservés dans la version finale. Enfin, l'éditeur propose les bandes-annonces de trois autres films de son catalogue : LA ROUTE, L'INTERNAT et MAGGIE. A moins d’avoir grandement apprécié JOYEUSE FIN DU MONDE, cela ne fait que prolonger l’attente... d’une fin du monde !