Header Critique : Tômei ningen arawaru (The Invisible Man Appears)

Critique du film
TÔMEI NINGEN ARAWARU 1949

THE INVISIBLE MAN APPEARS 

Deux jeunes scientifiques sont en compétition pour être le premier à découvrir le secret de l'invisibilité. Leur affrontement amical se fait sous la houlette bienveillante du Professeur Nakazato. Mais les deux jeunes savants ne savent pas que le professeur a déjà percé ce mystère et mis au point un sérum à même de rendre totalement invisible un être vivant. De manière fortuite, un homme d'affaires aux méthodes de gangster découvre le secret du Professeur Nakazato.

En 1933, Universal propose L'HOMME INVISIBLE de James Whale. Le film va alors susciter plusieurs suites et variations au sein du même studio. Ce n'est qu'à la fin des années 40 que le Japon va proposer sa version de l'homme invisible alors que le personnage a déjà été largement vu sur les écrans. Il serait raisonnable de penser que le film va se teinter de culture nippone ou bien développer des thèmes en lien avec la société japonaise. Il n'en est rien ! TÔMEI NINGEN ARAWARU s'inscrit complètement dans la lignée des films américains de la Universal. Passé l'introduction scientifique, l'intrigue du film s'oriente vers une histoire policière comme dans LE RETOUR DE L'HOMME INVISIBLE ou encore LA VENGEANCE DE L'HOMME INVISIBLE. De même, on reprend ici quelques figures imposées comme les bandelettes couvrant le visage du personnage invisible ainsi que le faisait Claude Rains dans L'HOMME INVISIBLE.

Dès lors, THE INVISIBLE MAN APPEARS ne surprend pas beaucoup. Son titre s'avère tout de même un amusant jeu de mots et l'intrigue réserve une révélation inattendue dans son dernier tiers. Mais il est vraiment difficile d'être particulièrement enthousiasmé par un mystérieux homme invisible qui n'utilise qu'assez peu sa faculté pour dérober un bijou. Ainsi, plutôt que de passer inaperçu, il prend le parti de braquer à « visage découvert » ses victimes. Ces dernières sont sous le choc mais la technique est, pour le moins, inefficace. Notre homme invisible n'est donc pas des plus malins ! Le traitement de l'histoire est aussi un peu alambiqué et anarchique, ce qui n'aide pas à suivre une intrigue qui n'a pourtant rien de compliqué. Heureusement, le film nous permet de découvrir des effets spéciaux assez réussis pour l'époque.

Justement, à la tête des effets visuels de TÔMEI NINGEN ARAWARU, on trouve Eiji Tsuburaya. Le cinéaste a déjà une longue carrière dans le milieu du cinéma. Il débute sur des films muets au début du XXème siècle et se forge une grande expérience. Il se passionne pour la technique et les effets spéciaux. Mais sa participation à des films de propagande en période de guerre va l'écarter des studios durant quelques années. Il décide alors de créer sa propre société d'effets spéciaux indépendante. La Daiei qui produit TÔMEI NINGEN ARAWARU fait donc appel à sa société pour rendre invisible le fameux personnage. Eiji Tsuburaya va réutiliser globalement les mêmes astuces que celles déjà mises en œuvre en 1933. L'homme invisible va retirer ses bandelettes pour révéler sa transparence, il va opérer un strip-tease ou encore fumer alors qu'il est assis sur une chaise totalement nu (et donc invisible) ! Une belle réussite pour celui qui va un peu plus tard donner vie aux incroyables images de quelques classiques du cinéma fantastique japonais, GODZILLA en tête !

Par la suite, l'homme invisible apparaîtra de nouveau sur les écrans japonais. Tout d'abord à la Toho avec TÔMEI NINGEN (THE INVISIBLE AVENGER). De son côté, la Daiei produira une demi-douzaine d'années plus tard un second film mettant en scène un homme invisible dans TÔMEI NINGEN TO HAE OTOKO (THE INVISIBLE MAN VS. THE HUMAN FLY).

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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