Plus de vingt ans après l'affrontement entre les Nazis résidant sur la face cachée de la lune et les Terriens, la situation des derniers survivants de la base lunaire n'a rien d'enviable. Obi Washington et une poignée de héros partent à l'aventure pour trouver une source d'énergie qui leur permettrait de s'en sortir. Se faisant, ils vont lever le voile sur d'incoyrables secrets enfouis depuis la nuit des temps...
Timo Vuorensola est un cas à part. Le cinéaste finlandais n'a jamais suivi de cours dans une école de cinéma et s'est lancé par lui-même en commençant par des courts-métrages. Il se décrit lui-même comme un conteur d'histoires en jouant ou en créant des jeux de rôles, en écrivant ou en réalisant des films. Il rejoint l'équipe qui réalise la série de courts métrages amateurs STAR WRECK en tant que comédien. De fil en aiguille, il réalisera ainsi STAR WRECK : IN THE PIRKINNING, projet qui s'est étiré sur sept années et qui est le sixième opus et seul long-métrage de cette lignée ! Durant tout ce temps, le cinéaste réalise des publicités et des clips musicaux. Il fait lui-même partie d'un groupe de musique industrielle, Älymystö, qui résonne comme des ambiances sourdes et lancinantes à la limite de l'abstraction. Timo Vuorensola et ses proches ne s'arrêtent jamais et c'est ainsi qu'il se lance en 2005 dans la création de ce qui deviendra IRON SKY. Le réalisateur finlandais ouvre même ce projet à une participation active des internautes qui peuvent déposer des idées. Mais en plus d'un portail collaboratif, Timo Vuorensola et son producteur permettent à ceux qui le désirent de financer IRON SKY. Ils obtiendront ainsi environ un million de dollars, soit un huitième du budget du film. Si au moment de la sortie en vidéo du film un peu partout dans le monde, le cinéaste annonce un projet de long-métrage ainsi que sa participation à un film à sketches, cela ne se fera pas et il s'orientera assez naturellement vers IRON SKY : THE COMING RACE, une suite improbable !
Donner un prolongement à IRON SKY est en effet curieux si l'on s'en tient à l'épilogue très radical du film. Et pourtant, Timo Vuorensola et Dalan Musson réussissent à proposer une histoire sur "cohérente" et toujours dans la même lignée. Le sujet de IRON SKY n'avait rien de très sérieux avec des nazis attendant leur heure depuis 1945 sur la face cachée de la lune. Il en va de même dans cette nouvelle aventure. Mais, tout comme dans l'original, ce qui apparaît comme une farce est le terrain de jeu d'un grand nombre de clins d'oeil à la culture populaire mais aussi une véritable critique acerbe de la politique et de la société. IRON SKY 2 pousse le bouchon encore plus loin que dans l'original. Timo Vuorensola ose des idées plus folles les unes que les autres comme une ahurissante représentation de la cène chapeauté par le plus incroyable personnage dans ce contexte. Le cinéaste finlandais tape sur la société de consommation actuelle dénuée de culture. Il met dans le même sac des dictateurs, des hommes politiques et des entrepreneurs. Il n'a pas plus de respect pour les dirigeants religieux. Tout le monde en prend pour son grade dans un joyeux spectacle décomplexé et rigolo ! On pourrait se dire qu'il s'agit d'une attitude du cinéaste mais, à l'évidence, Timo Vuorensola est un véritable iconoclaste peu soucieux d'entrer dans un cadre capitaliste. Preuve en est de sa participation au groupe Älymystö qui distribue sa musique gratuitement pour peu que ce soit dans un cadre non commercial à l'image de certains logiciels libres de droit.
Mais IRON SKY 2, c'est une suite plus réussie et plus folle que l'original. Surtout que Timo Vuorensola ne se contente pas de reprendre les idées et ingrédients déjà vus dans IRON SKY. Le film nous propose une nouvelle histoire, enrichit l'univers déjà en place et se renouvèle réellement tout en conservant la même verve et un bouillon d'idée aussi délirante que surprenante à l'instar d'une partie de l'intrigue qui remonte jusqu'aux origines du monde !
Les Marvel ont leurs séquences post-générique. C'est aussi le cas des IRON SKY. Le premier film nous laissait entrevoir un élément inattendu. Cette idée n'est pas exploitée dans cette suite mais on la retrouve dans une petite séquence qui dévoile plus clairement ce qui se déroule à plusieurs millions de kilomètres de la Terre. Néanmoins, rien n'indique pour l'instant que THE ARK : AN IRON SKY STORY s'oriente dans ce sens même si c'est à ce jour (mai 2019), le prochain projet du cinéaste finlandais !
Le premier IRON SKY avait été distribué par Condor Entertainment en France au travers d'éditions DVD et Blu-ray. Ce ne sera pas le cas de la suite puisque c'est Metropolitan qui propose IRON SKY 2 sur les mêmes supports. Et l'éditeur place le Blu-ray à l'intérieur d'une boîte en métal du plus bel effet ! Pour ceux qui n'ont pas encore le premier film, il est aussi possible d'opter pour des éditions DVD et Blu-ray reprennant les deux IRON SKY.
Le film est présenté dans son format d'origine dans un solide transfert en haute définition. L'image ne laisse entrevoir aucun défaut et retranscrit de manière précise les couleurs et les détails. Les pistes sonores en DTS HD Master Audio 5.1 sont, elles-aussi, d'un excellent niveau. Essayez de privilégier la version originale sous-titrée, plus naturelle, pour goûter au mieux à ce IRON SKY 2.
En plus du film, on trouve plusieurs suppléments. On commence par un Making of d'une quinzaine de minutes. Il s'agit d'une Featurette promotionnel qui donne la parole à plusieurs intervenants ayant travaillé sur le film. On peut ainsi y découvrir des images de tournage, une petite visite des studios belges où ont été tournés les séquences de la base lunaire ainsi que de courtes interviews du concepteur des décors, la cascadeuse qui double l'actrice principale ou encore l'assistant moteur et, bien évidemment, le réalisateur ! Si la vocation d'une telle Featurette est assurément de vendre le film, sa vision est très agréable, certainement en raison de la sympathique éprouvée pour IRON SKY 2 après l'avoir vu.
"VFX Breakdown" présente en deux minutes, les plans d'effets spéciaux réalisés lors de la promotion du film de façon à lancer le financement participatif. Le responsable des effets spéciaus de la branche allemande de Pixomondo se présente avant de nous laisser avec une sélection des images avant et après, ou inversement, les ajouts digitaux. Et cela s'avère souvent impressionnant. Le clip "Pixomondo", d'une durée de cinq minutes, nous permet de voir une grande partie des plans numériques confectionné par Pixomondo pour le film. Et si l'on se doute bien que IRON SKY 2 n'a pas été tourné sur la lune, les effets spéciaux du film sont particulièrement réussis et certains passages sont bluffants une fois que l'on nous révèle les effets ! Mais il est bon de rappeler que Pixomondo n'a rien d'un entreprise amateur puisque leurs équipes fournissent les effets spéciaux de nombreuses séries télévisées (GAME OF THRONES , STAR TREK : DISCOVERY...) et films de cinéma (JUSTICE LEAGUE, OBLIVION ou encore plus récemment OVERLORD).
Surprise, les trois bandes-annonces de IRON SKY 2 ont l'avantage de proposer du contenu inédit, en tout cas deux de celles ci et par rapport au film. En effet, le clip annonçant la campagne de financement participative sur internet mettant en scène Vladimir Poutine est reprise quasiment à l'identique à l'intérieur du film mais monté différemment. Il n'en va pas de même pour celle nous présentant une tirade inédite de l'évangile de Saint Matthieu qui est assez amusante mais ne devrait pas être du goût des ultra-catholiques. Enfin, une vidéo promotionnelle pour le film nous permet de découvrir ce qu'il se passe à la Maison Blanche avec un Donald Trump égal à l'original, Du contenu supplémentaire qui prolonge l'aspect sale gosse de ce spectacle aussi jouissif que transgressif !
Pour rester dans le même type de suppléments, comme sur la plupart des DVD et Blu-ray de l'éditeur, on trouve aussi une sélection de bandes-annonces d'autres films distribués par Metropolitan : I STILL SEE YOU, HELL FEST, JACKALS, L'INTERNAT et TIME LOVERS.
Enfin, le disque contient aussi un diaporama qui enchaîne pas mal de clichés de tournages sur un morceau de la musique du film, le tout s'étirant sur près de quatre minutes. S'il s'agit de photos prises sur le tournage, elles se focalisent essentiellement sur l'équipe technique se trouvant derrière la caméra donnant un visage à de nombreux intervenants qui restent généralement dans l'ombre.
