A sa sortie de prison, Ombre pensait rejoindre sa femme et profiter sereinement de sa liberté nouvellement retrouvée. Malheureusement sa compagne vient de se tuer dans un accident de voiture. Sur ces entrefaites, il fait la rencontre d'un étrange personnage qui l'engage comme garde du corps. Les deux hommes se lancent alors dans une traversée de l'Amérique jalonnée de nombreuses surprises...
Scénariste de plusieurs bandes-dessinées et auteur, notamment de romans et de nouvelles, Neil Gaiman publie le livre American Gods en 2001. Une dizaine d'années plus tard, HBO s'y intéresse et entrevoit la possibilité de l'adapter pour le petit écran. Mais assez vite, la maison de production de séries ambitieuses telles que ROME, DEADWOOD ou GAME OF THRONES juge qu'il est trop difficile d'adapter correctement le livre et jette l'éponge. D'autre s'empressent de reprendre le flambeau et après quelques années de développement, Fremantle et Starz proposent une première saison d'AMERICAN GODS chapeautée officiellement par Neil Gaiman. Pour rappel, certains écrits de l'auteur britannique avaient déjà été adaptés au cinéma et Neil Gaiman avait collaboré sur plusieurs projets télévisuels. AMERICAN GODS s'éloigne en tout cas très largement des univers plus «enfantins» d'oeuvres telles que CORALINE ou STARDUST. La première saison de AMERICAN GODS impose assez vite un climat étrange, non dénué d'humour, qui réserve de très nombreuses surprises, pour ceux qui n'ont pas lu le livre évidemment... Le parcours du héros et des différents protagonistes sert une critique haute en couleur de la société américaine et plus généralement mondiale. Les Dieux américains du titre ne sont pas les divinités de l'ancien monde. Au contraire, ils sont représentés par les travers d'une société matérialiste et consumériste. Face à eux, les Dieux du passé ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, tentant vainement de subsister sans se vendre et donc sans perdre leurs âmes. Cette confrontation entre la spiritualité d'hier et le matérialisme d'aujourd'hui renvoie l'image d'une société sans grand repère, sacrifiant la culture au profit d'une consommation facile et vulgaire. Le message d'AMERICAN GODS n'est pas foncièrement réactionnaire puisque les personnages issus du passé n'ont rien de très glorieux non plus. Mais cette dichotomie apporte de véritables éléments de réflexion sociétale et philosophique. L'emballage de la série n'a pourtant rien de pompeux. Les épisodes s'enchaînent avec des rebondissements intrigants, des personnages savoureux et une mise en image particulièrement bien soignée !
Le seul véritable défaut d'AMERICAN GODS, c'est de s'arrêter au bout de huit épisodes puisque pour l'instant la seconde saison n'est pas encore disponible. Environ huit heures de plaisir qui débouchent, comme toujours, sur la frustration de ne pas en avoir plus... Le défaut de toutes les bonnes séries télévisées !
StudioCanal propose de découvrir AMERICAN GODS en vidéo. L'éditeur Blu-ray présente les huit épisodes répartis sur trois disques. Rien d'étonnant, l'image en haute définition est limite parfaite et permet d'apprécier pleinement un spectacle visuel réussi ! Pour le son, l'éditeur propose des pistes DTS HD Master Audio 5.1 en version originale sous-titrée ou dans un doublage français. Une nouvelle fois, c'est du tout bon, l'immersion sonore ajoute un peu plus à ce spectacle de qualité ! A noter que l'on trouve aussi des sous-titrages et une piste audio en langue allemande.
En outre, l'éditeur a placé plusieurs suppléments éparpillés sur les quatre disques. Au programme : des interviews des acteurs Ian McShane, Ricky Whittle, Emily Browning et Bruce Langley, et plusieurs featurettes promotionnelles («Les anciens Dieux», «Les nouveaux Dieux», «Le Roman vs. La Série», «Le phénomène American Gods» et «Les origines»). Pas spécialement extraordinaire, ce contenu additionnel permet tout de même de prolonger notre immersion dans l'univers d'AMERICAN GODS et durant plus de deux heures. On peut même voir l'intégralité de la présentation de la série lors d'une convention («San Diego Comic Con»), regroupant les producteurs, les comédiens ainsi que l'auteur du livre original
