Abandonné à sa naissance, Peter grandit dans un orphelinat en nourrissant l'espoir que sa mère vienne le chercher un jour. La disparition mystérieuse d'enfants va le mener dans une aventure hors du commun…
L'histoire de Peter Pan, tout le monde la connaît. En tout cas dans ses grandes lignes puisque le personnage inventé par J.M. Barrie a été grandement popularisé par le dessin animé de Walt Disney. Depuis, les adaptations ont fleuri sur les petits et grands écrans. Certains ont même développé l'univers en narrant un prolongement de l'histoire à l'instar de PETER PAN DANS : RETOUR AU PAYS IMAGINAIRE. D'autres se sont même hasardés à expliciter les origines des personnages comme dans la série télévisée NEVERLAND. C'est dans cette seconde catégorie que s'insère PAN. Le film de Joe Wright va donc nous raconter comme le jeune Peter est devenu Peter Pan, le tout en suivant la tendance du moment. PAN revisite l'univers en lui donnant des touches plus actuelles et en réalisant de très curieux aménagements. Par exemple, si l'œuvre originale de J.M. Barrie date du début du XXème siècle, l'histoire de Peter débute à Londres durant la Seconde Guerre Mondiale. L'idée n'est pas nouvelle puisqu'une partie de l'intrigue de PETER PAN DANS : RETOUR AU PAYS IMAGINAIRE se déroulait à la même époque. PAN pioche dès le départ chez ses voisins. Toutefois, la première partie du film, celle se déroulant à Londres, démarre plutôt bien. En effet, ce long préambule se donne de faux airs de Charles Dickens ou de Roald Dahl avec un orphelinat misérable et peuplé de personnages truculents. Par la suite, quelques idées étranges surviennent de manière intempestive comme l'utilisation des paroles de chansons de Nirvana et des Ramones. PAN serait-il un film rock'n'roll et à l'attitude rebelle ? Ne rêvez pas ! Aucune explication ne sera donnée à ces emprunts à la culture contemporaine, nous laissant face à des artifices inutiles et incongrus. Le déroulement de PAN ne laisse planer aucun doute, ce néo-Peter Pan a été assemblé sans grande imagination et se repose essentiellement sur sa direction artistique, clinquante mais creuse !
La vision de PAN laisse un goût assez amer. Car le film de Joe Wright ne tient pas ses promesses et ne fait que nous servir une histoire déjà vue et re-vue. Le parcours du petit Peter suit une prophétie dont il est l'élue, il ne reste plus qu'au personnage à l'accepter pour triompher. Aucune surprise dans cette histoire linéaire qui nous fait regretter HOOK OU LA REVANCHE DU CAPITAINE CROCHET de Steven Spielberg. Les quelques ajustements, comme le personnage de Crochet ou bien l'ethnie polynésienne de la tribu de Lily la Tigresse, n'y changent rien. Et ce n'est sûrement pas Hugh Jackman dans le rôle d'un ersatz du Capitaine Crochet qui rattrape le naufrage. PAN gâche clairement son énorme potentiel en cédant à la facilité d'un cinéma lénifiant et symptomatique de son époque.
