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Critique du film et du Blu-ray Zone B
AUTOMATA 2014

 

Employé d'une compagnie d'assurance, Jacq Vaucan s'ingénie à démonter les fraudes des utilisateurs de robots. Lorsqu'un policier tire sur l'une de ces machines humanoïdes, le constructeur fait appel à son expertise pour sceller une affaire qui s'annonce bien plus complexe qu'elle n'y paraît...

Avant tout technicien dans le domaine des effets spéciaux numériques, Gabe Ibáñez passe à la réalisation avec un drame surnaturel. Après HIERRO, le cinéaste espagnol s'oriente alors vers une œuvre s'inscrivant le registre de la science-fiction. Le projet s'avère bien plus ambitieux puisqu'il place son intrigue dans un futur proche assez pessimiste pour l'humanité. Coup de chance pour Gabe Ibáñez, la comédienne Elena Araya, qui jouait dans HIERRO, travaille sur LA PIEL QUE HABITO. Il demande donc à l'actrice de montrer le scénario d'AUTOMATA à Antonio Banderas. Le comédien est séduit par l'histoire et va même devenir le parrain du film puisqu'il va interpréter le rôle principal, assumer une position de producteur et aider au financement en devenant le lien avec les Américains de Millennium. AUTOMATA va alors rassembler autour d'Antonio Banderas pas mal de noms connus comme Robert Forster, Melanie Griffith, Birgitte Hjort Sorensen et Dylan McDermott. La présence de ce dernier est même plutôt surprenante puisque l'univers de AUTOMATA n'est pas sans rappeler HARDWARE dans lequel il jouait l'un des personnages principaux. Comme dans le film de Richard Stanley, l'humanité se meurt, rassemblée dans des villes entourées de déserts radioactifs. Mais AUTOMATA ne manque pas de raviver à tout instants le souvenir des cinéphiles. Difficile de ne pas penser à SOLEIL VERT avec une enquête policière qui nous permet de découvrir d'énormes inégalités sociales et le lourd secret des autorités en place. Evidemment, l'univers visuel et l'ambiance film noir de la première partie renvoie aussi à BLADE RUNNER. Les deux films ont aussi des points communs concernant plusieurs thèmes et plus particulièrement une question existentielle : à partir de quel moment des robots dotés d'une intelligence artificielle évoluée cessent d'être des objets pour devenir des individus à part entière ? Le film fait aussi des emprunts du côté de la littérature en exposant, par exemple, des restrictions qui font écho, de façon lointaine, aux lois de la robotique édicté par Isaac Asimov dans Les Robots (adapté de manière très particulière au cinéma dans I, ROBOT). En soit, AUTOMATA ne fait pas vraiment preuve d'une grande originalité et assemble même assez peu adroitement toutes les idées invoquées. Si le préambule du film est plutôt réussi et ouvre des perspectives intéressantes, AUTOMATA semble hésiter entre une fable cérébrale et un thriller d'action plus convenu. Le résultat est, au final, plutôt déconcertant. Surtout que AUTOMATA fait preuve par endroits de détails inutiles et incongrus à l'instar de ce désert interdit où l'on se fait tirer dessus à vue et qui est pourtant accessible très facilement par un tunnel non gardé ! Le film de Gabe Ibáñez alterne ainsi les bonnes idées avec des concepts qui tombent à plat. Ainsi, le personnage interprété par Birgitte Hjort Sorensen (BORGEN) est un peu abandonné en cours de route, celui joué par Melanie Griffith déclame des phrases pompeuses et maniérées alors que tout se termine par un final désespéré à coups de flingues baignés d'une chanson nostalgiques de Charles Trenet. Une façon de bien nous faire comprendre que l'humanité n'est plus qu'un souvenir suranné ! Soyons pragmatique, AUTOMATA n'est pas une grande réussite mais il s'agit tout de même d'une œuvre surprenante dans son traitement de concepts, idées et thèmes déjà très largement usités !

En France, AUTOMATA zappe les salles de cinéma pour être distribué directement en vidéo. Le choix est donné entre Blu-ray et DVD. Dans le premier cas, les spectateurs bénéficient d'un transfert en haute définition (1080p/24) dans la moyenne. Pas vraiment impressionnant mais pas déshonorant ! Les pistes DTS HD Master Audio 5.1 assurent le spectacle, particulièrement dans la partition musicale et lors de quelques passages bien plus mouvementés.

En complément de programme, le Blu-ray donne l'occasion de découvrir une très courte Featurette qui laisse un peu sur sa faim. L'essentiel des quatre petites minutes est donc l'assemblage d'une interview du réalisateur et d'Antonio Banderas qui n'entrent jamais vraiment au cœur du sujet. Cela permet tout de même de découvrir l'envers du décors et, lors de quelques petites images, le travail sur le plateau avec des robots réalisés en grande partie sans numérique ! Enfin, si la bande-annonce de AUTOMATA est absente, le disque permet de visionner celles de plusieurs films sortis ou à sortir chez l'éditeur !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
AUTOMATA Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h50
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
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