Header Critique : 1990 : BRONX WARRIORS, THE (LES GUERRIERS DU BRONX)

Critique du film et du Blu-ray Zone A
1990 : THE BRONX WARRIORS 1982

LES GUERRIERS DU BRONX 

En 1990, le Bronx est devenu une zone sans foi ni loi dans laquelle des gangs s'affrontent pour conserver leurs territoires. Une jeune femme décide pourtant de se réfugier dans le Bronx pour échapper aux dirigeants d'une multinationale dont elle doit hériter. A ses trousses, un policier corrompu doit la ramener à Manhattan. Heureusement, elle va avoir la chance de rencontrer Trash, le chef d'un gang de motards, qui va la prendre sous sa protection.

Après avoir produit une partie des films les plus connus de Lucio Fulci (L'ENFER DES ZOMBIES, L'AU-DELA, LA MAISON PRES DU CIMETIERRE...), Fabrizio De Angelis s'oriente vers une anticipation futuriste plutôt sombre. Il emboîte ainsi le pas à deux films américains : LES GUERRIERS DE LA NUIT de Walter Hill et NEW YORK 1997 de John Carpenter. Pour mixer ces deux influences, le producteur fait appel au couple Dardano Sacchetti et Elisa Briganti, les deux ayant œuvré avec un certain succès sur les films d'horreur de Lucio Fulci. Ce n'est pas ce dernier qui est engagé pour mettre en scène des affrontements musclés dans un New York délabré mais Enzo G. Castellari. Le réalisateur italien a déjà une longue filmographie dans le domaine de l'action du Western aux polars en passant par des films de guerre. D'ailleurs, sans Enzo G. Castellari et son UNE POIGNEE DE SALOPARDS, il n'y aurait probablement jamais eu de INGLORIOUS BASTERDS, faux remake signé par Quentin Tarantino !

Filmé à New York pour une partie des séquences extérieures et pour le reste en Italie, LES GUERRIERS DU BRONX est un véritable film Bis. Il reprend à son compte les éléments constitutifs des GUERRIERS DE LA NUIT et de NEW YORK 1997, en détournant certains aspects de ces deux films de manière à obtenir un décalque un tant soit peu original. Cette fois, au contraire de NEW YORK 1997, ce n'est pas le héros qui se voit confier une mission de sauvetage d'un personnage perdu dans une zone de non-droit. La situation est inversée ici mais conserve tout de même une notion temporelle pour ce sauvetage. Le personnage interprété par Fred Williamson rappelle un peu celui joué par Isaac Hayes dans NEW YORK 1997. Evidemment, les parallèles ne sont certainement pas fortuits. Tout comme cette dangereuse traversée du Bronx qui ramène le souvenir de l'échappée des GUERRIERS DE LA NUIT. Du film de Walter Hill, LES GUERRIERS DU BRONX reprend la caractérisation extrême des gangs qui peuplent le fameux quartier de New York. Dans le film de Walter Hill, un gang s'apparentait à des joueurs de baseball, dans LES GUERRIERS DU BRONX ce seront donc des joueurs de hockey sur patin à roulettes. Le film fait donc preuve d'une continuelle réinvention astucieuse ! Malheureusement, si cela fonctionnait plutôt bien dans le Western ou le film policier, l'Italie va s'engager sur une piste savonneuse avec les films du genre LES GUERRIERS DU BRONX et les productions de cette même période prenant comme cadre le futur pessimiste de notre bonne planète ! Car les moyens mis en œuvre ont un peu de mal à faire illusion. LES GUERRIERS DU BRONX ne déroge pas à cette règle, le film manque nettement d'ampleur. Enzo G. Castellari se donne pourtant du mal. Le cinéaste italien fait preuve par endroit de quelques fantaisies visuelles à l'instar d'une poignée de ses films comme KEOMA. Il impose aussi quelques passages incongrus à l'instar d'un musicien, sorti de nulle part qui rythme avec sa batterie l'arrivée du gang de motards. Une longue séquence qui s'étire démesurément, sûrement pour établir le héros en icône. Malheureusement, il est joué par Mark Gregory, jeune homme de 17 ans découvert dans une salle de gym en Italie et qui n'a aucune formation de comédien. Cela se ressent à l'inexpressité de son jeu et à une démarche un peu étrange. Face à lui, quelques vieux briscards du cinéma assurent le minimum syndical : Vic Morrow, Christopher Connelly, Fred Williamson, George Eastman ou encore John Loffredo. Et pour finir avec la distribution, si le réalisateur apparaît en vice président, il offre le rôle de l'héroïne, objet de toutes les convoitises, à sa propre fille, Stefania Girolami. L'oncle de la comédienne, Ennio Girolami, donne aussi la réplique au réalisateur Enzo G. Castellari. L'industrie cinématographique italienne était souvent une histoire de famille !

LES GUERRIERS DU BRONX n'est certainement pas le meilleur film d'Enzo G. Castellari. Dans cet exercice, il s'avère bien plus à l'aise en filmant des cascadeurs se tapant dessus. Comme à son habitude, le cinéaste use du ralenti pour illustrer la violence des combats. Il tente de renouveler la façon de filmer les affrontements et met largement en avant l'utilisation de lance-flammes. Ce type d'arme est déployé lors d'un final qui lorgne un petit peu vers le film de guerre. En tout cas, en dehors de l'action, LES GUERRIERS DU BRONX est clairement bien moins palpitant. Sa suite, LES GUERRIERS DU BRONX 2, en retiendra la leçon puisqu'il sera beaucoup plus orienté vers les fusillades, pugilats et autres batailles !

Blue Underground ressort LES GUERRIERS DU BRONX avec un nouveau transfert en haute définition. Dans la même boîte, on trouve un DVD ainsi qu'un Blu-ray. Evidemment, c'est sur ce dernier disque qu'il sera possible de profiter pleinement d'une image incroyable. Les couleurs criardes du trône et du costume de Fred Williamson explosent à l'écran. Le rendu cinéma de ce Blu-ray est une véritable réussite, surprenant pour un tel film. De la belle ouvrage qui n'est sonorisé que par la version anglaise en mono d'origine. La piste audio est particulièrement propre et agréable à l'oreille. Si vous ne parlez pas anglais, pas de panique, l'éditeur propose des sous-titres en français. Quelques traductions semblent un poil étrange mais cela permet de suivre sans heurt LES GUERRIERS DU BRONX.

En complément, l'éditeur donne l'occasion de revoir le film avec un commentaire audio regroupant Enzo G. Castellari, son fils Andrea ainsi que David Gregory en tant que modérateur. Tout du long, il sera possible de glaner pas mal d'anecdotes concernant la création du film ainsi que les comédiens. On apprend ainsi que le générique qui ouvre plutôt bien le film est le fruit d'un hasard en raison des conditions climatiques. Mais ce commentaire expose aussi une particularité du cinéma italien. En effet, chacun tente un petit peu de tirer la couverture à lui. Dans le commentaire audio, le réalisateur donne l'impression de s'attribuer la découverte de Mark Gregory. Mais dans l'interview consacrée au cascadeur Massimo Vanni, les faits sont relatés d'une façon sensiblement différente. Le comédien Mark Gregory, il en sera de nouveau question dans l'interview de Fabrizio De Angelis accompagné d'Enzo G. Castellari. Cela semble un peu surréaliste mais les deux cinéastes évoquent le comédien comme un jeune homme bourré de charisme et qui aurait pu faire une grande carrière. Curieux ! Evidemment, le tournage à New York ainsi que l'utilisation de véritables Hell's Angels dans le film sera évoqué dans tous ces suppléments. Mais cette façon typiquement transalpine de raconter l'histoire évite l'aspect trop redondant. Si le commentaire audio est en anglais sans sous-titrage, les interviews sont, quant à elles et dans leur majeure partie, en italien sous-titré en anglais. De quoi faciliter la compréhension pour ceux qui ne comprennent pas parfaitement la langue anglaise. Cela dit, le phrasé anglais d'Enzo G. Castellari sur le commentaire audio est facilement déchiffrable. Rien à voir avec les marmonnements d'un Abel Ferrara sur DRILLER KILLER !

En plus des interviews, le Blu-ray et le DVD nous emmène en compagnie d'Enzo G. Castellari dans l'atelier de Paolo Ricci qui a fourni les accessoires guerriers d'un grand nombre de productions italiennes. Entre les épées et armes à feu, on découvre ainsi un tournevis rétractable ou d'autres objets surprenants avec lesquels les deux cinéastes s'amusent comme des enfants. Pas super informatif mais bougrement sympathique, cette vidéo est, quelque part, à l'image de l'industrie cinématographique italienne de cette époque. Enfin, on peut voir deux bandes-annonces pour le film ainsi que celles des GUERRIERS DU BRONX 2 et des NOUVEAUX BARBARES sans oublier une belle galerie d'affiches et photos. On peut ainsi voir que les illustrateurs ont bien fait travailler leur imagination pour vendre un film qui ne contient pas forcément les éléments mis sur les affiches ! Voilà donc une belle édition des GUERRIERS DU BRONX qui sera difficile à égaler. Au même titre que celles des GUERRIERS DU BRONX 2 et des NOUVEAUX BARBARES qui sortent à la même date et qui permettent de découvrir la deuxième et troisième partie de l'interview du réalisateur et du producteur !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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2 critiques Livres
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Une belle édition Blu-ray/DVD
On n'aime pas
Un film imparfait
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L'édition vidéo
1990 I GUERRIERI DEL BRONX Blu-ray Zone A (USA)
Editeur
Blue Underground
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio Mono
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
    • Commentaire audio de Enzo G. Castellari
    • Enzo G. Castellari and Fabrizio De Angelis In Conversation Part 1
    • Sourcing The Weaponry - Enzo G. Castellari visits the Italian Weapons Rental House of Paolo Ricci
    • Adventures In The Bronx - Interview with Actor/Stuntman Massimo Vanni
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