Des archéologues découvrent d'anciens hiéroglyphes dans une grotte. Quelques temps plus tard, l'un d'entre eux en dirigeant des fouilles déterre le squelette d'un dinosaure gigantesque. Largement plus grand que tout ce que l'on a pu découvrir jusque là ! Malgré des avertissements, l'archéologue ne veut rien entendre ivre de la notoriété à venir. Tout cela sans compter l'arrivée d'un vaisseau extraterrestre dans l'orbite terrestre…
A la fin des années 60, sous l'impulsion du succès des films de monstres japonais dont ceux de Godzilla, des producteurs coréens se disent qu'il y a un truc à faire. De cette idée naît YONGGARY. Une trentaine d'années plus tard, les américains se décident enfin à donner naissance à une version américaine de GODZILLA. Une fois de plus, l'idée de dépoussiérer YONGGARY revient. Les années 90 permettant de donner une dimension plus impressionnante à l'ancien monstre au costume en caoutchouc. Pas question de donner au film une quelconque connotation asiatique. La production engage alors un casting américain, ce qui permet par la suite d'exporter très facilement le film. Il sort finalement en 1999 sur les écrans coréens et il faut encore attendre un an et demi pour voir sortir YONGGARY 2001. Une version remaniée du film de 1999 avec des effets spéciaux améliorés et une musique différente. Nous avons affaire sur ce DVD à la version 2001.
Communément, on parle de remake en ce qui concerne YONGGARY. Ce n'est pas entièrement vrai puisque en dehors du monstre central, les histoires des deux films n'ont pas grand chose à voir. Le film original de 1967 avait une construction plus classique, reprenant en gros le canevas du premier GODZILLA. Le nouveau YONGGARY lorgne plutôt vers les Godzilla déjantés de type GODZILLA MILLENIUM. Même si le scénario en lui même est toujours aussi linéaire, l'histoire ne se résume pas grossièrement à la renaissance du monstre, aux destructions qu'il engendre et à son éradication. De même, le thème du nucléaire présent dans la plupart des films de monstres dont le premier YONGGARY n'est pas du tout réutilisé ici.
Malgré un budget limité par rapport au GODZILLA américain, YONGGARY est bien plus jouissif. Pas en raison de ses acteurs qui sont assez mal dirigés (les 20 premières minutes n'ont rien de palpitant). Pas plus en raison de la façon dont le film a été filmé, surtout les séquences de dialogues. Et encore moins pour les effets spéciaux qui ne sont pas toujours au même niveau que les grosses productions américaines. Si YONGGARY est aussi bon, c'est en grande partie parce que contrairement au GODZILLA américain, lui aussi fait en image de synthèse, le scénariste va au bout de son idée. Quand YONGGARY débarque à New York, ce n'est pas pour faire ses emplettes de Noël. La destruction massive est son credo et il ne fait pas semblant. En fait, on s'aperçoit bien vite qu'il est aidé par les différents missiles sensés l'arrêter. Pour résumer, YONGGARY détruit plus ce qui l'entoure en quelques minutes que le GODZILLA de Emmerich/Devlin dans l'intégralité du métrage. Etant donné que l'on attend de tout bon "Kaiju Eiga" de bonnes grosses destructions et des combats délirants, YONGGARY écrase haut la main le GODZILLA américain. D'ailleurs l'un des personnages le dit lui même, Godzilla n'est qu'une mauviette comparé à Yonggary !
Sans avoir une image parfaite, le DVD de YONGGARY peut se targuer d'offrir un rendu vidéo au dessus de la moyenne. Nous avions pourtant quelques à priori puisqu'il s'agissait d'un premier DVD pour Swift. Surtout que d'une manière générale, les films de ce type (série B, petits budgets…) se voient rapidement expédiés au moment du mastering (vous me direz, ils sont aussi expédiés au niveau de la communication, des médias, de la commercialisation, etc.). Nous sommes donc agréablement surpris.
Etrangement, le DVD français ne présente que deux bandes sonores : un doublage français en stéréo et une version anglaise en surround. En fait, le film est en Dolby Digital à l'origine et on se demande pourquoi nous ne pouvons bénéficier du 5.1 ne serait-ce que sur la version anglaise. Dommage, surtout que l'environnement surround est pour le moins efficace et on imagine la bande-son dantesque qui aurait pu en résulter avec l'apport du 5.1. Petite déception donc, même si cette bande-son est très efficace !
Deux bandes-annonces sur le disque. Mais comme nous l'avions déjà vu sur d'autres DVD, il faut dire qu'il s'agit de la même bande-annonce présentée deux fois de suite. En fait, on a le choix entre la visionner en anglais ou en français. A moins de vouloir augmenter artificiellement le nombre de bonus, on ne voit pas l'intérêt de faire comme s'il s'agissait de deux bandes-annonces distinctes.
La première des deux parties textuelles de ce DVD tient sur deux pages et ne remplit pas ses promesses. On nous parle rapidement du premier film consacré à YONGGARY et encore il s'agit plus de raconter succinctement le synopsis. Toutefois, le petit dossier sur le "Kaiju Eiga", les films de monstres japonais, est une première approche de ce type de films pour les néophytes. Fatalement, certains pourront le trouver un peu trop simpliste en vulgarisant le sujet. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une attention sympathique de la part de l'éditeur.
YONGGARY n'est pas un film parfait. Ce serait idiot de le dire surtout en ce qui concerne les séquences de dialogues. Pourtant, on se repassera en boucle sans trop y croire la destruction des immeubles de New York (ce qui n'est peut-être pas la bonne période à vrai dire !). Le DVD français est plutôt réussi malgré l'absence du 5.1. Nous sommes donc plutôt content de voir sortir un vrai "Kaiju Eiga" en France sur DVD sans qu'il n'y ait de gros problèmes (MOTHRA CONTRE GODZILLA ? RODAN ?).