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Critique du film
TARZAN 2013

 

A la recherche d'une météorite légendaire qui se serait écrasé en Afrique durant la préhistoire, John Greystoke s'écrase en hélicoptère avec sa famille. Seul survivant, son jeune fils est recueilli par une femelle gorille...

Au début du XXème siècle, Edgar Rice Burroughs se lance dans l'écriture. Et après avoir inventé le personnage de John Carter pour «La Princesse de Mars», il lance un héros qui va devenir incontournable dans la culture populaire. A la fin de l'année 1912, les aventures de Tarzan commencent à être publié dans un magazine. Le succès est immédiat et l'écrivain va exploiter son personnage aux travers de nombreux romans. Le personnage de Tarzan sera décliné aussi sous la forme de films, de pièces radiophoniques, de bandes dessinées… Un siècle plus tard, le personnage a conservé son aura et le nom de Tarzan est synonyme d'aventures ! Pourtant, le Tarzan d'Edgar Rice Burroughs n'a pas grand chose à voir avec l'image imprimée dans l'inconscient collectif. En réalité, aujourd'hui, la représentation de Tarzan est surtout le reflet de deux influences cinématographiques majeures : TARZAN, L'HOMME SINGE, premier des douze films interprétés par Johnny Weissmuller, et GREYSTOKE, LA LEGENDE DE TARZAN. Deux adaptations très différentes l'une de l'autre mais qui s'avèrent assez éloignées du Tarzan d'Edgar Rice Burroughs sur de nombreux points… A la fin des années 90, le personnage était tombé dans les mains de Disney qui avait produit un film de cinéma, deux métrages à destination de la vidéo et même une série télévisée ! Autant dire que Disney avait déjà bien essoré Tarzan entre 1999 et 2005. Cela n'empêche pas un studio allemand, Constantin Film, de se lancer dans l'aventure, de surcroît animée, en passant derrière Disney !

L'Allemand Reinhard Klooss prend la barre du projet. Il faut préciser que le cinéaste n'en est pas à son coup d'essai dans le domaine de l'animation, il a ainsi déjà dirigé LES AVENTURES DE IMPY LE DINOSAURE et sa suite ainsi que ANIMAUX & Cie. En abordant le personnage de Tarzan, Reinhard Klooss affirme son envie de retourner à la source littéraire du personnage. A l'écran, cela ne s'avère pas totalement vrai. Si l'on trouve bien quelques détails provenant du livre d'Edgar Rice Burroughs, ce nouveau TARZAN est en réalité un mélange de TARZAN, L'HOMME SINGE et de GREYSTOKE, LA LEGENDE DE TARZAN. Mais c'est surtout de la version des années 30 que TARZAN emprunte le plus. En particulier l'échange de prénom entre Tarzan et Jane ou encore le fameux cri qui s'avère assez proche de celui hurlé par Johnny Weissmuller. Le film aligne ainsi des passages obligés en tentant d'insérer le personnage à notre époque contemporaine. Cela provoque d'ailleurs quelques soucis. Lorsque Edgar Rice Burroughs écrit Tarzan, il existe encore des parties du globe inexplorées où l'homme n'a jamais mis les pieds, donnant des possibilités fantastiques à ses récits et ouvrant des perspectives de mondes inconnus. Au XXIème siècle, les satellites épient chaque recoin de la planète ce qui devrait faciliter la découverte d'une énorme et étrange météorite de la taille d'une montagne. Les ingénieurs et scientifiques d'une multinationales ne trouvent pourtant rien ! Même sur place, après de longues recherches avec un hélicoptère, le gigantesque objet spatial est introuvable. Curieux… Surtout lorsque l'on finit par tomber dessus de manière fortuite. Mais ce lieu légendaire, c'est avant tout un prétexte à l'intrigue. On s'en rend bien compte dans la façon dont cet aspect de l'histoire est exploité et ce dès l'introduction du film. Une première scène assez inutile qui donne seulement l'occasion d'aligner une poignée de dinosaures. En un peu plus d'une heure et demie, TARZAN a clairement du mal à développer la genèse de son personnage principal et cette histoire de roche extraterrestre aux effets surnaturels. C'est avant tout la romance entre Tarzan et Jane qui semble être le mieux servi. Mais au final, la narration est bancale et parfois incohérente surtout que l'on n'évite pas quelques passages un peu ridicules comme le dernier monologue venant terminer le film ! TARZAN est ainsi une véritable déception. Néanmoins ce métrage vise avant tout les plus jeunes car même pour un dessin animé, ce TARZAN est extrêmement prude en ce qui concerne la violence. Même lorsque Jane va se baigner, elle reste entièrement habillée, c'est dire...

Particularité de ce nouveau TARZAN, le film est entièrement réalisé en images de synthèse et bénéficie, au passage, du relief ! Si la 3D fonctionne parfaitement, elle s'avère, au final, exploitée sans grande fantaisie, la rendant un peu anecdotique. Pour les images numériques, on sera quelque peu partagé. D'un coté, les êtres humains ne sont pas spécialement réussis, certains tirant vers le photo réalisme alors que d'autres lorgnent plutôt vers un côté cartoon. Ce qui tranche radicalement avec les gorilles qui, eux, sont assez bien représentés avec une animation, aidée par la motion capture, réaliste. Il s'agit là du meilleur de ce TARZAN auquel il faut ajouter une poignée de plans où le personnage principal scrute l'horizon d'une jungle aussi belle que grandiose. C'est déjà ça !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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