Header Critique : AVENGING FORCE (AMERICAN WARRIOR II)

Critique du film et du DVD Zone 2
AVENGING FORCE 1986

AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR 

Matt Hunter rend visite à Larry Richards, un vieil ami aujourd'hui politicien. Le fait que ce dernier soit afro-américain ne plaît guère à un groupe d'extrême-droite nommé «Le Pentangle», qui n'hésite pas à ouvrir le feu en plein défilé. Matt parvient à limiter la casse mais l'un des fils de Larry y laisse sa vie... Bien décider à se venger, le père endeuillé ôte chemise et cravate, gonfle les biceps, se huile le torse et part casser du facho ! L'issue sera malheureusement dramatique, obligeant Matt Hunter à redoubler de vigilance et de hargne, dans l'espoir de terrasser l'organisation aux forts relents nazis...

C'est à la fin 1985 que sort sur les écrans américains INVASION USA, l'un des plus gros carnages sur pellicule qu'ait orchestré la Cannon. En tête d'affiche, nous retrouvons bien évidemment l'inénarrable cogneur barbu qu'est Chuck Norris et derrière la caméra, c'est Joseph Zito qui mène la barque. Malgré un scénario profondément crétin, le succès est au rendez-vous et très rapidement, une suite est mise en chantier. Norris est cependant déjà pris par le tournage de DELTA FORCE et son expérience sur INVASION USA ne lui a pas laissé un excellent souvenir. Les points de désaccord avec le réalisateur furent à l'époque nombreux, que l'on parle du casting, de la présence de la Star à l'écran ou encore des choix de mise en scène... Le rôle de Matt Hunter sera alors repris par un autre poulain de la Cannon, le jeune Michael Dudikoff.

A l'origine, rien ne semblait disposer Dudikoff au cinéma. Titulaire d'un diplôme en pédopsychiatrie, notre homme s'adonne en effet au bénévolat, cumulant les petits jobs et les errances sur la plage. Remarqué par un agent de casting pour sa belle gueule de surfeur, il devient mannequin puis aligne quelques rôles de figurant. L'un d'eux, dans L'IMPLACABLE NINJA, lui permet de mettre un premier pied au sein de l'écurie Cannon et quatre ans plus tard, il sera le ninja occidental d'AMERICAN WARRIOR (AMERICAN NINJA en version originale). La transition ne se fera pas sans peine car outre sa totale incompétence dans le domaine des arts martiaux, Michael Dudikoff souffre d'une dyslexie qui lui empêche de mémoriser de trop longues tirades. Qu'importe, le film remporte un vif succès et le bonhomme acceptera donc la lourde tâche de succéder à Chuck Norris pour l'AVENGING FORCE que nous traitons ici. Devant et derrière la caméra, l'équipe est très semblable à celle d'AMERICAN WARRIOR. Sam Firstenberg dirige ainsi Dudikoff, mais également Steve James, l'acteur black musculeux prompt à tomber le tee-shirt. Jamais en reste d'une filouterie, les génies du marketing tentent de surfer sur le succès d'AMERICAN WARRIOR et c'est ainsi qu'AVENGING FORCE sera titré en France AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR. La valse des retitrages deviendra plus ardue l'année suivante, lorsque sort aux Etats-Unis la véritable suite d'AMERICAN NINJA, laquelle sera donc intitulée LE NINJA BLANC sur notre territoire ! Les choses auraient pu s'arrêter là mais en 1989, AMERICAN NINJA 3 : BLOOD HUNT (AMERICAN NINJA 3 : LA CHASSE SANGLANTE) sème encore le doute via un titrage valorisant la chasse entre amis, tout comme AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR...

Quoi qu'il en soit, AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR demeure bien la suite d'INVASION USA et, malgré une fin très explicitement ouverte, ne laissera pas place à un nouvel opus. Un constat plutôt regrettable en réalité puisque cette pellicule n'a rien de déshonorante, bien au contraire. La première de ses qualités est de se montrer plus dynamique que son aînée, en variant pour cela les plaisirs. Là où le Norris alignait les séquences urbaines de manière parfois laborieuse, le Dudikoff varie en effet grandement les situations. Un défilé qui tourne au drame, une altercation musclée sur les docks, une maison en flamme et de nombreux actes héroïques... Nous aurons tout cela dans AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR ! Cependant, la portion la plus marquante du métrage demeurera sa chasse à l'homme, annoncée dès le pré-générique et développée lors d'un final particulièrement enthousiasmant. Loin de nous l'idée de comparer cette traque à celle de LA CHASSE DU COMTE ZAROFF, mais il faut accorder à cette alternative un certain panache ! Un constat que nous attribuerons en grande partie à l'esthétique très soignée des tueurs. Le gladiateur, l'homme au masque blanc et au katana sont autant de figures si «typées» qu'elles en deviennent inoubliables. Bien moins extravagant que LES TRAQUES DE L'AN 2000, cette chasse peut en revanche être perçue comme l'ébauche intéressante de ce que seront les agréables CHASSE A L'HOMME (1993) ou QUE LA CHASSE COMMENCE (1994).

Mais au-delà de cette portion remarquable de métrage, AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR est également une oeuvre enjouée dans laquelle on fait bondir son gros 4x4, on s'adonne à la tyrolienne sur les quais, et on prévient les «Bad Guys» avant de les buter. Mine de rien, c'est le genre de petites attentions qu'on apprécie, qui ajoutent un peu de piquant et annoncent des altercations plutôt viriles. A ce titre, Sam Firstenberg nous propose un film étonnamment violent avec du sang, bon nombre de visages grimaçants mais aussi un enfant qui meurt alors qu'un autre fait une chute mémorable (et irrésistiblement drôle !) depuis un toit ! Cette violence sèche et parfois déstabilisante (lorsqu'on suggère la prostitution d'une enfant) est cependant contrebalancée par une touchante naïveté. De celle qui veut qu'un gentil soit extrêmement juste et sympathique, en plus de flatter la rétine, alors qu'un méchant n'est qu'un vilain bonhomme hargneux et étriqué. C'était bien évidemment le cas de cette poignée de russes qui avait décidé d'envahir les Etats-Unis dans INVASION USA, et ça le sera également des pro-nazis sévissant dans AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR.

Malgré ce manichéisme extrême et finalement presque infantile, le métrage reste aujourd'hui encore un divertissement simple, mais efficace. Dynamique et porté par la partition entêtante de George S. Clinton, AMERICAN WARRIOR II : LE CHASSEUR est de ces oeuvres typiques des années 80 que l'on redécouvre avec plaisir. Moins excentrique et bariolé que les AMERICAN NINJA, plus énergique que son prédécesseur, ce Dudikoff-là est à ranger dans sa dévédéthèque entre les larges épaules d'un PORTES DISPARUS 2 et d'un DANS LES GRIFFES DU DRAGON ROUGE.

Pour ce faire, il vous suffira d'investir quelques maigres euros dans l'une des nombreuses galettes éditées par MGM de par le monde. Belgique, Angleterre, Australie, Allemagne... mais pas la France ! Il faudra donc se tourner vers l'import, ce que nous avons fait en optant pour le disque britannique. Quel que soit votre choix, le contenu ne variera pas et nous aurons droit à la version originale aussi bien qu'aux options francophones, doublage et sous-titres. S'ajouteront à cela d'autres pistes audios de moindre intérêt, même si l'allemande dispose d'une petite particularité notable. Alors qu'Adolf Hitler est cité en version originale comme dans les autres doublages, la version teutonne préfère remplacer son nom par un «nous» moins dérangeant. Dès lors, le «Pentangle» devient une organisation néo-nazie américaine, et le spectateur d'outre-Rhin peut savourer la pelloche sans se sentir écrasé par le poids d'un lourd passé !

Puisque nous en sommes à évoquer les particularités liées au doublage, arrêtons-nous sur la neuvième minute de film durant laquelle un gamin réalise une démonstration de karaté face à notre héros. En version originale, Dudikoff s'exclame qu'il a à faire au nouveau Bruce Lee. Le doublage français se montre pour sa part bien plus savoureux puisqu'il opte pour un «Oh, mais c'est le nouveau Chuck Norris !» qui prend dans ce film une connotation bien particulière ! Au-delà de ça, les pistes sonores sont toutes encodées en stéréo et offrent un niveau de qualité assez comparable. Les dialogues sont clairs, quoique plus en avant sur les doublages qu'ils ne le sont sur la version originale. Si l'ensemble manque (sans surprise) un peu d'ampleur, nous n'avons pas noté de véritable défaut.

L'image est pour sa part proposée en 1.33, par le biais d'un encodage 4/3 assez logique. Là où le bât blesse, c'est bien évidemment qu'il ne s'agit pas là du format dans lequel AVENGING FORCE a pu être découvert dans les salles de cinéma. N'ayant pas pu comparer avec une autre source et à la vue du métrage, nous émettrons l'hypothèse assez probable qu'il s'agisse là d'une copie Open Matte, ou d'un recadrage effectué sur base d'une copie Open Matte... Au delà de ça, le transfert s'avère assez propre et les couleurs agréables, quoiqu'un peu passées. Les contrastes auraient mérité un peu plus de pêche et les noirs davantage de profondeur, mais ne soyons pas trop exigeants avec cette copie dont la qualité se situe dans la moyenne, malgré une compression assez visible.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
48 ans
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Dynamique et bon-enfant
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L'édition vidéo
AVENGING FORCE DVD Zone 2 (Angleterre)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Angleterre (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h39
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo
German Dolby Digital Stéréo
Italian Dolby Digital Stéréo
Spanish Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
      Aucun
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