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Critique du film
PROMETHEUS 2012

 

Suite à des découvertes archéologiques, une expédition spatiale privée est envoyée à l'autre bout de l'univers. Après plus de deux ans de voyage, l'équipage se réveille et s'apprête à poser le pied sur une lune qui pourrait abriter une race extraterrestre…

PROMETHEUS est un métrage de science-fiction bénéficiant de magnifiques effets spéciaux, d'une interprétation impeccable, d'une mise en scène de grande classe... Techniquement, PROMETHEUS a tout pour lui ! Si ce n'est que ce film est signé par Ridley Scott, le réalisateur de ALIEN. A la fin des années 70, il avait été un véritable choc cinématographique et conserve encore aujourd'hui toute son efficacité. Autant dire qu'il s'agit d'un authentique chef d'œuvre du cinéma d'horreur et de science-fiction. Forcément copié durant ces trente dernières années, ALIEN a aussi enfanté des suites cinématographiques, des bandes dessinées, jeux vidéo... C'est d'ailleurs en voulant produire un cinquième film que la FOX va de nouveau collaborer avec Ridley Scott pour ce qui deviendra après une dizaine d'années de flottement PROMETHEUS. Au départ, le film aurait donc dû nous faire des révélations sur les origines des fameuses créatures extraterrestres, l'idée étant de nous proposer un préambule à l'univers d'ALIEN et, dans le même temps, relancer la franchise. Curieusement, si un premier scénario est écrit dans cette optique, Il est finalement décidé d'une méchante révision tout en annonçant que finalement le métrage ne sera pas vraiment lié à la saga ALIEN. Mais pour cela, peut être qu'il aurait fallu, dans ce cas, réécrire réellement le scénario en ne se bornant pas à remplacer l'emblématique créature extraterrestre par d'autres designs.

Finalement, malgré l'envie de s'éloigner du ALIEN original, ce dernier plane tout au long du film. Au point que l'on peut même faire une comparaison très osée... PROMETHEUS est à ALIEN, c'est qu'était le THE THING de Matthijs van Heijningen Jr. par rapport au film de John Carpenter ! Dans PROMETHEUS, on peut ainsi «s'amuser» à retrouver un grand nombre de séquences ou de rebondissements qui rappellent directement ALIEN. Si le film avait été mis en scène par n'importe qui, pourquoi pas ! Mais de la part de Ridley Scott, cela s'avère plutôt triste. Il y a tout de même dans ce nouveau film l'envie d'élever le débat. Le titre du métrage fait ainsi référence au mythe de Prométhée. Une mission spatiale est envoyée au fin fond de l'espace à la recherche de nos origines. A son bord, un androïde accompagne ses créateurs, eux même à la recherche d'une entité supérieure qui leur auraient donné la vie il y a plusieurs milliers d'années. Les êtres humains en quête de réponse existentielle, à l'évidence, ce n'est pas vraiment ce qui intéresse Ridley Scott. En tout cas, c'est l'aspect le plus pauvre du métrage alors que l'on pensait qu'il s'agissait pourtant du sujet principal de PROMETHEUS. La possibilité de toucher le divin du doigt semble n'être qu'un prétexte à une aventure spatiale. On aborde bien la foi et les croyances mais cela s'avère expédié en quelques dialogues sans aucune prise de risque. Peut être que l'inévitable version longue en vidéo viendra remplir le vide et donner un peu plus de consistance à ses personnages. Sur des thématiques similaires, Ridley Scott se montrait bien plus novateur il y a une trentaine d'années avec BLADE RUNNER où des androïdes tentaient de rencontrer leur créateur de manière à obtenir des réponses. Dans PROMETHEUS, l'androïde n'a pas les mêmes motivations et il s'avère pourtant le personnage le plus intéressant tout en bénéficiant des meilleurs dialogues. Il est le véritable point fort du film avec le prologue, une séquence d'ouverture sans parole nous ramenant aux origines de l'humanité.

PROMETHEUS est, au cas où vous ne l'auriez pas compris, le mélange contre nature de 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE et de ALIEN mais sans grande subtilité. Particulièrement lors du dernier acte du film qui cède complètement au pur divertissement au point d'utiliser des ficelles dignes d'un bon Bis. Dans un genre similaire, même SUNSHINE avec sa rupture de ton assez surréaliste se montrait bien plus cohérent. Mais si Ridley Scott avait voulu être cohérent, peut être qu'il n'aurait pas laissé en fin de métrage le pilote de l'épave rencontré dans ALIEN à l'endroit où il se trouve à la fin de PROMETHEUS. Ce nouveau Ridley Scott n'est pas mauvais, dans le sens où l'on ne s'y ennuie pas vraiment. Mais il s'avère assez difficile d'adhérer à une œuvre bancale, construite sur les fondations à peine maquillées d'un projet ayant muté en cours de route.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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