Header Critique : MONDWEST (WESTWORLD)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
MONDWEST 1973

WESTWORLD 

En 1983… Bon… Dans le futur, pour mille dollars par jour, il est possible de revivre l'Ouest sauvage, l'époque médiévale ou l'antiquité grâce à Delos. Un parc d'attraction pour clients fortunés qui proposent trois univers où tout est possible !

Lors d'une visite à Disneyworld, l'écrivain Michael Crichton est impressionné par l'aspect réaliste des personnages animatroniques du parc d'attraction. Au point qu'il pense écrire un livre à propos d'un centre de loisirs où les visiteurs vont côtoyer des robots ressemblant comme deux gouttes d'eau à des êtres humains. Mais il va changer d'optique en cours de route et, plutôt qu'un roman, il rédige un scénario. Déjà réalisateur d'un téléfilm, PURSUIT, le romancier propose de mettre en scène lui-même MONDWEST lorsque la MGM achète son scénario. Toutefois, la maison de production n'accepte de prendre Michael Crichton en tant que réalisateur à la condition que le film soit emballé pour une somme d'un million de dollars. Ce budget dérisoire va se heurter assez vite à l'ambition du projet. Après des tractations, la MGM accordera une rallonge de 250.000 dollars ce qui reste encore bien peu pour reproduire les différents décors du film ou encore créer des effets spéciaux futuristes. L'équipe du film va donc devoir redoubler d'ingéniosité pour faire des économies tout en reproduisant à l'écran le caractère ambitieux de MONDWEST ! Dans le même souci d'épargner le budget, Michael Crichton fait un choix audacieux, celui de ne tourner que les prises nécessaires au montage du film tel qu'il a prévu. Un risque qui aurait pu poser des problèmes au moment du montage puisqu'il aurait alors été impossible de tourner de nouvelles séquences additionnelles. Mais même en faisant ainsi, chaque journée de tournage va ressembler à un marathon de manière à filmer tous les plans requis !

Une production qui ne fut pas de tout repos et un budget réduit au minimum vont donner un résultat inattendu. En effet, la MGM décide de faire une projection test de manière à jauger le métrage auprès d'un public. Les retours sont alors enthousiastes pour quasiment tous les spectateurs présents. Quand le film sera lancé dans les salles, le même accueil sera fait à MONDWEST. Le film rapportera ainsi presque le double de son budget lors de la première semaine d'exploitation, limitée à ce moment là seulement à trois villes américaines. MONDWEST suscitera alors une suite trois ans plus tard avec FUTUREWORLD, intitulé LES RESCAPES DU FUTUR en France. Malgré le succès mitigé de cette suite, une série télévisée sera aussi mise en chantier, BEYOND WESTWORLD, mais elle sera rapidement annulée après seulement cinq épisodes.

De manière à présenter l'univers de MONDWEST, Michael Crichton utilise un candide, son héros découvre, à l'instar des spectateurs, le monde peuplé de robots qui semblent plus vrais que nature. Comme guide, il est accompagné d'un ami qui s'amuse de la surprise de son compagnon au fur et à mesure qu'il lui fait des révélations. On notera que le personnage interprété par James Brolin a une attitude blasée face à l'incroyable univers qui l'entoure, l'ayant déjà visité, tout cela semble des plus naturels. Michael Crichton va, dans le même temps, adopter un parti pris surprenant dans un métrage de science-fiction. Hormis les séquences essentielles, le cinéaste ne va pas se focaliser sur l'aspect haute technologie de l'endroit. Au contraire, durant pas mal de séquences, il va conserver un aspect très naturel. L'aspect étrange de la situation ne sera alors suscité que par les remarques des personnages principaux. Une bonne façon, aussi, de placer le spectateur face à une interrogation que se posera le héros : parmi les personnes rencontrées, lesquels sont des robots ? Evidemment, le budget réduit n'est peut être pas totalement étranger à ce choix de mis en scène. Mais c'est une approche qui s'avère plutôt efficace et subtile. D'ailleurs, outre le côté science-fiction, MONDWEST est aussi une manière pour Michael Crichton d'aborder des thèmes sociaux. Passé l'aspect merveilleux de ce parc d'attraction, si les visiteurs ne se posent pas de question, le film interroge plutôt le spectateur. Un peu réticent, le héros se laisse embringuer dans une partie de jambe en l'air avec un robot et apprécie de flinguer ceux qui se mettent sur son chemin. Autant dire que les trois univers dépeints dans le film sont autant d'option pour les visiteurs fortunés qui ont l'envie d'assouvir leurs pulsions en toute sécurité et impunité. Cela mène donc assez naturellement les deux héros a franchir la ligne entre le bien et le mal. Ils vont alors se transformer en hors la loi. A mille dollars la journée, tout est possible ! Une courte séquence, au début du film, nous montre ainsi un couple, chacun ayant choisi un monde différent pour son séjour. Leurs réactions face à la présentation des mondes, médiéval et antique, ne laissent planer aucun doute sur ce que chacun va y chercher. Pour autant, Michael Crichton s'en amuse et en fait une séquence savoureuse. Car si le fond de MONDWEST est loin d'être idiot, le cinéaste en a fait un véritable film de divertissements que l'on pourra décortiquer ou bien simplement visionner au premier degré. Mais, dans ce dernier cas, il faudra être un peu indulgent avec un scénario qui utilise quelques facilités ou bien une technologie qui a cruellement vieilli après quarante ans. Les panneaux bardés de lumières clignotantes et les armoires à bandes magnétiques n'ont pourtant pas attaqué le fond toujours très novateur de MONDWEST.

Les visiteurs des parcs de loisir du film ne viennent pas chercher du réalisme. Cela s'avère assez évident puisque le monde médiéval, la Rome antique ou l'Ouest sauvage sont des représentations fantasmées de chacun des univers. Et quoi de mieux que de retrouver le héros du film LES SEPT MERCENAIRES parmi les cow-boys de l'Ouest ? Ainsi, Yul Brynner reprend quasiment la même tenue que dans le film de John Sturges pour interpréter un cyborg. Véritable atout du film, le comédien prête son charisme à un personnage quasiment muet qui se transformera en véritable TERMINATOR avec une dizaine d'années d'avance sur le film de James Cameron. Car évidemment, le séjour des touristes fortunés va prendre un tournant dramatique quand les machines vont décider de ne plus suivre leurs directives. Rien ne viendra expliquer les raisons de ce soulèvement mécanique : révolte des robots ou bugs ? Michael Crichton ne donne pas de réponse et se contente de montrer un système qui dérape. Et malgré les signes avant coureurs et les mises en garde, la décision est prise de ne pas fermer les installations. Ce fait pourra sembler un peu anecdotique dans MONDWEST mais il sera allégrement repris dans de nombreux films catastrophes. Avec un côté un peu minimaliste, MONDWEST est, en réalité, autant un film de science-fiction que la représentation d'un désastre technologique.

Les robots qui perdent les pédales, Michael Crichton y reviendra quelques années plus tard en réalisant RUNAWAY : L'EVADE DU FUTUR. On peut d'ailleurs le voir comme un véritable complément à MONDWEST puisque des robots font partie intégrante de la société et il n'est pas rare que des dérapages, accidentels ou intentionnels, mettent en péril la vie d'êtres humains. Mais le plus surprenant, c'est que Michael Crichton reprendra l'idée de MONDWEST dans l'un de ses livres qui sera adapté au cinéma dans JURASSIC PARK. On y retrouvera le parc d'attraction qui perd les pédales et même un personnage qui fera un parallèle amusant avec une attraction de Disneyworld peuplée de personnages animatroniques. La boucle est bouclée !

MONDWEST était sorti aux Etats-Unis chez MGM aux débuts du DVD avant de connaître une ressortie à l'identique chez Warner. L'éditeur avait récupéré une partie du catalogue MGM au sein duquel se trouvaient des titres comme PLANETE INTERDITE, L'AGE DE CRISTAL, 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE et donc MONDWEST. Mais, curieusement, MONDWEST était resté inédit en DVD dans nos contrées. La France a le droit, à présent, à un DVD mais aussi à un Blu-ray. Sur ce dernier disque, on peut ainsi redécouvrir MONDWEST avec un transfert en haute définition. Petit grief, il ne s'agit pas d'un transfert 1080p/24 respectant complètement l'intégrité de l'œuvre originale. Le petit « 24 » indiquant un défilement de l'image à la même cadence que la pellicule. Si l'on omet ce détail, nous sommes tout de même bien face à un transfert en 1080p (1920x1080) de très bonne tenue. Les couleurs sont magnifiques et la résolution se montre impressionnante dans certaines séquences comme les passages dans l'univers médiéval.

Deux pistes sonores sont proposées : la version originale sous-titrée et le doublage français d'époque. Dans les deux cas, nous avons affaire à des pistes en DTS HD Master Audio 5.1. Le résultat n'est pas spécialement bluffant. Il faut dire que MONDWEST est en mono d'origine pour son doublage français alors que la version originale est avant tout en stéréo. Du coup, les pistes 5.1 tentent de donner du relief et cela ne s'avère pas toujours très probant. Mais, au moins, le résultat est largement écoutable. Mais comme pour le 1080p/24, il aurait peut être été plus intéressant de conserver l'intégrité de l'œuvre originale. Mais le vrai problème des éditions françaises en DVD et Blu-ray de MONDWEST, c'est l'absence de suppléments. Pas de bande-annonce, pas de notes, rien… Pourtant, la bande-annonce, on en trouvait une, de qualité médiocre il est vrai, sur les DVD américains. Au moins une Featurette d'époque à propos du tournage existe, elle a été commercialisée en DVD aux Etats-Unis avec en compléments des bandes annonces et autres vidéos promotionnelles. Incompréhension, donc, face à l'impression de vide à côté d'un film qui aurait mérité beaucoup mieux ! Vous pouvez tout de même vous consoler si vous lisez ces lignes puisque les photos d'exploitation françaises ainsi que l'affiche du film sont visibles dans notre base de données...

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
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Un film novateur
Yul Brynner
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Pas de supplément !
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L'édition vidéo
WESTWORLD Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Aventi
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      Aucun
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