Header Critique : NORWEGIAN NINJA (KOMMANDER TREHOLT & NINJATROPPEN)

Critique du film
NORWEGIAN NINJA 2010

KOMMANDER TREHOLT & NINJATROPPEN 

La Norvège, dans les années 80, en pleine Guerre Froide. Le diplomate Arne Treholt, qui a réellement existé, est arrêté pour espionnage au profit de l'Union Soviétique. Condamné à vingt ans de prison, Treholt n'a pourtant jamais été un espion, il était en effet un ninja au service du roi Olav qui lui avait demandé de diriger une armée secrète de guerriers d'élite appellée "La NinjaForce".

Auteur d'un manuel sur les techniques de guerre des ninjas, "Ninja Technique II : Invisibility in Battle 1978", c'est dire s'il prend son sujet au sérieux, le réalisateur Thomas Cappelen Malling signe avec ce NORWEGIAN NINJA, son premier long-métrage. Il n'a pas vraiment choisi la facilité pour se lancer avec cet exercice, casse-gueule par excellence, coincé entre la parodie délirante de films d'espionnage et la tentative de pondre du culte formaté inclassable, paradoxalement calibré sur mesure pour une génération de cinéphiles goinfrés aux pelloches Z et autres nanars à base de ninja. Bref, on est plutôt globalement acquis à l'invitation au délire. D'autant que l'origine norvégienne du film, contrée aussi généreuse en imagination et originalité qu'affichant une bonne santé dans le genre, laissait entrevoir de bons petits espoirs dans le résultat final.

Si le démarrage peut faire illusion, certaines idées visuelles et dialogues évoquent effectivement tout un pan de cinéphilie déviante et prêtent bel et bien à sourire avec son univers de maquettes cheap, de moustaches, de tronches patibulaires et d'accessoires ridicules, la suite s'avère chaotique et perd très vite les spectateurs.

Le film se ramasse en effet assez tristement dans les méandres d'un scénario d'une confusion extrême, qui se révèle vite n'être qu'une suite de scénettes sans véritable lien, sans homogéneité de ton, et qui tente de s'affranchir de sa durée de long-metrage pour ne chercher que des effets pour le moins faciles en les enchainant à répétition et, comble du comble, sans même trouver un rythme satisfaisant. Le pire étant qu'il y a des efforts manifestes dans la réalisation du film de manière à proposer de véritables trouvailles visuelles mais celles-ci sont systématiquement gachées et sacrifiées par l'incohérence redondante de l'entreprise.

Le résultat de toute cette mécanique mise en place : on se lasse très vite devant le spectacle qu'offre cette farce absurde aussi hermétique pour un public extra-norvégien (beaucoup de "gags" font référence à la culture locale, une difficulté qu'arrivait à faire oublier avec brio le très sympathique TROLL HUNTER) que pénible à endurer sur la longueur du metrage, pourtant pas bien méchante de 1 heure et 17 minutes. Vous tartinez le tout d'une musique omni-présente et indigeste au possible qui vous vrille le cerveau et ne veut plus en sortir, l'expérience s'avére assez vite redoutable. Même s'il est certain que Thomas Cappelen Malling ne comptait certainement pas révolutionner l'histoire du cinéma avec son film, on peut tout de même regretter que l'ambition de base ne soit pas atteinte.

A l'arrivée, on peut légitimement se demander si le métrage n'a pas acquis les faveurs des programmateurs de festivals sur la seule dimension sympathique de son titre, de ses visuels et affiches très réussis sur un mode vintage 80's. Un emballage vendeur et séduisant qui semble avoir fait oublier au passage la réelle pertinence du contenu. A savoir une sorte d'ennuyeux nanar volontaire au très faible potentiel à générer l'enthousiasme.

Rédacteur : Nicolas Kannengiesser
Photo Nicolas Kannengiesser
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