Après une fiesta, quelques amis sont réveillés en pleine nuit par d'étranges lumières. Ils découvrent stupéfaits que des extraterrestres s'attaquent à notre bonne petite planète. Coincés dans un appartement, ils vont tenter de s'en sortir...
Avant 2007, le nom des deux frères Strause n'était pas vraiment connu. Greg et Colin Strause oeuvraient jusque là dans l'ombre en confectionnant les effets spéciaux numériques de films hollywoodiens. Après avoir monté leur propre boîte d'effets spéciaux, Hydraulx, les deux frères décident de se lancer dans la réalisation de quelques pubs et clips vidéo. Forcément les liens qu'ils ont développés avec les grands studios leur donnent une opportunité en or. Celle de mettre leurs quatre pattes sur une franchise de rêve. Ils vont ainsi être amenés à réaliser ALIENS VS PREDATOR : REQUIEM. Manque de bol, les deux frères ne peuvent s'empêcher de fanfaronner en clamant qu'ils sont fans des deux créatures mythiques et que leur film leur rendra enfin justice. Le résultat sera très loin des espérances ! Mais Greg et Colin Strause ne se démontent pas. Quelques années plus tard, ils décident de remettre le couvert et de produire eux même un film de science-fiction.
Présenté comme un film indépendant, confectionné avec les moyens du bord, SKYLINE va surtout mettre en avant les capacités des deux frères à placer des effets spéciaux à l'écran. Quelque part, ils n'ont peut être pas autant de mérite que d'autres cinéastes qui ne peuvent se reposer que sur leur simple enthousiasme. Car Greg et Colin Strause ont donc leur propre boîte qui va assurer le gros des effets spéciaux. Une entreprise qui a produit des effets numériques pour TITANIC, TERMINATOR 3 ou, plus récemment, IRON MAN 2. Curieusement, à partir de là, les deux cinéastes tentent de nous donner une leçon de cinéma-guerilla fait à l'économie. Contraste bien étrange lorsque l'on découvre le somptueux appartement de l'un des deux frères, servant au décor du film, ou encore les véhicules qui leur appartiennent aussi. L'éventuel capital sympathie de l'entreprise s'évapore donc bien vite. Mais cela n'a pas une grande importance puisque, après tout, l'important, cela reste ce que l'on nous livre. A savoir le film terminé !
SKYLINE part d'un principe simple. Celui de nous présenter une catastrophe, ici une invasion extraterrestre, en prenant le point de vue de quelques personnages n'ayant rien de héros. L'idée est plutôt intéressante même si cela n'a rien de très nouveau. Après tout, LA GUERRE DES MONDES de Spielberg ou bien CLOVERFIELD viennent d'adopter cette approche. D'ailleurs, SKYLINE fait étrangement penser à CLOVERFIELD. De la même manière, il narre son intrigue sur un laps de temps très court, se focalise au départ sur quelques amis ou encore évite, au final, d'expliquer clairement certains pans de l'histoire. Ce dernier point pose ainsi quelques interrogations. Les deux frères ont ils vraiment bien pensé leur univers et son bestiaire ou bien SKYLINE pêche t'il par de vrais soucis de cohérences ? Le plus évident des exemples, c'est le panel de créatures. Difficile de comprendre comment une race extraterrestre qui semble plutôt évoluée peut utiliser des sortes de pieuvres bio-mécaniques pour ensuite lâcher d'énormes monstres géants à l'intelligence limitée. On pourra en déduire à la fin qu'il s'agit de sortes de véhicules mais les fonctions des créatures restent tout de même assez floues. Ce qui est sûr, c'est que ces bestioles permettent d'assurer le spectacle tout en amenant des rebondissements. Impossible, en effet, de nier la réussite des scènes à grands spectacles. Comme par hasard, Greg et Colin Strause ont apparemment une préférence pour la fin du métrage, là où il y a le plus d'effets spéciaux de toutes sortes. Mais cela donne surtout à SKYLINE l'impression de n'être qu'un prétexte à faire de belles images. L'intrigue est réduite au minimum et les personnages vont se contenter de déambuler dans quelques couloirs d'une résidence de luxe, son parking, son toit et l'intérieur d'un appartement. Les héros deviennent alors les simples témoins d'une apocalypse, au même titre que les spectateurs. Contrairement a LA GUERRE DES MONDES ou bien CLOVERFIELD, les enjeux se réduisent considérablement pour les personnages. Dans SKYLINE, seule la survie compte et l'on effleure à peine du doigt la grossesse de l'héroïne. Voilà qui est plutôt maigre et ce même si les comédiens livrent des prestations honorables, particulièrement en ce qui concerne les seconds rôles. Nous sommes finalement bien loin de la quête dans laquelle s'engagent les personnages de CLOVERFIELD ou bien des subtilités d'un anti-héros, père séparé découvrant sur fond d'apocalypse qu'il n'a pas pris le temps d'être assez présent pour ses enfants, dans LA GUERRE DES MONDES.
En soit, SKYLINE a donc un peu de mal à convaincre avec ses créatures qui ne semblent pas vraiment s'accorder ou bien avec ses personnages coincés dans un appartement. Le film se lâche finalement dans un épilogue assez étonnant. Tout d'abord, il nous propose une fin pour le moins inattendue pour ce type de métrage et surtout nous présente une incompréhensible mutation. A chacun d'interpréter ce dénouement entre final nihiliste ou émergence d'un super héros. Le film ayant réussi à rentrer largement dans ses fonds, les deux frères ne devraient pas avoir de problème à trouver le financement de SKYLINE 2 qu'ils veulent confectionner une nouvelle fois à l'écart des studios. Greg et Colin Strause ont ainsi annoncé que cette suite leur donnera l'occasion d'enrichir leur univers. Ce ne sera pas bien difficile, il reste jusqu'à présent bien nébuleux.
Le portrait de SKYLINE que l'on dresse ici se montre plutôt négatif. Mais, curieusement, la vision du film est assez agréable. Evidemment, il apparaît impossible de ne pas se poser des questions tout au long du déroulement du métrage mais les apparitions des créatures ont au moins le mérite de faire diversion. SKYLINE se montre ainsi bien plus sympathique et divertissant que le sombre et sinistre ALIENS VS PREDATOR : REQUIEM. Quelque part, les deux frères progressent !
M6 Vidéo sort SKYLINE sur un DVD de qualité fort honnête. Le film est présenté dans son format cinéma respecté avec un transfert 16/9 de bonne facture. On notera bien quelques rares soucis numériques mais l'ensemble est donc très largement satisfaisant. Le film est sonorisé en version anglaise et française avec des pistes Dolby Digital 5.1 qui se montrent franchement bien démonstratives et renforçant donc les moments forts de SKYLINE ! Les deux langues sont aussi proposées en simple stéréo, pour ceux qui ne sont pas équipés d'installations 5.1.
Côté suppléments, il faut être honnête, il en ressort surtout un côté bien peu sympathique des frères Strause. Car s'ils tentent de se la jouer gentils mecs sympas, à l'arrivée, on n'a surtout l'impression d'être face à des cinéastes un peu immatures et pas vraiment modestes. C'est surtout au travers des commentaires audio que l'on ressent cette drôle d'impression. Il faut dire que les deux cinéastes ne s'expriment que de cette façon, soit par un commentaire audio sur le film ou bien des interventions plus courtes sur les scènes coupées ou alternatives et des vidéo de pré-visualisation 3D (Animatics). Rien de bien transcendant sur les scènes additionnelles que l'on peut découvrir avec le son d'origine ou bien avec des informations supplémentaires de la part des réalisateurs. Il en va de même des «Animatics» où l'un des deux frères en vient même à citer Brian De Palma au travers de BLOW OUT. Les suppléments se terminent par la bande-annonce du film mais vous pouvez en voir d'autres seulement à l'insertion du DVD.