Wataru est un jeune monsieur-tout-le-monde bourré de dettes. Il fuit donc ses congénères comme la peste mais ça ne l'empêche pas être un beau jour arraisonné et transporté dans un établissement pour le moins curieux. En apparence, il s'agit d'un hôpital mais bien vite, les examens qu'on lui fait subir se focalisent sur son entrejambe. Des infirmières peu farouches et des docteurs un peu barrés lui expliquent alors qu'il a été sélectionné pour ses capacités Psycho-sexuelles. En effet, seule cette énergie, déclenchée chez certains individus lors de l'orgasme, pourrait parvenir à dévier le météorite menaçant de détruire notre belle planète. Une fois le postulat digéré, le pauvre Wataru va donc devoir donner de sa personne et copuler utile…
Bourré d'enjeux dramatico-érotiques (!!!), DEEP CONTACT est l'œuvre du réalisateur Yukio Kitazawa. Si ce nom vous est inconnu, sachez qu'il fut un temps l'assistant de Koji Wakamatsu et mis également en boite près de deux cent Pinku comme THE VAGABOND SEX ou THE PSYCHO TAXI... En 1998, il réalise donc le second opus de la «saga» PIN-SARO BYÔIN: NÔ-PAN que l'on traduira par «Pink Salon Hospital : No-Pants». Comme son nom l'indique, cette série de métrages charnus s'articule autour de l'absence de culotte au sein de l'univers hospitalier ou, du moins, médicalisé. Le premier opus intitulé PIN-SARO BYÔIN: NÔ-PAN HAKUI (PINK SALON HOSPITAL: NO-PANTS NURSES) date de 97 et fut réalisé par Sachi Hamano. PIN-SARO BYÔIN 3: NÔ-PAN SHINSATSUSHITSU (PINK SALON HOSPITAL 3: NO-PANTS EXAM ROOM aka WHORE ANGELS) fut en 2000 un troisième volet signé Mototsugu Watanabe et scénarisé par un «grand nom» de l'Adult Video nippon puisqu'il s'agit de Takao Nakano (SEXUAL PARASITE: KILLER PUSSY, EXORSISTER). Enfin le dernier métrage verra le retour en 2001 de Sachi Hamano pour un PIN-SARO BYÔIN 4: NÔ-PAN KANGO (PINK SALON HOSPITAL 4: NO-PANTS NURSING). Le film traité dans ces lignes s'intitule pour sa part à l'origine PIN-SARO BYÔIN 2: NÔ-PAN JOI (PINK SALON HOSPITAL 4: NO-PANTS FEMAL DOCTOR), également connu sous l'appelation WHORE HOSPITAL 2 mais retitré en DEEP CONTACT pour des raisons bassement commerciales...
Un retitrage plutôt amusant si l'on replace le film dans son contexte de l'époque. Car souvenez-vous de ce que fut l'an de grâce 1998… Nous attendions alors fébrilement l'an 2000 et le clairvoyant Paco Rabanne nous avait prédit une apocalypse en règle. Hollywood avait vu là l'occasion de jouer quelques cartes et nous avait gratifiés, la même année, d'un DEEP IMPACT et d'un ARMAGEDDON. Dans le drame de Mimi Leder comme dans le délire de Michael Bay, la fin du monde s'annonçait par le biais d'une comète ou d'un astéroïde fonçant droit sur notre belle planète. Personne n'a oublié ces deux métrages mais, pour des raisons que l'on ignore (en toute bonne foi…), le japonais DEEP CONTACT semble n'avoir pas connu le même parcours commercial !
Nous retrouvions pourtant dans ce métrage la menace d'une fin imminente à laquelle s'ajoutait une notion qui n'était alors pas spécialement en vogue : La psychokinésie ou faculté d'influer sur le monde extérieur par la seule force de son esprit. Bien évidemment, le cinéma avait déjà traité de ce «phénomène» via des métrages comme CARRIE AU BAL DU DIABLE, FURIE ou LA GRANDE MENACE mais la «popularisation» n'arrivera qu'en 2000 avec les super-héros du X-MEN de Bryan Singer. Rassurez-vous, le Professeur Xavier ne culbute personne dans DEEP CONTACT, ce qui n'empêche pas le film de tenter une approche pseudo-scientifique du phénomène ! On nous présente ainsi quelques amusantes expériences qui sont autant d'occasion de se rincer l'œil. En réalité et puisque nous dressons un bilan, nous pouvons même dire que le film ne nous offre que cela !
D'une durée classique d'environ une heure, ce Pinku alterne donc les séquences de masturbation au féminin et les performances plus «collectives». Assez peu de fantaisie ici, si ce n'est l'omniprésence d'un toubib aux propos pour le moins décalés. Une scène solitaire aura par exemple pour but de déclencher la lévitation d'une sphère de plusieurs quintaux alors qu'une autre, réalisée en groupe, prendra des allures d'entraînement pour «le grand jour». Bien que légère, l'idée fonctionne correctement et il semble au final assez difficile de s'ennuyer devant cet amusant DEEP CONTACT. Séduisant également car, reconnaissons le, l'actrice principale dispose de certains «charmes» ici parfaitement mis en valeur. A ses côtés se débattront une petite dizaine d'acteurs et actrices, remplissant leur rôle avec naïveté mais entrain. Notons enfin quelques extérieurs intéressants, exposant quelques monuments aux allures futuristes plutôt adéquats et mis en valeur avec élégance…
Sans surprise, le film de Yukio Kitazawa peine à masquer son manque de budget et les décors, limités à trois ou quatre pièces closes (plus un escalier), s'avèrent particulièrement vides. Qu'importe en réalité car la bonne humeur l'emporte, de même que cette volonté absurde de nous proposer en sus une histoire d'amour, un pseudo-drame et, par-dessus tout, un twist final dont le sens véritable reste à définir ! Si vous êtes client de l'absurde et de la fesse, nul doute que vous serez donc séduits par ce DEEP CONTACT, modeste mais agréable.
L'édition DVD proposée par l'américain Pink Eiga est également une bonne raison de craquer pour ce disque. Il est en effet étonnant de voir ce type de métrage traité avec un tel soin. L'éditeur est cependant coutumier du fait puisque que tous les films en notre possession disposent d'une richesse éditoriale assez hors normes. Mais débutons par l'image qui se voit proposée au format 1.85 via un encodage 4/3. On notera quelques soucis d'aliasing et une compression visible à quelques rares occasions mais rien de véritablement pénalisant. Car au-delà de ça, la définition est tout ce qu'il y a de correcte. Les couleurs ne sont pas «pétantes» mais s'en sortent avec brio lorsque l'image est rosée et vaporeuse. Le constat global est donc plutôt positif, surtout en regard d'un métrage réalisé à l'économie…
L'unique piste japonaise est pour sa part proposée en stéréo d'origine, secondé par un sous-titrage anglais salvateur. Ces derniers sont clairs et dénués de fautes, mais ils sont malheureusement inamovibles. Incrustés sur l'image, ils permettent toutefois aux spectateurs équipés d'écran 16/9eme de zoomer l'image sans problème... Sur le plan sonore, il ne faut bien évidemment pas s'attendre à une quelconque immersion mais le résultat est très honorable, et parfaitement clair.
Nous trouverons tout d'abord sur le disque les différentes bandes-annonces de l'éditeur, variées et plutôt réussies bien qu'adoptant le même schéma. Celle de NEW TOKYO DECADENCE : THE SLAVE s'oriente vers le bondage, comme le suggère ce retitrage rappelant à nos mémoires le très bon TOKYO DECADENCE (du reste sorti en France non censuré). Bien plus drôle et bercé de «Pinku Violence», SEXY BATTLE GIRLS est pour sa part une parodie «olé-olé» des SUKEBAN DEKA (aka YO-YO GIRL COP, quatre films à ce jour) qui, sur un créneau similaire, semble assez exceptionnel et bien plus délirant que YO-YO SEXY GIRL COP ! Dans un registre assez proche, celui du gros délire sexy et indispensable, S&M HUNTER fait très fort, alors que les deux GROPER TRAIN semblent plutôt donner dans l'absurde et le décalé. La bande-annonce de TSUMUGI dévoilera les charmes de la magnifique Sora Aoi tandis que A LONELY COW WEEPS AT DAWN opte pour un postulat curieux et intriguant. JAPANESE WIFE NEXT DOOR 1 et 2 partagent le même postulat, celui d'une jeune femme qui, une fois mariée, développe une libido qui va chambouler sa nouvelle famille ! NINJA PUSSY CAT porte quant à lui bien son nom et son trailer vous permettra de découvrir les «bottes secrètes» de toute bonne Kunoichi (femme ninja). Terminons enfin avec BLIND LOVE, TWILIGHT DINNER et ANARCHY IN (JA)PANTY, ce dernier étant tout de même signé Takahisa Zeze…
A l'issue de ce véritable festival de bandes-annonces, le spectateur pourra s'orienter vers des suppléments davantage en rapport avec DEEP CONTACT. Une galerie de dix-sept photographies lui distraira la rétine durant un peu plus d'une minute alors que deux teasers et un trailer offriront un large aperçu du «propos» du métrage. Le disque propose en outre quatre biographies assez légères accompagnées de filmographies très sélectives. Plus intéressante sera l'interview du réalisateur Yukio Kitazawa s'étalant sur plus de treize minutes. Celle-ci est découpée en chapitres, relativement courts et parfaitement instructifs. Durant le premier segment, le réalisateur reviendra sur sa formation et l'intérêt qu'il a trouvé dans son métier, par le biais des «Maîtres» prestigieux qu'il aura secondé. Il détaillera ensuite la genèse de DEEP CONTACT et nous apprendrons non sans surprise qu'il a été mis en boite en trois jours seulement ! Seront par la suite évoqués le casting, les «moyens» mis en œuvre et un point de détail amusant : Les poils pubiens. Nous le savons, la censure Nippone ne badine pas avec cela mais ce métrage s'accorde cependant deux secondes d'un plan « Hors-la-loi » qui suffira à faire parler pendant cinq minutes, et ce pour notre plus grand bonheur !
Enfin le gros de cette édition DVD se trouve être un commentaire vidéo du film. Le métrage apparaît alors dans un cadre réduit alors qu'un autre cadre nous propose de retrouver le réalisateur, le producteur exécutif Man Fukudawara, la nurse en chef Motoko Sasaki et le doc Seiji Nakamitsu, autour d'une table et discutant des images qu'ils redécouvrent ensemble. Le procédé est d'autant plus intéressant qu'il sert un commentaire relativement pertinent. L'équipe rit de manière spontanée à certains « gags » du film et tend à garder le silence durant les séquences les plus chaudes. Malgré cela, les informations ne manquent pas et chacun y va de sa petite anecdote. On en apprendra ainsi un peu plus sur le «Systeme D» mis en oeuvre sur ce genre de production et nous nous rendrons compte que les choix des noms des personnages ne sont pas si anodins qu'il y paraît...