Header Critique : PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS (PRINCE OF PERSIA : THE SANDS OF TIME)

Critique du film
PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS 2010

PRINCE OF PERSIA : THE SANDS OF TIME 

Accusé à tort du meurtre du Roi Sharaman, le Prince Dastan s'enfuit avec la princesse d'un autre royaume en espérant prouver son innocence. Mais les vraies motivations de l'assassin s'avèrent bien plus complexes et pourraient mener à la fin du monde s'il entrait en possession d'un objet magique aux pouvoirs exceptionnels...

A la fin des années 80, Jordan Mechner lance Prince of Persia sur Apple II. Le jeu fait alors sensation en mêlant jeu de plate-forme et combats à l'épée, le tout animé de manière aussi réaliste que les pixels de l'époque pouvaient le permettre. Le succès est au rendez-vous et le jeu sera adapté sur PC avant de conquérir par la suite le marché des consoles durant plus de vingt ans. Pourtant, Jordan Mechner s'éloignera un peu de sa création et ne travaillera pas, loin de là, sur toutes les suites données au premier Prince of Persia. Dans l'intervalle, le créateur de jeu vidéo se lance aussi dans l'écriture et il signera le scénario de bandes dessinées. Naturellement, le cinéma le titille et ce depuis ses débuts. C'est grâce à Ubi Soft qui reprend la franchise en 2003 que l'adaptation au cinéma de Prince of Persia va être mise à l'ordre du jour. Jusque là, le jeu original fait surtout office d'œuvre vidéo ludique ayant grandement influencée d'autres titres. Mais la sortie de Prince of Persia : The Sands of Time va mener la société de production de Jerry Bruckheimer à s'intéresser à cette franchise en vue de la transposer sur grand écran. En collaboration avec Disney, PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS prend donc forme !

Toutefois, bien que le titre soit le même que celui du jeu vidéo de 2003, l'intrigue n'a pas grand chose à voir. D'ailleurs, si l'on excepte quelques détails, le film ne puise pas vraiment dans les scénarios des jeux déjà sortis ! Pour être franc, cela n'a finalement que peu d'importance. Car le plus appréciable se situe surtout dans l'ambiance et les décors typiques des 1001 nuits. Un cadre exotique bien peu utilisé au cinéma et ce depuis bien longtemps déjà. A l'instar des films de pirates avec PIRATES DES CARAIBES, Jerry Bruckheimer et Disney continuent ainsi de raviver la flamme de l'aventure exotique sur grand écran. Curieusement, à la réalisation, on retrouve Mike Newell, un cinéaste britannique que l'on a bien du mal à associer à ce type de film. Ainsi, on peut difficilement évoquer le charme des métrages orientaux d'antan avec un HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU ou encore LA MALEDICTION DE LA VALLEE DES ROIS, adaptation un peu molle d'une nouvelle de Bram Stoker. Pourtant, le miracle se produit puisque PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS se pare d'un véritable élan aventureux et romanesque. Plus étonnant encore, ce qui retient l'attention, c'est un côté plutôt sobre dans le domaine des séquences d'action ou des adversaires rencontrés par les héros de l'histoire. Evidemment, on n'échappe pas à des combats à la lisibilité toute relative mais on retient surtout une galerie de personnages ou encore de somptueux décors et costumes. Point faible, l'intrigue n'a rien de bien transcendant mais donne tout de même assez place à des complots de cour, trahison et romance difficile. L'accent n'est ainsi pas du tout mis vers l'esbroufe des effets spéciaux ou des cascades surhumaines. Néanmoins, PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS conserve certains des traits particuliers des jeux vidéo. A savoir un côté plate-forme donnant au personnage principal un aspect aérien qui renvoie directement aux aventures d'un Douglas Fairbanks. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance puisque Jake Gyllenhaal était surtout resté jusqu'ici le sombre adolescent de DONNIE DARKO. Mais le comédien réussit parfaitement sa transformation en figure héroïque avec un zeste d'impertinence. Face à lui, Gemma Arterton s'impose elle aussi comme une belle et fière princesse qui fera largement oublier sa présence dans LE CHOC DES TITANS. Le film de Louis Leterrier étant justement l'anti-thèse de PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS dans un registre relativement similaire.

Le plus gros défaut de PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS, c'est donc avant tout une intrigue peu marquante. A un tel point que suite à la vision du film, on en retient que peu de choses. Même l'issue du métrage semble bien prévisible. Mais le souvenir du film se repose surtout, avec le recul, sur des personnages, des émotions et un cadre éblouissant. Mike Newell compose ainsi pas mal d'images, insérées ici ou là, qui viennent souligner l'aspect grandiose du désert ou des situations. De quoi donner à PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS son statut de spectacle dépaysant et chevaleresque pour lequel on ne regrette pas le prix d'une place de cinéma !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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