Header Critique : SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF

Critique du film
SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF 2009

 

Bien qu'il soit aveugle, un homme prend le chemin d'une petite prison isolée où Nathan Flesher purge ses derniers jours de captivité. Dirigé par l'envie de se venger, Blind Wolf va être amené à affronter plusieurs maîtres de l'assassinat tout au long de son parcours…

SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF est l'œuvre d'un amoureux des films de samouraïs, de Western et, d'une manière générale, du cinéma de genre dans son ensemble. Le titre ne laisse d'ailleurs planer aucun malentendu concernant les influences majeures du film. «Blind Wolf» («Loup aveugle»), héros de l'histoire, est un mélange entre Zatoichi, le bretteur aveugle, et Ogami Itto, le loup solitaire des BABY CART. Deux figures légendaires du film de samouraïs fondus dans un seul moule qui s'affuble, au passage, d'un look tirant vers le Western spaghetti à la sauce zen. Plutôt improbable, le résultat fonctionne pourtant parfaitement et ce contre toute attente. Car c'est le réalisateur lui-même qui s'insère dans ce personnage hors norme. Choix casse gueule qui nécessitait un comédien qui s'impose en grande partie par un charisme et une forte présence à l'écran. Force est de reconnaître que Kurando Mitsutake réussit à faire illusion. Certes, le comédien n'a que peu de dialogues et la mise en scène met l'accent sur un jeu qui force exagérément le trait. Mais le résultat n'a rien de honteux, bien au contraire. Et c'est d'ailleurs préférable car ce point fort s'inscrit au milieu d'un film à très petits budgets. Certains passages sembleront ainsi plus fauchés que d'autres. Toutefois, porté par l'enthousiasme du métrage, ce souci s'oublie très facilement au moment de la vision du film.

Complètement porté par ses influences, SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF va même jusqu'à reproduire des séquences des films auxquels il rend hommage. La démarche pourrait d'ailleurs sembler un peu critiquable au même titre qu'un Tarantino recyclant les éléments de ses films préférés. Heureusement, Kurando Mitsutake injecte dans son film toutes sortes d'idées à même de re-dynamiser l'ensemble et surtout ne plombe pas son film à coups de dialogues interminables. L'action et le rythme du film tendent ainsi vers l'efficacité ! De plus, SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF s'amuse en adoptant un style un peu insaisissable, maniant l'hommage et le second degré sur un même plan. Le métrage en devient aussi amusant que jouissif dans ses élans délirants. Parmi ceux-ci, on notera des apartés pédagogiques qui font souvent mouches ou bien des flashbacks croustillants. Si le film rend directement hommage aux films de samouraïs mais aussi aux Westerns italiens, SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF continue son mélange des genres en lorgnant rapidement vers le «Rape & Revenge» ou bien en faisant des clins d'œil à Sam Raimi. Le métrage ose même entrer directement dans le surnaturel et le fantastique en utilisant lors d'un passage en particulier des sortes de morts-vivants, combattants évidemment assez difficiles à affronter de manière frontale. De la série B aux films d'exploitation, Kurando Mitsutake nous fait une synthèse croquignolette du cinéma de genre. SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF propose ainsi un véritable melting-pot, particulièrement réussi, des anciennes pelloches que l'on aime à retrouver aujourd'hui au travers de la vidéo à défaut de pouvoir le consommer en salles. A cet égard, le cinéaste va jusqu'au bout de son concept en altérant lui-même son film pour lui donner un coté «roots», la fameuse ambiance grindhouse que d'autres tentent d'adopter simplement avec cet artifice. Pour Kurando Mitsutake, c'est simplement un petit «plus» de manière à rapprocher encore son film des œuvres qu'il vénère. Le cœur de SAMURAI AVENGER : THE BLIND WOLF est ainsi avant tout dirigé par le regard amusé, mais surtout empli d'une grande tendresse, d'un cinéaste exposant à l'écran son amour du cinéma de genre !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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