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Critique du film
HIERRO 2009

 

Maria (Elena Anaya) est une maman dont le fils, âgé de cinq ans, disparaît mystérieusement à bord du ferry qui les conduit sur l'île d'El Hierro. Où est passé Diego (Kaiet Rodriguez), est-il toujours vivant ou déjà mort comme le laisse supposer la mauvaise nouvelle que la jeune femme vient de recevoir ? Un corps a été retrouvé six mois après la disparition du petit garçon au large de cette île des Canaries, et Maria doit y retourner afin de l'identifier...

Après avoir bossé dans les équipes techniques de métrages tels que LE JOUR DE LA BETE et PERDITA DURANGO, les deux de Alex de la Iglesia, l'Espagnol Gabe Ibáñez se lance à son tour dans la mise en scène. Son premier long métrage s'inscrit dans le registre du thriller surnaturel, suivant ainsi ses confrères qui ont donné un coup de fouet au cinéma de «genre» espagnol depuis une bonne quinzaine d'années. Néanmoins, Gabe Ibáñez ne va pas pour autant signer un film fantastique dans la grande tradition et s'écarte de ce domaine pour se placer dans un autre genre. Ainsi, le cinéaste va jouer l'ambiguïté avec un métrage qui flirte avec le fantastique sans s'y consacrer réellement. Un choix qui permet au film de placer les spectateurs dans l'attente de savoir dans quelle direction Gabe Ibáñez veut les emmener. Cela fonctionne plutôt bien dans le cadre d'une intrigue où le mystère et l'ambiance priment. Dès le départ, l'atmosphère de HIERRO se fait pesante, et nous plonge dans une ambiance de malaise au travers du personnage troublé de Maria, jeune mère ébranlée par la disparition de son fils.

Le film évolue alors entre des visions surréalistes et une intrigue orientée vers le thriller dramatique qui emmène son personnage principal sur une île présentée comme hostile. Un décor rocailleux et montagneux où peu de monde circule et où la population que Maria est amenée à y rencontrer paraît des plus intrigante. Evidemment, au long de l'enquête de la jeune femme, les locaux finiront de lui laisser néanmoins des indices qui lui permettront d'avancer dans ses recherches… Surtout qu'elle croit avoir aperçu son fils, Diego, sur une plage.

Gabe Ibáñez ouvre son film de manière spectaculaire avec un accident de voiture. Toutefois, cette séquence percutante n'est en rien le reflet du film. Très éloigné des «shockers» horrifiques, dès lors, HIERRO impose un rythme très posé, voire plutôt lent, et qui semble souvent dynamisé par une musique accentuant son atmosphère étrange. L'accident est un événement qui sert à amorcer l'étrangeté de l'histoire en exposant une autre disparition d'enfant. L'histoire parlant de ces destins croisés met alors plus l'accent sur le côté dramatique et sentimental que sur un suspense plus traditionnel. A l'évidence, les mères et pères de famille ne pourront d'ailleurs que s'identifier au personnage principal, torturé et consumé par le chagrin. Pour ceux qui s'attendraient à un métrage plus démonstratif, à force de suspense, d'action et de fantastique, HIERRO qui risque de les laisser sur leur faim. Bizarrement, on pourra d'ailleurs voir cela comme un défaut car si HIERRO est esthétiquement très réussi, offrant de belles images, l'ambiance prédominante, qui se veut étrange et pesante, manque souvent de dynamisme.

Rédacteur : Anne Barbier
2025 ans
22 critiques Film & Vidéo
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