Header Critique : ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD

Critique du film
ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD 2009

 

Après sa première aventure au pays des Minimoys, Arthur prévoit de leur rendre visite pour une grande fête donnée en son honneur. Hélas, son père et son grand-père se fâchent, si bien que les vacances à la campagne se terminent précipitamment. Arthur n'aura pas l'occasion de revoir ses petits amis du jardin ! Pourtant, lorsqu'il reçoit un curieux message d'appel à l'aide gravé sur un grain de riz, il est convaincu que les Minimoys sont en danger...

Avec ARTHUR ET LES MINIMOYS, Luc Besson réalise en 2006 un couteux film mêlant animation numérique et prises de vue réelles, tourné en anglais et destiné avant tout au jeune public. Si ce long métrage n'est pas vraiment un succès à l'étranger, il triomphe auprès du public français. Tant et si bien que sa suite, ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD, se voit rapidement mise en chantier. Homme d'affaires habile et ambitieux, Luc Besson avait calqué la promotion d'ARTHUR ET LES MINIMOYS sur les campagnes de marketing américaines, s'appuyant sur la présence de doubleurs connus du grand public (Mylène Farmer en français, Madonna en anglais...), sur des partenariats commerciaux, sur l'idée d'établir une «franchise» et sur des produits dérivés en tous genres.

Avec cette suite, il continue sur cette voie, créant même une attraction foraine dans un grand parc de loisirs français ! ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD conserve les acteurs réels de son prédécesseur (en particulier Mia Farrow et Freddie Highmore) ainsi que la plupart des doubleurs français du premier volet. Néanmoins, la liste des doubleurs anglais a été modifiée, Madonna ne participant pas à cette suite et, dans le rôle de Maltazard, David Bowie se trouvant remplacé par une autre rock star : Lou Reed !

Si nous nous souvenons qu'ARTHUR ET LES MINIMOYS se caractérisait par un tempo très soutenu, nous sommes d'emblée étonné par le rythme bien plus posé qu'adopte dès son commencement le second épisode de ces aventures. Dans un premier temps, ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD s'attarde longuement dans le monde des «grands» humains, multipliant les séquences tournant autour de personnages assez secondaires, tels les parents d'Arthur. Des moments qui donnent lieu à des gags éléphantesques ! Nous suivons aussi un rite initiatique auquel les guerriers africains vivant dans la forêt soumettent le jeune Arthur, rituel insistant sur les notions de respect de la nature ainsi que de communion avec les plantes et les animaux.

Laborieusement, nous arrivons enfin dans l'univers des Minimoys, retrouvant quelques farfadets croisés dans le premier métrage. Nous constatons de réels progrès dans les textures et l'animation des personnages, tandis que quelques séquences s'avèrent agréablement spectaculaires. Une amusante poursuite aérienne met en scène des rats facétieux et des péripéties bondissantes. Signalons aussi un prologue amusant, au cours duquel des lutins cuisiniers recueillent toute sorte de fruits dans le jardin, au moyen d'astucieuses machines !

Pourtant, à force de présenter ses personnages et son univers sous toutes ses coutures, Luc Besson semble avoir complètement omis de rédiger un scénario, ou même un script schématique. Certains personnages appréciés du public sont pratiquement absents, parmi lesquels, et c'est tout de même un comble, le peuple Minimoys, Selena et Maltazard lui-même ! Il n'est en effet guère question d'une quelconque «vengeance de Maltazard» avant les toutes dernières minutes du film, lequel se conclut par un carton «à suivre» incroyablement frustrant, semblant tomber alors que le métrage vient à peine de réellement démarrer !

Hormis qu'il s'adresse à un très jeune public, ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD reste un représentant assez classique du cinéma de Luc Besson, avec ce que cela implique d'humour infantile et de simplisme un peu lourd, mais aussi de soin porté à la mise en scène, d'ambition technique et de vrai sens de l'image cinématographique. Il n'en reste pas moins que pour un «grand spectacle de Noël», cette suite laisse très nettement le spectateur sur sa faim, la faute à un parti-pris narratif – celui de ne pratiquement rien raconter – qui laisse pantois !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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