La famille Pearson s'installe pour un long weekend-end dans une demeure, au bord d'un grand lac du Michigan. Cette tribu est loin d'être unie, entre le jeune Tom dont les performances scolaires sont devenues catastrophique et sa sœur accompagnée d'un petit ami arrogant et frimeur. Les choses empirent encore quand un vaisseau spatial débarque sur le toit de la maison et libère quatre petits extraterrestres !
Le nom du réalisateur John Schultz n'est pas inconnu des fantasticophiles férus de salles obscures. En effet, il s'était illustré il y a quelques années en signant la comédie fantastique familiale MAGIC BASKETS, diffusée très fugitivement dans quelques salles obscures de l'hexagone. Il signe peu après POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE, sorti en DVD chez nous, pur produit américain destiné au seul marché interne, mettant en scène le comique Cedric The Entertainer. Il nous revient donc avec ce nouveau film fantastique, œuvre de science-fiction confrontant des petits aliens à divers acteurs de seconds rangs, tels Kevin Nealon (habitué des films avec Adam Sandler) ou Ashley Tisdale, teen-ager révélée dans HIGH SCHOOL MUSICAL 3...
Comme toute la presse l'a remarqué à l'unisson, LES ZINTRUS se présente d'emblée comme un démarquage contemporain des comédies de science-fiction que Steven Spielberg et ses complices – en tête desquels Joe Dante et Robert Zemeckis – proposaient durant les années 80. Jeune héros technophile (RETOUR VERS LE FUTUR), aliens sortant tout droit d'un cartoon (EXPLORERS) et adultes inconscients se donnent donc rendez-vous pour un divertissement léger, supposé brasser effets spéciaux et bonne humeur.
Hélas, entre la supposition et la concrétisation, il y a un pas que LES ZINTRUS ne franchit pas. Non content de nous infliger un récit et des personnages d'une parfaite banalité, il souffre de graves limitations artistiques. La photographie jaunâtre est impersonnelle, les décors sont sans charme, la distribution s'avère terne, sans oublier qu'une muzak primesautière vient régulièrement nous agacer les tympans !
Le pire reste le rendu des quatre extraterrestres, horribles petits personnages de synthèses, énième copie ratée des GREMLINS, raides, aux yeux inexpressif, se livrant à des facéties débiles ou échangeant des dialogues d'une stupidité à toute épreuve. Alors qu'ils devraient être le centre du spectacle, ces lutins grimaçants et disgracieux énervent et ennuient avec constance ! Qui plus est, un d'entre eux est un «gentil». Il arbore des pauses «mignonnes» insupportables, tissant une espèce de relation à la E.T. avec la petite fille de la maisonnée, ce qui donne lieu à de grands moments de gâtisme sucré...
Sur sa durée, LES ZINTRUS ménage pourtant quelques scènes qui amuseront peut-être des enfants en bas âge, tels des adultes se retrouvant téléguidés au moyen d'un gadget extraterrestre, ou une séquence en apesanteur au suspense presque efficace. Il y a même UN vrai gag dans tout le long métrage, celui confrontant de jeunes enfants d'aujourd'hui à un antique (pour eux !) téléphone à cadran rotatif...
Las, rien n'y fait ! LES ZINTRUS reste du cinéma fast food indigeste et sans intérêt, destiné à encombrer les salles des multiplexes dans l'espérance d'y attirer quelques familles égarées et de grappiller quelques dollars sans aucun scrupule. Une production tellement ingrate que nous ne nous expliquons pas comment une major, la Fox, peut s'associer à une telle débâcle. LES ZINTRUS avec un Z... comme série Z !