Header Critique : MURDER LOVES KILLERS TOO

Critique du film et du DVD Zone 2
MURDER LOVES KILLERS TOO 2008

 

Ayant loué une grande maison isolée en montagne, cinq amis partent pour un week-end où ils vont pouvoir s'éclater tranquillement. Mais si l'endroit s'avère plutôt très accueillant et tout confort, ils vont surtout être confrontés à un mystérieux locataire aussi peu loquace que très dangereux…

MURDER LOVES KILLERS TOO va se monter faute de pouvoir réaliser un autre film. Drew Barnhardt et Chris McKinley s'associe pour créer Radar Dog Productions en vue de tourner des films. De manière à trouver un financement pour leur premier projet, DISCOMBOBULATED, ils vont tourner quelques séquences et les assembler sous la forme d'un court-métrage. Ce dernier, HERBIE!, va faire le tour des Festivals et remporter quelques récompenses. Cela ne suffit pas pourtant à concrétiser DISCOMBOBULATED et les deux cinéastes vont donc changer d'objectif. Rassemblant leurs économies, ils vont finalement produire un métrage horrifique à petit budget. Une de leur connaissance leur propose de leur prêter une résidence secondaire localisée en montagne. A partir de ce lieu unique, Drew Barnhardt s'attelle donc à l'écriture d'un métrage peu onéreux et dans lequel il entend bien injecter un peu du cinéma qu'il apprécie. Fan de films d'horreur et de thrillers, le réalisateur va donc mettre en boite un mélange entre le slasher et le psycho-killer…

En apparence, MURDER LOVES KILLERS TOO est un métrage des plus classiques. Cinq jeunes gens se rendent dans une maison isolée pour y passer le week-end. Sur place, ce n'est pas le calme et la quiétude qui les attendent mais un tueur implacable. Sur ce canevas largement usité, Drew Barnhardt va apporter quelques fantaisies. A commencer par un prologue agrémenté d'une voix-off qui donne tout de suite un ton ironique à MURDER LOVES KILLERS TOO et donc aux événements qui vont suivre. De même que le premier contact avec nos cinq infortunés héros s'avère assez décalé de par le comportement fofolle de l'une des trois jeunes femmes. Le film ne va pas non plus attendre très longtemps avant de débuter son équarrissage méthodique et va mettre hors jeu les victimes à une vitesse assez déconcertante. Il faut tout de même préciser que la conclusion de MURDER LOVES KILLERS TOO tombe après seulement un peu plus d'une heure de métrage. Plutôt court mais, à vrai dire, cela n'est pas plus mal puisque si le film a des qualités, il peine tout de même avec sa durée pourtant réduite. Par endroit, les jeux de cache-cache entre le tueur et sa victime semblent ainsi un peu longuets. A vrai dire, le meilleur de MURDER LOVES KILLERS TOO se situe essentiellement dans sa première partie et dans son épilogue. En décalage avec les tueurs habituels, celui de MURDER LOVES KILLERS TOO a quelques manies et attitudes qui le différencient de manière plutôt appréciable. De plus, le film use de quelques astuces surprenantes comme lors d'un tour de passe-passe cinématographique où le tueur disparaît d'un côté pour mieux réapparaître aussi naturellement que sournoisement de manière inattendue. Le montage, confectionné par Chris McKinley, s'avère d'ailleurs particulièrement réussi sur une grande partie du film et parvient merveilleusement à se fondre avec les partitions musicales du compositeur Ryan Franks.

Hélas, tout n'est pas rose dans MURDER LOVES KILLERS TOO. Bien que débutant sur de bonnes bases, le métrage ne réussit pas à conserver son ton ironique et donc son humour noir sur toute sa longueur. Une longue portion du film s'avère aussi dépourvue de la même inventivité que le reste du métrage. Forcément, le soufflet retombe en son milieu et la confrontation entre le tueur et l'une des victimes paraît peu convaincante, particulièrement lors d'une poursuite en forêt dont le montage et la réalisation laissent un peu à désirer. C'est à partir de ce moment que l'on peut avoir tout le loisir de commencer à décrypter ici ou là les influences d'un film qui lorgne autant vers MASSACRE A LA TRONCONNEUSE que SHINING. L'image parfois grisâtre du film, héritée de son tournage en vidéo, ne pardonne pas non plus lors des passages nocturnes. Fort dommage à l'arrivée tant MURDER LOVES KILLERS TOO avait réussi à contourner son faible budget par un ton particulier. Le film donne, en tout cas, un aperçu de ce que pourrait faire Drew Barnhardt avec des moyens plus importants. Pour une véritable confirmation de son talent, il faudra donc attendre un prochain métrage. Pour l'heure, on pourra s'interroger sur le titre MURDER LOVES KILLERS TOO dont la signification reste une énigme après la vision du film. Mais à vrai dire, il s'agit plus d'un exercice de rhétorique la part du cinéaste. Celui-ci ayant à disposition une quinzaine de pages de titres alternatifs très influencés par le giallo comme l'atteste l'un des suppléments de l'édition DVD. Pour son exploitation en France, le film a, de toutes façons changé de titre et devient donc MEURTRES.

Pour l'édition française en DVD de MURDER LOVES KILLERS TOO, Opening ne fait pas de miracle et retranscrit l'image du film telle que tournée. Le contraste est le plus souvent faible ce qui ne s'arrange pas lors des passages en faible lumière. Un souci provenant du tournage en vidéo et des conditions de tournage même s'il faut bien reconnaître que de gros efforts ont été fait pour que l'image ait un look "cinéma". Mais, a priori, il sera sûrement difficile de proposer le film dans de meilleures conditions. Deux pistes audio sonorisent le film en version originale sous-titrée ou bien avec un doublage français. Le résultat est plus qu'honorable et met bien en valeur les différents morceaux musicaux composés pour le film. C'est d'ailleurs la musique qui s'offre l'un des meilleurs suppléments de cette édition DVD. En effet, on peut faire la connaissance du compositeur Ryan Franks qui nous parle de son travail et nous présente même les quelques sympathiques chansons entendues dans MURDER LOVES KILLERS TOO.

Hormis ce petit document sur la musique, le DVD contient aussi la bande-annonce et quatre autres modules vidéo. Mauvaise surprise, aucun des suppléments du DVD ne comporte de sous-titrages français. Traduction, si vous ne comprenez pas l'anglais, il faudra vous raccrocher aux seules images qui ne sont pas nécessairement évocatrices de ce qui se raconte. «Imaginer un tueur» et «Le choix du titre» sont certainement les deux segments les plus faibles. Le premier n'apporte finalement pas beaucoup d'informations et paraît plutôt redondant avec le reste des suppléments. Alors que le second ne vient pas nous éclairer sur la manière dont a été choisi le titre puisque le réalisateur se contente de lire une palanquée de titres alternatifs tour à tour amusants, absurdes ou surréalistes. Le making-of permet de survoler agréablement la création du film alors que l'interview du réalisateur le complète. Notons pour finir que les transitions sur les menus du DVD sont plutôt sympas !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Le ton ironique
Quelques bonnes idées sur un sujet bâteau
On n'aime pas
Pas de sous-titrage sur les suppléments
La photo du film un peu cracra
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L'édition vidéo
MURDER LOVES KILLERS TOO DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
Inconnu
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h12
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Making-of (17mn20)
    • Interview du réalisateur (8mn48)
    • La musique de "Murder..." (11mn34)
    • Imaginer un tueur (4mn46)
    • Le choix du titre (14mn32)
    • Bande-annonce
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