Un journaliste américain, un scientifique allemand, une jeune femme anglaise, une paysanne chinoise et un soldat soviétique sont enlevés par un extraterrestre qui les emmène faire une balade en soucoupe volante. Son but est de leur remettre un boîtier contenant trois capsules, chacune d'elle est à même d'éliminer les êtres humains dans un rayon de plusieurs milliers de kilomètres. Une fois relâchés, ces cinq individus qui n'ont rien au commun vont devoir vivre durant 27 jours avec entre les mains ce cadeau empoisonné. Passé ce délai, les capsules deviendront inoffensives…
Dès son plus jeune âge, le Canadien John Mantley a le rêve de devenir acteur pour suivre le même parcours que ses parents. Il va ainsi jouer la comédie durant ses études puis interprétera des rôles pour le théâtre et la radio. Après une interruption où il combat en tant que pilote dans l'armée de l'air canadienne durant la Seconde Guerre Mondiale, il essaie de nouveau de travailler en tant que comédien. Mais au contact du cinéma et de la télévision, ce n'est pas vraiment dans cette voie qu'il va se révéler. En effet, il décide de passer à l'écriture, ce qui l'amènera à rédiger un premier roman (The 27th Day) ainsi que des scénarios destinés au cinéma mais aussi et surtout au petit écran. THE 27TH DAY est donc une adaptation, qu'il écrira lui-même, de son premier ouvrage. En pleine guerre froide, l'intrigue semble au préalable nous dresser une critique assez acerbe de l'humanité. Ainsi, l'extraterrestre, qui se fait appeler «The Alien», porte un regard assez fataliste sur les Terriens. Toutefois, il n'a rien d'un être spécialement bénéfique puisque nos «amis» de l'espace ont envie de venir s'installer sur notre planète. La morale de nos extraterrestres leur interdisant d'agir par la force, le visiteur va donc confier des armes d'une grande puissance, plutôt propre puisque n'agissant que sur les êtres humains, à un échantillon varié d'individus. La noblesse des êtres de l'espace s'avère donc un peu perverse puisqu'ils espèrent bien que tout le monde se fasse vaporiser pour venir s'installer tranquillement sur la planète bleue. Le décor mis en place, THE 27TH DAY devrait être un petit chef d'œuvre de noirceur mais l'intrigue va tout remettre en place de manière bien naïve. L'histoire va suivre les cinq personnages et nous montrer leurs destins et leurs choix face à la responsabilité qui a été mise entre leurs mains. En pleine guerre froide, nous sommes au milieu des années 50, le parcours du personnage russe va le confronter à des dirigeants soviétiques forcément belliqueux et prêt à tout pour mettre un terme à la vie d'un maximum d'Américains. Il ne s'agit là que d'une partie de l'histoire qui préfèrera en réalité se focaliser en grande partie sur le journaliste américain et l'Anglaise qui le rejoint dare dare aux Etats-Unis. Entre amourette et cavale pour échapper aux autorités, les deux ayant décidés de se mettre au vert, c'est tout un pan de l'intrigue qui s'avère assez peu passionnante. Finalement, le métrage prendra un peu plus son envol au moment où tout se précipitera via un ultimatum soviétique, un test de ces armes venues d'un autre monde et des retournements de situation très inattendus. La fin du film est d'ailleurs plutôt étrange avec une morale plus que discutable mais aussi un épilogue d'une niaiserie assez exceptionnelle. On notera d'ailleurs que même lorsque les êtres humains ont le projet de sauver leurs «semblables», ils ne peuvent s'empêcher de le faire sous la forme d'une étrange sommation.
THE 27TH DAY n'est pas ce que l'on pourrait appeler un bon film. Toutefois, son intrigue s'avère plutôt atypique et ce même si le traitement est loin d'être satisfaisant. Pas de quoi vouloir à tout prix découvrir cette production à petit budget, distribuée à l'époque par Columbia, mais les amoureux de la science-fiction pourront tout de même y trouver leur compte en découvrant cette petite curiosité. Surtout que le rôle principal est interprété par Gene Barry. L'acteur était auparavant le héros de LA GUERRE DES MONDES avant de se tourner vers le petit écran par exemple pour la série britannique L'AVENTURIER. A ses côtés, on retrouve Valerie French, en maillot de bain, qui apparaissait beaucoup plus troublantes dans l'excellent L'HOMME DE NULLE PART quelques temps auparavant. La réalisation est assumée par William Asher, homme de télévision qui a aussi pas mal œuvré dans ce que l'on appelle le film de plage. Enfin, on reconnaîtra l'engin spatial de «The Alien» puisqu'il s'agit de la même que celle de LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT.
A priori totalement inédit en DVD jusqu'ici, THE 27TH DAY sort chez l'Atelier 13 dans leur habituel digipack coloré et arborant un visuel d'époque. Rien que ce packaging donne des envies d'achat ! A l'intérieur, on trouve un livret de 16 pages malheureusement entièrement en espagnol. Par contre, le disque est quant à lui intégralement traduit en français : menu, film et suppléments ! Une aubaine pour les cinéphiles appréciant la science fiction des années 50/60. Hélas, cette édition de THE 27TH DAY se pare d'un transfert en plein écran à la qualité peu exemplaire. On pourra d'ailleurs se poser des questions concernant le format du film et il est possible que ce transfert plein cadre ne respecte pas le ratio de projection en salles en révélant plus d'image. Mais ce n'est pas tant la définition ou le contraste peu convaincants qui gênent mais plutôt quelques soucis de fluidité dans les mouvements. La seule piste sonore proposée, en version anglaise et mono, est de son côté très acceptable et ne laisse pas transparaître de défaut gênant.
En supplément, on peut consulter des filmographies ainsi que la bande-annonce de THE 27TH DAY. Mais l'Atelier 13 propose, en plus, un épisode de la série télévisée TALES OF TOMORROW. Sous-titré en français, il permet de découvrir une étrange histoire dont la mise en place est très intrigante et astucieuse. Ainsi, dans "Time To Go" réalisé par Don Medford, une femme souscrit un compte dans une banque extraterrestre qui lui propose d'épargner du temps ! Hélas, la chute se fera peu convaincante mais cet ajout est, à l'instar de THE 27TH DAY, une véritable découverte malgré ses défauts.