Plusieurs années après avoir échappé à un robot venu du futur, Sarah Connor est toujours en cavale. Car un autre tueur venant de notre avenir entend bien faire la peau de son fils destiné à devenir le leader d'une rébellion opposant les humains aux machines. Mais ce robot n'est pas venu seul puisqu'un protecteur est une nouvelle fois expédié dans le temps pour tenter de contrecarrer les plans du tueur cybernétique...
Petite production, TERMINATOR va marquer les esprits en 1984. Série B de science-fiction et d'action, le film de James Cameron pose les bases d'un univers qui ne demande qu'à être développé. Le succès planétaire très inattendu du film devrait donc générer une suite. James Cameron a d'ailleurs déjà quelques idées dont celle de proposer, cette fois, un robot protecteur venu du futur. Mais les années vont passer sans qu'une suite ne voie le jour. Suite au succès de TOTAL RECALL dans lequel il s'est beaucoup investi, Arnold Schwarzenneger cherche un nouveau véhicule au niveau de sa stature. Pour l'acteur, il apparaît évident de proposer une suite à TERMINATOR et il réussi à convaincre les producteurs de TOTAL RECALL de financer le film surtout que les intervenants sont libres (le réalisateur, l'acteur principal et Linda Hamilton). Mais avant d'envisager un tel projet, il est nécessaire d'obtenir les droits d'exploitation. Alors qu'il n'y a aucun scénario ou même ne serait-ce qu'une idée dirigeant TERMINATOR 2, la société Carolco va débourser une grosse somme d'argent pour récupérer les droits du Terminator auprès des deux entités qui les détiennent. Les soucis juridiques écartés à coups de millions de dollars, James Cameron se retrouve à écrire rapidement un scénario en compagnie de William Wisher. Les deux hommes auront les yeux plus gros que le ventre et certains passages vont être toutefois écartés bien avant la réelle mise en chantier du film à l'image d'une introduction futuriste beaucoup plus longue et surtout bien plus onéreuse. Dans le film terminé, nous ne verrons donc pas les entrailles de Skynet, pas plus que la machine à remonter le temps. Néanmoins, en amont du tournage, la production décide de produire un Teaser qui lève le voile sur la chaîne de montage des T-800. Ce petit court-métrage promotionnel ne sera pas directement réalisé par James Cameron mais essentiellement par l'équipe des effets spéciaux. Le Teaser sera diffusé dans les salles largement en amont de la sortie du film et il aura un tel succès qu'il sera même commercialisé en Laserdisc au Japon. La renommée du Terminator et l'attente du public sont donc bel et bien au rendez-vous…
Au moment du premier TERMINATOR, Linda Hamilton est une inconnue. Par la suite, elle va caresser les poils du marrant KING KONG 2 et ceux de Ron Perlman dans la série télévisée LA BELLE ET LA BETE. Elle devient dès lors une sorte de petite princesse sympa pour les téléspectateurs américains. En retournant auprès du Terminator, elle aura l'occasion de casser un peu cette image en interprétant une Sarah Connor dépressive et dure. Ce sera d'ailleurs sont plus grand rôle au cinéma par rapport à ce qu'elle fera par la suite d'où l'on pourra surtout citer LE PIC DE DANTE. Mais, à vrai dire, TERMINATOR 2, c'est un film qui va marquer la carrière des acteurs principaux du film. Robert Patrick, le méchant robot coulant du futur, ne va pas vraiment s'en remettre au point qu'il fait encore des clins d'œil au film de James Cameron quinze ans plus tard dans le débile mais rigolo THE MARINE. L'acteur va tout de même apparaître dans quelques films qui aurait mérité bien mieux à l'image du très joli SECRET DE TERABITHIA. Il en va de même en ce qui concerne Edward Furlong qui a donc la chance, à l'époque, d'être choisi parmi 500 autres acteurs adolescents. Bilan, le comédien sera à jamais le môme de TERMINATOR 2 même si au milieu des produits bas de gamme à destination de la vidéo, il fut au générique de AMERICAN HISTORY X ou LITTLE ODESSA. Michael Biehn revient jouer le rôle de Kyle Reese mais sera gommé lors de l'élagage du film avant sa sortie dans les salles. A vrai dire, le seul acteur qui en sortira gagnant, c'est Arnold Schwarzenneger qui aura porté le projet jusqu'à influer gentiment sur le contenu du film en ajoutant quelques répliques «sympas» qui pervertissent un peu l'univers de Terminator…
Spectaculaire, TERMINATOR 2 l'est assurément. Toutefois, il faut être lucide. Le scénario de TERMINATOR 2 propose en réalité une simple variation sur le thème du premier métrage jusqu'à emprunter les scènes balisées de son original. Le film s'ouvre ainsi d'une façon relativement similaire mais avec un côté plus humoristique. On retrouvera par ailleurs la même alternance entre scènes d'action mouvementées et passages plus axés sur les personnages. L'épilogue se fait aussi dans des lieux relativement similaires après une course poursuite motorisée. Là où Kyle Reese rêvait d'un sombre avenir (en réalité son passé à lui), cette fois, c'est Sarah Connor qui ne peut effacer de sa mémoire un futur onirique beaucoup plus impressionnant. Le deux apposé au titre TERMINATOR ne va donc pas mentir sur la marchandise. TERMINATOR 2 offre le double et met tous les moyens de son côté pour en mettre plein la vue des spectateurs. Un pari totalement réussi mais qui n'était pas forcément gagné au départ. Ainsi lorsque James Cameron contacte Dennis Murren chez ILM avec qui il a travaillé précédemment sur ABYSS, le responsable des effets spéciaux a peur de ne pas réussir à produire les images qu'on lui demande, particulièrement dans les délais qui lui sont donnés. Car la confection de TERMINATOR 2 va un peu se faire avec un chronomètre enclenché pour réussir à livrer le métrage dans les salles à une date défini en amont. Le même type de mésaventure a posé des problèmes à d'autres œuvres cinématographiques comme le STAR TREK : LE FILM de Robert Wise. Le tournage de TERMINATOR 2 va donc se faire sous pression et ceux qui avaient survécu à la création de ABYSS, précédent film de James Cameron, vont encore subir les exigences très élevées du cinéaste. Stan Winston rempile, lui aussi, pour les effets spéciaux de maquillage nécessaire à l'affrontement entre les deux robots. On pourra d'ailleurs tiquer sur le maquillage de Arnold Schwarzenneger qui ne semble pas totalement au point puisque les mouvements de la mâchoire de l'acteur font bouger de façon un peu étrange les plaques d'acier qui semblent être un peu trop malléables pour être vraies ! Mais l'équipe de Stan Winston fait tout de même un excellent travail, particulièrement sur le T-1000, robot constitué d'un métal liquide, en conjonction avec l'équipe d'ILM. Ces derniers vont d'ailleurs avoir l'opportunité de continuer à expérimenter les effets numériques qui sont, au début des années 90, toujours très expérimentaux. Ces travaux digitaux seront d'ailleurs de plusieurs sortes avec des retouches pour gommer des éléments techniques (câbles…) ou en créant un humanoïde en image en synthèse. Evidemment, lorsque l'on doit disposer d'un même acteur dans un même plan, il n'est pas encore possible de recréer un comédien en numérique et l'on utilise plutôt des jumeaux (Don et Dan Stanton) ou bien la sœur de Linda Hamilton. Mais la conjonction de toutes ces astuces (maquillages, numériques ou doublures) offrent un spectacle crédible à l'écran même lorsqu'un troisième bras vient à émerger du ventre du pilote d'un hélicoptère.
Pour assurer la transition avec le premier film, Brad Fiedel compose une nouvelle fois la musique sur la base du thème martial de TERMINATOR. A sa sortie, le film va pulvériser le box office de 1991 et s'imposera comme un succès immédiat et écrasant. Dans ce cas, une suite est envisagée mais James Cameron n'est pas franchement chaud à l'idée de revisiter une nouvelle fois le concept d'origine. A la place, il planchera sur d'autres idées et réalisera TRUE LIES, le remake sur-vitaminé du français LA TOTALE de Claude Zidi, toujours avec Arnold Schwarzenneger. Cela n'empêchera pas tout ce petit monde, l'acteur musclé, Linda Hamilton, Edward Furlong, Robert Patrick, Brad Fiedel, Stan Winston et James Cameron de rempiler pour un film en 3D, intitulé fort logiquement TERMINATOR 3-D : BATTLE ACROSS TIME, à destination d'un parc d'attraction. La suite de la saga se fera bien différemment avec un TERMINATOR 3 : LE SOULEVEMENT DES MACHINES qui n'apporte effectivement rien de neuf en dehors d'être sympathique et de retrouver Arnold Schwarzenneger en Terminator "resté cool". La franchise va aussi produire tout un tas de jeu vidéo ainsi qu'une série télévisée, TERMINATOR : THE SARAH CONNOR CHRONICLES. Enfin, l'histoire n'est pas terminée puisque TERMINATOR : RENAISSANCE, cette fois se déroulant entièrement dans le futur, est annoncé dans les salles pour l'été 2009.
Mais l'exploitation de TERMINATOR 2 dans les salles de cinéma ne va pas mettre un terme à l'évolution du film en lui-même. Ayant l'occasion de monter des versions longues de ALIENS et ABYSS pour le compte de la Fox à destination de la vidéo et du Laserdisc, James Cameron a l'opportunité de faire de même avec TERMINATOR 2. Il va donc proposer une version allongée du film où l'on retrouve plusieurs séquences écartées du montage cinéma. Ainsi, le personnage de Kyle Reese (Michael Biehn) réintègre le film alors qu'il avait totalement disparu dans la version salle. On peut également assister à une impressionnante scène d'opération à crâne ouvert sur le Terminator. Certains ajouts paraissent toutefois un peu dispensables même si ils vont dans le sens de l'humanisation du robot. Nous citerons par exemple l'apprentissage de certains traits humains tels que le sourire. On touche d'ailleurs là à une sorte de défauts de TERMINATOR 2. Malgré la qualité du spectacle, il est tout de même un peu étrange de voir le vindicatif Terminator lancer quelques répliques amusantes de façon à déclencher le rire et la sympathie des spectateurs. Un petit bémol pour ce qui reste toutefois comme l'un des grands films d'action des années 90 qui aura, au passage, aidé à crédibiliser encore un peu plus la science-fiction auprès d'un très large public.
En DVD, les éditions de TERMINATOR 2 se sont suivies. En France, c'est Gaumont/Columbia qui avait ouvert le bal avec une première édition du film en version cinéma seulement et sans véritable supplément. Studio Canal avait finalement repris son flambeau pour sortir des éditions qui se sont étoffées au fur et à mesure des sorties. Ainsi, le point culminant est certainement un quadruple DVD où l'on pouvait voir la version cinéma, la version longue du film, un documentaire sur James Cameron et surtout un impressionnant disque interactif de suppléments. Ces derniers étaient en réalité un portage de l'édition Laserdisc, sorti depuis de nombreuses années, où James Cameron s'était investi en collaboration avec celui qui dirigera la plupart des éditions vidéo du cinéaste, Van Ling. Ces méticuleux et pointilleux suppléments, vous ne les retrouverez pas en haute définition ni même en définition standard sur cette édition Blu-ray. A vrai dire, il n'y a même pas une bande-annonce pas plus qu'un making-of. C'est le désert ! Cependant faute d'avoir été doublé en français, l'éditeur a du se retrouver face à un dilemme. Celui de proposer seulement la version cinéma avec un doublage français ou bien la version longue mais en anglais sous-titré seulement. Sage décision de Studio Canal, l'éditeur propose les deux montages du film sur deux Blu-ray séparés. Il faut donc choisir la version du film que vous voulez voir à l'insertion du disque. La troisième version du film, un assemblage dénué de raison, disponible en version cachée sur certaines éditions DVD n'est pas reprise ici. Heureusement puisqu'elle n'a en réalité aucune véritable pertinence en ajoutant seulement deux séquences un peu bancales. L'interactivité des disques se limite donc au choix des langues et au chapitrage. Il est à noter qu'à l'introduction du disque, comme sur tous les Blu-ray et HD-DVD de Studio Canal, on nous demande de choisir une langue. En fonction de ce choix, les choix de pistes audio et sous-titrages ne seront pas les mêmes. Ainsi, la piste espagnole sur la version longue de TERMINATOR 2 ne sera pas proposée sur les menus français. Pas la peine de s'étendre plus sur l'interactivité qui inclut aussi, comme sur les autres disques de l'éditeur, deux modules de calibrages dont seul celui pour l'image s'avère réellement utile. Notons tout de même que les prix pratiqués par Studio Canal sont parmi les plus bas en France dans le domaine des Blu-ray et qu'il n'y a pas, à notre connaissance, pour le moment d'édition Blu-ray proposant les deux montages du film.
La haute définition pour TERMINATOR 2 ne date pas d'hier. Le film a fait partie des premiers à être commercialisé auprès du grand public en haute définition et ce bien avant l'arrivée du HD-DVD et du Blu-ray. Aux Etats-Unis, on pouvait ainsi voir le film sous la forme d'un fichier numérique protégé et disponible sur DVD mais lisible seulement avec un ordinateur. Pour la France, le film a aussi déjà eu les honneurs d'une sortie en HD-DVD, une nouvelle fois avec les deux montages sur deux disques séparés, avant d'arriver en Blu-ray. Forcément, il n'y a donc pas d'énormes surprises et l'on retrouve un transfert 1080p/24 (1920x1080) pour le moins solide ! Les détails se révèlent et l'image est d'une stabilité sans faille rendant le spectacle beaucoup plus palpable que sur les précédentes éditions DVD. A l'époque de sa sortie, au début des années 90, le mixage sonore en digital de TERMINATOR 2 était devenu mètre étalon dans le domaine de l'audio au cinéma. Plus de quinze ans après, la bande sonore du film est toujours aussi spectaculaire même si le mixage du film commence un peu à accuser son âge essentiellement sur l'utilisation des voix arrières. Sur la version longue, il n'y a donc pas de doublage français mais une piste originale anglaise en DTS HD Master Audio 5.1 accompagnée d'un sous-titrage. La version originale, on la retrouve également sur la version cinéma. Cette dernière offre donc le doublage français en DTS HD High Resolution 5.1 qui n'a pas spécialement à rougir de la comparaison avec la piste anglaise. Le doublage français est aussi proposé dans son mixage original en stéréo surround encodé ici en DTS sur deux canaux. On notera surtout les inévitables différences qu'il peut exister entre un mixage original et celui d'un doublage qui sonne un peu moins «vrai». Quoi qu'il en soit, TERMINATOR 2 n'a jamais été aussi spectaculaire sur ce Blu-ray que depuis sa sortie dans les salles de cinéma…