En se matérialisant dans une petite gare dans la rase campagne britannique de 1925, le Docteur et ses compagnons n'ont encore aucune idée des étranges événements dans lesquels ils vont se fourrer. Par erreur, le Docteur est confondu avec un autre « Docteur » qui devait arriver par le train à la demande de Lord Cranleigh pour participer à une rencontre de cricket. Notre héros ne se fait pas prier et remplace le joueur manquant…
Issu de la dix neuvième saison de la série originale DOCTOR WHO et datant de 1982, cette histoire tranche avec la production habituelle à plusieurs niveaux. Ainsi, BLACK ORCHID est une aventure en deux parties contre les quatre généralement de mises pour la série. Deux petites parties de vingt cinq minutes qui ne permettent pas vraiment de développer une aventure pleine de rebondissements ou d'intrigues. A vrai dire, BLACK ORCHID ressemble à un interlude facile pour la production. L'histoire n'est pas des plus passionnante et s'éloigne beaucoup des spécificités de la série. Ainsi, hormis le Tardis, machine à voyage dans le temps et l'espace, cette histoire du Docteur s'avère dépouillée d'éléments «Fantastique» ou presque. L'intrigue développe au passage quelques éléments qui ne sont pas vraiment développés. Par exemple, le personnage de Nyssa, originaire d'une autre planète, rencontre son double sur Terre et dans les années 20. Situation étrange qui ne sera finalement pas du tout exploité ni même expliqué d'aucune sorte dans le récit de BLACK ORCHID.
Moins une aventure normale du Docteur, ce BLACK ORCHID prend des airs de mélodrame se déroulant dans l'aristocratie anglaise du début du XXème siècle. Les personnages viennent donc à participer à un champêtre match de cricket, à visiter un manoir britannique ou encore se divertir durant un bal costumé… Bien évidemment, les sombres agissements d'un énigmatique tueur viennent épicer les événements donnant à l'ensemble un aspect enquête policière à la Agatha Christie, toute proportion gardée. Le mystère sera révélé dans la deuxième partie de BLACK ORCHID nous offrant un final bien peu satisfaisant. Les explications concernant le statut difforme du tueur étant assez floue et ne semblent pas vraiment cadrer avec son aspect physique. Cette histoire en deux parties ne suscite finalement que bien peu d'enthousiasme face à ce que la série est à même de nous offrir en temps normal ! Dès l'aventure suivante, la série DOCTOR WHO retrouvera son style en confrontant, une nouvelle fois, le Docteur avec les Cybermens dans EARTHSHOCK.
DOCTOR WHO est traité avec un soin qu'aucune autre série n'a eu jusqu'à ce jour en DVD. En effet, chacune des histoires sont commercialisés avec un grand nombre de suppléments spécialement produit pour l'occasion sans oublier que la source d'origine est retravaillée pour obtenir la meilleure image possible ainsi que la meilleure piste sonore. Dans le cas de BLACK ORCHID, les deux épisodes ont été restaurés à partir des négatifs 16mm originaux. De bien meilleure qualité que ce qui était diffusé jusqu'ici sur les chaînes de télévision, l'image n'est pas pour autant d'une perfection sans faille et notera quelques soucis ici ou là. Le résultat à l'écran est, en tout cas, relativement satisfaisant. La seule piste sonore reste en mono d'origine et délivre des dialogues clairs et précis. Il s'agit, bien sûr, de la version originale anglaise sur laquelle il est possible d'appliquer un sous-titrage anglais. Ce sous-titrage est d'ailleurs disponible sur l'ensemble des suppléments à l'exception du commentaire audio.
Réunissant les acteurs Peter Davison, Janet Fielding, Sarah Sutton et Matthew Waterhouse, le commentaire audio donne l'occasion de suivre une conversation décontractée et amicale sans pour autant être la plus informative qui soit. D'ailleurs, Peter Davison dit clairement dès le départ qu'il ne s'agit pas de son épisode préféré puis, un peu plus tard, il s'excuse même de ne pas avoir un réalisateur ou un scénariste pour donner une vue plus technique sur la création de cet épisode. Des informations, on en trouvera beaucoup plus sur le reste des suppléments et avec un accès finalement plus direct. Ainsi, «Now and Then» est un segment vidéo qui nous propose de retourner sur les lieux de tournage de BLACK ORCHID tout en offrant quelques anecdotes comme le fait que le train vu dans la première partie provient d'un autre feuilleton britannique. Il est aussi possible d'activer des informations textuelles qui seront affichées tout au long de BLACK ORCHID. C'est bien là où l'on trouvera le maximum d'information concernant cette aventure du DOCTOR WHO. Anecdotes, lieux de tournage, éléments en provenance d'autres épisodes ou bien informations sur les acteurs, ce sous-titrage propose de faire complètement le tour de la question.
Nous avons évoqué la restauration de BLACK ORCHID et une petite vidéo nous permet de suivre le travail ainsi que les techniques employées pour y arriver. A l'évidence, les scènes coupées ont suivi le même traitement puisque l'image qu'elles affichent est d'une même qualité à l'exception de la troisième qui est issue d'une source vidéo. Les quatre scènes en questions sont remises dans leur contexte avec en noir et blanc le début et la fin de la scène où elles devaient s'insérer. En réalité, les coupes ne sont pas très importantes et on notera surtout que le déplacement du Tardis par les forces de police est expliquée clairement. La coupe de cette scène est alors évidente, cela permettait de préserver la surprise concernant l'un des rebondissements de l'histoire. Lié directement à l'épisode, on trouve encore une galerie de photos ainsi que des documents PDF sur la diffusion de l'épisode ou un petit bonus caché très anecdotique.
En annexe, BLACK ORCHID se pare de suppléments qui ne sont pas totalement lié à sa production. Ainsi, «Blue Peter» est un extrait de l'émission pour la jeunesse portant ce nom où les deux présentateurs se rendent dans les locaux du plus grand costumiers pour le cinéma en Angleterre. Dans ce petit documentaire, on peut découvrir un extrait de BLACK ORCHID mais, en réalité, on y abordera surtout les costumes de LA MELODIE DU BONHEUR, KARTHOUM ou PATTON alors que les deux présentateurs s'amuseront à essayer diverses tenues, sans indiquer d'où elles proviennent, dont celles de Zod et Ursa de SUPERMAN et SUPERMAN II. Plus anecdotique, « Points of View » est un extrait d'une émission de la BBC où un présentateur fait écho du courrier des lecteurs se plaignant du changement d'horaire de la série DOCTOR WHO.
«Stipped for Action – The Fifth Doctor» revient en détail sur les aventures dessinées du Docteur sous les traits de Peter Davison, cinquième interprète du rôle principal de la série. Si la bande dessinée dédiée au personnage paraissait depuis le milieu des années 60, elle était à l'époque gérée par Marvel Comics et un certain David Gibbons s'en occupait bien avant de devenir célèbre par la suite en collaborant, entre autres, avec Alan Moore ou Frank Miller. Interviewé récemment pour l'occasion, David Gibbons s'exprime dans ce documentaire sur cette période tout comme Alan McKenzie. Si ce segment vidéo n'a pas de lien direct avec BLACK ORCHID mais seulement avec la série et son interprète principal au début des années 80, cela s'avère être la partie la plus intéressante de cette édition DVD. Enfin, pour terminer, une bande-annonce du prochaine titre à sortir dans la collection annonce la venue de THE TRIAL OF A TIME LORD.