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Critique du film et du DVD Zone 2
GABRIEL 2007

 

Au purgatoire, une guerre fait rage entre les forces du mal et celles du bien. L'enjeu concerne la propriété des âmes qui s'y trouvent. Dernier espoir pour que les lieux ne sombrent pas définitivement dans les ténèbres, l'archange Gabriel débarque avec la ferme intention de faire le ménage…

Hormis une période notable durant les années 80, l'Australie n'est pas un producteur très prolifique dans le genre qui nous intéresse. Néanmoins, régulièrement, quelques œuvres arrivent à se frayer un chemin vers le marché international, le plus souvent directement sur le marché de la vidéo et, plus rarement, dans les salles de cinéma. Ainsi, il a été possible de voir ces dernières années ZONE 39, CUT, CUBBYHOUSE, WOLF CREEK ou encore UNDEAD. Ce dernier arrivait d'ailleurs avec une aura quelque peu frelaté de conte de fée cinématographique. La belle histoire sur pellicule, GABRIEL nous la ressert cette fois plus humblement puisque le film n'a pas été mis en boîte avec un million de dollars mais seulement 200.000 billets. Projet porté à bout de bras par Shane Abbess assumant le rôle de réalisateur, scénariste et producteur, GABRIEL démarrait pourtant avec une enveloppe bien inférieure de 90.000 dollars. Les ambitions de son géniteur et du noyau dur de l'équipe qui l'entoure vont donc naturellement amener l'obligation de lever beaucoup plus d'argent pour arriver à leurs fins. Néanmoins, en Australie, on a déjà fait largement mieux en matière de métrage ambitieux produit avec des queues de cerise puisque déjà en 2002, LE REGNE DES TENEBRES annonçait un budget de 49.000 dollars sur un concept assez similaire. Car, avec aussi peu d'argent, les auteurs de GABRIEL se lancent sur les traces de MATRIX et de BLADE RUNNER.

Paré de prestigieuses influences, GABRIEL donne surtout l'impression de suivre les traces de MATRIX. Son histoire mystico-philosophique va ainsi prendre la forme d'un thriller d'action où les parties en présence règlent leurs différents à coup de flingues, couteaux et coups de tatane. Malheureusement, les affrontements sont plutôt rares dans GABRIEL et, lorsqu'ils surviennent, leur mise en image manque d'impact ce qui leur donne un côté extrêmement mou. Shane Abbess a beau travailler l'image et ses cadres, rien à faire ! Au mieux l'action semble mollassonne et, au pire, le ridicule pointe le bout de son nez. Les plus indulgents seront amenés à penser que l'important n'est pas là. Après tout, il y a sûrement un scénario intelligent venant justifier la voie prise par GABRIEL. Là non plus, ce n'est pas glorieux. L'histoire de nos anges et autres suppôts du malin se traînent à renfort de dialogues pompeux. Car si les scènes d'action sonnent faux, l'interprétation n'est pas en reste. Les acteurs débitent leurs textes avec un jeu rigide et solennel qui ne dépareillerait pas dans une imitation grossière de tragédie gréco-romaine. Autant que l'interprétation des acteurs ou les scènes d'action, les dialogues enfoncent encore ce pauvre GABRIEL qui aurait mérité moins d'ambition et un peu plus de fraîcheur !

Dans GABRIEL, les anges parlent beaucoup… souvent pour ne rien dire de très intéressant ! Gênant compte tenu de la durée assez longue du film. Les états d'âmes dépressifs des anges sont ainsi au centre du film. Difficile de savoir si les auteurs voulaient nous offrir une métaphore sur la difficulté de vivre dans le droit chemin mais le résultat est pour le moins très naïf. Les anges qui ont perdu la foi sont devenus des épaves alors que les démons batifolent dans des boîtes gothiques. GABRIEL mêle de cette façon les archanges religieux avec la destinée de Samaël et autres démons. Plutôt malin dans sa révélation finale, le film a pourtant toutes les peines du monde à tenir la longueur. D'ailleurs, tout cela n'a rien de très novateur puisque THE PROPHECY de Gregory Widen abordait déjà un sujet très similaire mais de façon bien plus convaincante et donnant lieux à quatre suites. Au moins cela nous aura permis, tout de même, d'apprendre que contrairement à nos croyances les anges ont un sexe et il leur arrive même de s'en servir !

Seul véritable bon point de GABRIEL, son emballage esthétique est très réussi ou, en tout cas, se pare d'un cachet professionnel. A l'évidence, le film a subi un gros travail de post-production de façon à lui donner sa coloration finale. Le rendu n'a rien de naturel et offre une image artificielle ce qui n'a rien de surprenant. En effet, le tournage a souvent été réalisé avec des fonds verts de façon à incruster des effets numériques. GABRIEL trouve là un certain style donnant l'impression que le film a été réalisé avec des moyens bien plus importants. Très certainement sur ce dernier point décisif, Sony a fait l'acquisition du film pour en assurer une distribution internationale sur le marché de la vidéo et, se faisant, donne l'occasion à son réalisateur d'aller travailler à Hollywood. Hélas pour le spectateur, que le film soit produit avec des millions ou quelques dollars, GABRIEL est surtout un spectacle quelque peu emmerdant faute d'une écriture satisfaisante et d'un montage dynamique !

Filmé en vidéo et cadré en format large (2.35), GABRIEL arrive avec un transfert 16/9 souffrant de ses retouches numériques. Par endroit, les gros plans sur les visages offrent un piqué de qualité alors que sur d'autres passages l'image semblera bien moins définies. De plus, les teintes dépressives du film donnent au métrage un rendu assez particulier. Enfin, on pourra noter que la compression n'est pas optimum laissant apparaître ici ou là des défauts numériques particulièrement sur les à-plats unis. Pour la sonorisation, vous avez le choix entre la version originale sous-titrée et un doublage français. Les deux sont disponibles en Dolby Digital 5.1 et n'impressionnent pas tellement. Certes les pistes sont dynamiques et donnent un certain impact (à des images qui en ont cruellement besoin) mais cela s'avère finalement très limités.

Ceux qui n'auront pas succombé au film pourront toujours tenter de s'endormir grâce aux trois scènes coupées. En réalité, deux d'entre elles sont des versions allongées de ce que l'on trouve déjà dans le film. La troisième scène, réellement coupée, permet de découvrir un dialogue lénifiant supplémentaire ! Les trois scènes sont proposées avec des plans souvent non finalisés du point de vue des effets spéciaux. Plus captivant, deux Making Of sont dédiés à la création du film. Le premier «Gabriel : Genesis» narre, comme son titre l'indique, la genèse du film tout en passant en revue comment la plupart des acteurs sont arrivés sur le film. Sympathique et, en même temps, pas d'une grande modestie, cette vidéo s'avère largement plus intéressante que le film lui-même. Il en va de même en ce qui concerne «Gabriel : Battlefront» qui s'intéresse particulièrement au tournage à force d'images de l'envers du décor ainsi que d'interviews de la plupart des intervenants.

Pour clôturer cette édition DVD, au visuel de jaquette disproportionné par rapport au film, on trouve encore des bandes-annonces de CHARLIE LES FILLES LUI DISENT MERCI, ANGLES D'ATTAQUE, LE PRIX DE LA TRAHISON et surtout le film d'animation RESIDENT EVIL : DEGENERATION. Plutôt standard dans ce qu'elle propose, cette édition DVD de GABRIEL a surtout le défaut de présenter un film très moyen (pour les plus optimistes).

Rédacteur : Antoine Rigaud
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2 critiques Livres
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Un film qui semble avoir coûter plus que son budget réel
On n'aime pas
Soyons francs, c'est un film chiant !
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L'édition vidéo
GABRIEL DVD Zone 2 (France)
Editeur
Sony
Support
Inconnu
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h49
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Italian Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
      • Making Of
      • Gabriel : Genesis (29mn30)
      • Gabriel : Battlefront (29mn40)
      • Scènes coupées
      • A la recherche d'Uriel (2mn50)
      • Conversation sur les toits (3mn04)
      • Raphael convaint Ithuriel (2mn24)
      • Bandes-annonces
      • Charlie, les filles lui disent merci
      • Angles d'attaque
      • Le prix de la trahison
      • Resident Evil : Degeneration
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