Après l'attaque surprise des douze colonies humaines par les Cylons, les survivants s'enfuient dans l'espace avec l'espoir de trouver un nouveau havre de paix. Etablie sur New Caprica, l'humanité est bien vite rattrapée par les Cylons. Plutôt que de terminer l'éradication de la race humaine, ils s'installent sur la planète où débute une période d'occupation…
Suite au succès de LA GUERRE DES ETOILES, beaucoup ont essayé de s'engouffrer dans la brèche spatiale ouverte par George Lucas. Le producteur de télé Glen A. Larson va ainsi mettre en projet deux nouvelles séries GALACTICA et BUCK ROGERS AU 25ème SIECLE. Les deux connaîtront d'ailleurs des diffusions dans les salles de cinéma et plus particulièrement en Europe. Avec GALACTICA, Glen A. Larson propose ce qui pourrait s'apparenter à une adaptation de l'Exode biblique transposé dans l'espace. Les derniers survivants de l'humanité se regroupent pour aller en direction de la terre promise qui s'avère être ici notre bonne vieille Terre. La série originale offrait d'ailleurs un design ainsi que des termes empruntés directement aux anciennes civilisations (empire romain, égyptien et grec). Toutefois, la série originale ne développait pas complètement son énorme potentiel avec une vision très manichéenne et une ambition limitée à proposer une nouvelle histoire chaque semaine…
L'univers un peu naïf de la série originale GALACTICA a de quoi faire sourire à l'aube du XXIème siècle et l'arrivée d'une nouvelle série, après le très mauvais GALACTICA 80, avait de quoi inquiéter. Pourtant, une première mini-série en deux parties va créer la surprise. Le nouveau BATTLESTAR GALACTICA s'avère sur de nombreux points fidèle au matériel d'origine tout en le réinventant complètement. Glen A. Larson va être épaulé dans sa tâche par Ronald D. Moore, ancien producteur, entre autres, de STAR TREK : DEEP SPACE NINE qui étaient déjà une variation assez particulière de l'univers de STAR TREK. La mini-série BATTLESTAR GALACTICA posait des bases assez noires et elles allaient être encore plus développer tout au long des deux premières saisons. La trentaine d'épisodes va ainsi souvent plonger dans les sombres recoins de l'humanité qui font directement échos à notre propre Histoire. De plus, la série s'imprègne d'une forte dose de mysticisme où l'on voit l'humanité être régie par une religion polythéiste alors que les ennemis croient en un dieu unique. Les Cylons seraient ils donc nos ancêtres ? Plus étonnant, la série s'avère assez souvent imprévisible dans ses rebondissements, le développements de ses personnages ou même en brisant carrément le concept de la série. C'est par exemple le cas lorsque, à l'issue de la seconde saison, le dernier épisode met un terme à la fuite spatiale des humains qui vont être amenés à coloniser une planète et donc devenir sédentaire.
C'est sur cette base que débute la troisième saison. Une grosse partie de l'humanité vit dans des sortes de bidonvilles sous le joug d'un gouvernement qui collabore avec les Cylons. Plutôt que s'enfermer dans une vulgaire histoire de résistance, la production décide de tourner une dizaine d'épisodes qui seront diffusés directement sur le site internet de SciFi channel (version américaine). Une façon de combler la longue période de vie sur New Caprica sans être obligés de les dépeindre en détail dans les épisodes de la série. Les quatre premiers épisodes qui ouvrent la troisième saison vont surtout régler le souci de l'occupation Cylon. Les épisodes suivants vont traiter des rancoeurs inhérentes à ceux qui ont collaborés, à l'approfondissement de certains personnages et surtout amenés l'humanité sur le chemin de la Terre. Tout cela pourrait se faire sur le ton de l'optimisme mais la série persiste à s'enfoncer toujours plus dans la vilaine dépression de l'humanité. La joie et la bonne humeur ne sont donc pas le lot des personnages de BATTLESTAR GALACTICA qui se voient encore offrir quelques plages de calme pour mieux explorer leur passé et les répercussions qu'il peut avoir sur ce qu'ils sont devenus. Néanmoins, sur de nombreux constats nihilistes, l'individu essaie de répondre au fatalisme de la société en place comme il le peut. L'épisode avec les ouvriers de la raffinerie menant au tableau d'une société rigide et hiérarchisée en est le plus bel exemple. Mais ce qui est la plus belle démonstration de la complexité des personnages de BATTLESTAR GALACTICA va trouver une belle apothéose dans cette troisième saison lorsqu'il faudra revenir sur la culpabilité de l'humanité qui préfère trouver en Gaius Baltar, ex-président collabo, un bouc émissaire à même de soulager les consciences. Gaius Baltar, lui-même, essaie de se trouver une excuse à même d'effacer ses nombreuses erreurs de la façon la plus étrange qui soit. Le personnage devient d'ailleurs, au fil du temps, l'un des plus savoureux en raison de son ambiguïté et du jeu halluciné de l'acteur James Callis.
Dire que BATTLESTAR GALACTICA est une des grandes séries de qualité à l'heure actuelle est un euphémisme. Avec ses scénarios retors, parfois très manipulateurs (avec l'utilisation de flashback tardif pour mieux piéger son auditoire), les surprises sont aussi nombreuses que les émotions distillés par la suppression de certains personnages auprès de ceux qui restent. Des surprises, cette troisième saison en réserve toujours plus pour mieux se terminer sur une énorme fin abrupte et en chanson qui laissera les fans face à deux constatations : le voyage touche à sa fin et comment survivre jusqu'à la diffusion de la quatrième saison ?
Cette troisième saison est répartie sur cinq DVD conditionnés dans trois boîtiers « slim » et recouverts par un fourreau cartonné. Le traitement extérieur s'avère, à ce niveau là, identique aux deux saisons qui l'ont précédé. Toutefois, on sera surpris de ne découvrir absolument aucun supplément relatif à la série et à cette année de production en particulier. Un oubli éditorial qui s'explique probablement par l'arrivée précoce en DVD de ces épisodes sur le marché européen. Du côté des Etats-Unis, ils ne sont toujours pas annoncés officiellement au contraire du téléfilm BATTLESTAR GALACTICA : RAZOR qui semble donc avoir retenu toute l'attention que ce soit au niveau de sa production ou bien de sa diffusion. Toutefois, il y a de quoi être déçu de ne pas voir apparaître les dix épisodes produits pour internet sur cette édition DVD. Le site américain de SciFi Channel les propose toujours, ainsi que des interviews concernant cette troisième saison, mais leur accès peut poser problème puisque le serveur semble refuser l'accès aux vidéo à certains utilisateurs détectés comme provenant de l'Europe.
Une chose est sûre, les vingt épisodes sont retranscrit sur les DVD de manière satisfaisante avec des transfert 16/9. On notera toutefois quelques petites anicroches où la compression est mise en défaut le temps d'un battement de cils essentiellement sur des flash ou des images en mouvement (voire l'explosion dans le premier épisode) ou bien avec des fourmillements qui viennent un peu mettre à mal la définition exemplaire du master. Il n'y a certainement pas de quoi rejeter en bloc cette édition de la troisième saison, l'image est très détaillée avec de belles couleurs et un contraste plus que satisfaisant.
Jusqu'ici, de la mini-série en passant par la première et la seconde saison, les pistes françaises n'offraient que de la stéréo surround. Avec l'arrivée de ces nouveaux épisodes, l'écoute en français se fera en Dolby Digital 5.1 à l'instar de la version originale. De quoi donner plus de coffre au doublage francophone. Dans les deux cas, la sonorisation est de grande qualité pour un produit destiné, à la base, à une diffusion télévisuelle.
Déjà évoqué, l'absence de supplément lié à BATTLESTAR GALACTICA laisse tout de même la place à deux bonus. Le premier se trouve sur le disque présentant les épisodes ouvrant cette saison. Il s'agit d'une bande-annonce pour la série télévisée HEROES. Le second est un sixième DVD ce qui surprendra puisque l'emballage en indique cinq. Seul un sticker sur le cellophane indique la présence de ce DVD supplémentaire. Celui-ci présente donc le premier épisode de HEROES au choix en version anglaise sous-titrée ou avec son doublage français. De plus, ce disque propose une sélection de bandes-annonces de produits sortis ou à venir chez Universal dont BATTLESTAR GALACTICA.
