Header Critique : LAST WOMAN ON EARTH, THE (LA DERNIERE FEMME SUR TERRE)

Critique du film et du DVD Zone 2
THE LAST WOMAN ON EARTH 1960

LA DERNIERE FEMME SUR TERRE 

Suite à une plongée sous-marine, deux hommes et une femme refont surface alors que l'humanité vient de disparaître. Un cataclysme d'origine inconnue a momentanément supprimé l'oxygène de l'atmosphère éradiquant toute forme de vie sur la planète.

Après la Seconde Guerre Mondiale, les relations entre les Etats-Unis et l'Union Soviètique sont loin d'être au beau fixe. Durant les années 50 puis dans le courant des années 60, les Américains vivent avec le spectre d'une menace nucléaire au dessus de leur tête. La peur de la menace communiste, d'une attaque atomique et, par extension, de la fin du monde se voit donc portée sur les écrans de cinéma. Dans ce contexte, CINQ SURVIVANTS sera très probablement l'inspiration de DAY THE WORLD ENDED réalisé par Roger Corman. Déjà filmé à l'économie dans des lieux restreints et avec un casting limité, Roger Corman va faire encore mieux en terme de production. Sur un sujet très similaire a celui de LE MONDE, LA CHAIR ET LE DIABLE, sorti sur les écrans américains l'année précédente, il va donc tourner THE LAST WOMAN ON EARTH à Puerto Rico et avec seulement trois acteurs.

Dans LE MONDE, LA CHAIR ET LE DIABLE, l'humanité se voyait diminuer à seulement deux hommes et une femme. Le dernier homme sur Terre durant une première moitié du métrage était incarné par Harry Belafonte, producteur pour l'occasion, qui s'avérait un choix plutôt osé dans l'Amérique de 1959 puisque l'acteur/chanteur est afro-américain. Néanmoins, le film de Ranald MacDougall n'empruntait jamais ouvertement la critique du racisme laissant en filigrane cet aspect dans son film. Lorsque Corman filme THE LAST WOMAN ON EARTH, il prend les acteurs qui sont autour de lui et oublie donc cette perspective du récit. Au passage, la menace nucléaire est gommée au profit d'une catastrophe oxygénée. Toutefois, ne soyons pas dupe, cette histoire de survivants s'inscrit complètement dans les interrogations pessimistes de l'époque à l'image du DERNIER RIVAGE de Stanley Kramer sorti, lui aussi, l'année précédente. Quel que soit ce qui va précipiter la fin du monde, ce qui est au centre de tous les films cités jusqu'ici, c'est surtout la façon dont les derniers représentants de la race humaine vont réussir à cohabiter pour appréhender leur proche avenir. L'idéologie politique étant relativement absente, appuyant bien plus sur la bêtise humaine qui mène à une telle situation, tout comme ce sera le cas dans les films qui vont suivre comme le français MALEVIL, LE JOUR D'APRES ou LE DERNIER TESTAMENT.

Dans THE LAST WOMAN ON EARTH, deux points de vue vont s'affronter. D'un côté la préservation d'un ordre social en vue d'une reconstruction (illusoire ?) et, de l'autre, l'abandon total et résigné ne laissant la place qu'à une vie (illusoire ?) sans contrainte. Difficile de trancher pour l'une ou l'autre des solutions et notre dernière femme aux alentours fait un peu office de candide tiraillé entre l'envie de s'émanciper ou bien de rester dans un cadre rassurant. La fin du monde ouvrant ici autant de possibilités que d'impasses. Le démarquage de LE MONDE, LA CHAIR ET LE DIABLE s'avère finalement assez malin et, par certains côtés, bien plus pessimiste dans sa version Corman. Et ce traitement, on le doit à Robert Towne qui incarne d'ailleurs le rôle d'un jeune avocat qui a du mal à s'affirmer avant la fin du monde. Comme d'autres, l'écurie Corman lui aura sûrement fait du bien puisque s'il ne persistera pas dans la carrière d'acteurs, il deviendra un scénariste auquel on doit CHINATOWN de Roman Polanski, pour lequel il obtiendra un Oscar, et sa suite réalisée par Jack Nicholson (sorti lui aussi du giron de Corman). Sans oublier que Robert Towne est aussi un réalisateur, de temps à autres, comme avec une intéressante biographie sportive, WITHOUT LIMITS, ou encore le thriller tendance glamour (TEQUILA SUNRISE). Pour une analyse plus développée et pertinente du film, nous vous conseillons de vous reporter à notre chronique du DVD français.

Comme de nombreux films produits ou réalisés à l'époque par Roger Corman, la durée du métrage est réduite à l'essentiel. La destinée du film étant de se voir projeter en double programme, entre autres, dans les Drive-In. Il n'était donc pas la peine de jeter l'argent par les fenêtres en étalant l'intrigue sur deux heures là ou une seule suffisait à assurer la moitié d'une soirée cinématographique. Toutefois, sa courte durée fut allongée pour un passage à la télévision américaine. Les ajouts ne sont pas spécialement significatifs. Ils viennent un peu plus développer le couple légitime avant qu'ils ne partent en mer. Par la suite, on pourra aussi noter une promenade sur une plage où un cadavre a été rejeté par la mer avant un dialogue appuyant un peu plus le drame qui va naître. A part cela, il y a encore quelques petites bribes d'images ici ou là qui n'amènent rien de bien neuf. Il faut reconnaître que la version originale, donc courte, du film se suffit à elle même et que les ajouts sont dénués de véritable intérêt.

Commercialisé dans pas mal de pays, souvent dans sa version longue en noir et blanc, THE LAST WOMAN ON EARTH est sorti en Espagne chez l'Atelier 13. L'éditeur a la particularité de proposer ses DVD en espagnol mais aussi en français avec des sous-titrages que ce soit sur le film ou bien l'intégralité des suppléments. Autre point notable, l'éditeur soigne ses produits avec des digipacks colorés mettant bien en valeur les visuels d'époque. De plus, un livret vient compléter l'édition avec notes de production et biographies bien évidemment illustrées de photos du film. Si le disque propose des menus entièrement francisés, le livret est, quant à lui, en espagnol.

THE LAST WOMAN ON EARTH est présenté avec un transfert 4/3 au format cinéma (aux environ du 1.85). Il s'agit de la version originale du film en couleur proposé avec seulement sa piste sonore anglaise. Cette dernière, en mono, ne fait pas de miracle et on notera d'ailleurs quelques coupures ici ou là durant le film. Des soucis, on en trouvera aussi à l'écran avec une image souvent instable, parfois saccadée, aux couleurs changeantes d'une scène à une autre ou avec l'apparition de différents défauts de pellicule. La compression fait ce qu'elle peut pour suivre avec un matériel d'origine en état très moyen. Il n'y a pas de traces d'un doublage espagnol et encore moins français. Le DVD français disponible chez Bach Films propose, lui, un doublage francophone mais ce sera au détriment de tous suppléments significatifs en rapport avec le film !

Présenté dans sa version courte en couleurs, on trouve tout de même les sept minutes filmées pour allonger le film parmi les suppléments. Ces scènes sont sous-titrées en français et sont, bien évidemment, en noir et blanc telles que tournées en plein cadre à l'origine. Un ajout non négligeable puisque permettant de disposer, faute de la version longue dans son intégralité, des éléments liés directement à l'histoire de ce film. Il en va de même avec la présentation de la bande annonce d'époque. A côté, il est encore possible de consulter des filmographies du réalisateur et des acteurs.

Même si cela n'a qu'un rapport indirect avec le film, le dernier supplément, toujours sous-titré en français, est un épisode de la série télévisée TALES OF TOMORROW. Le choix est d'ailleurs judicieux puisque la petite demi heure de l'épisode «Blunder» est intimement lié avec le thème de la fin du monde. L'histoire est celle d'un scientifique (Robert Allen) qui est sur le point d'enclencher une expérience qui pourrait détruire toute vie sur Terre. Il est amusant de constater que la série manie l'ironie avec son présentateur qui rassure les téléspectateurs concernant le fait que l'homme est trop intelligent pour déclencher la fin du monde. Et, bien évidemment, toute l'histoire qui va suivre est celle d'une seul et unique homme (de science de surcroît) qui pourrait bien mettre un terme à l'humanité en une fraction de seconde ! Hormis cela, on rapprochera encore cet épisode avec THE LAST WOMAN ON EARTH en raison de quelques scènes où ceux qui attendent la fin du monde échangent quelques dialogues sur la résignation de ce qui risque de se produire.

Difficile de conseiller, à l'image de l'attitude des deux héros du film, soit l'édition française de Bach Films ou bien celle, espagnole, de l'Atelier 13. L'une propose le doublage française alors que l'autre est une édition bien plus soignée dans sa présentation et en terme de suppléments. Chacun tranchera en fonction de ce qu'il recherche !

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Une intrigue dramatique bien ficelée
Une édition soignée
On n'aime pas
L’image proposée en 4/3
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
0 votes
Ma note : -
Autres critiques
L'édition vidéo
LAST WOMAN ON EARTH DVD Zone 2 (Espagne)
Editeur
Atelier 13
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Espagne (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h04
Image
1.85 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
    • Scènes additionnelles (7mn40)
      • Bande-annonce Filmographies
      • Roger Corman
      • Antony Carbone
      • Betsy J. Moreland
      • Robert Towne
    • Tales of Tomorrow : Blunder (26mn58)
    Menus
    Menu 1 : LAST WOMAN ON EARTH, THE (LA DERNIERE FEMME SUR TERRE)
    Autres éditions vidéo