A leur retour d'une mission spatiale, des astronautes découvrent que l'humanité a été réduite en esclavage par des extra-terrestres. Capturés, ils sont eux-même mis au travail sous la surveillance d'adversaires supérieurs en nombre et disposant d'un arsenal plus important !
Si le nom de Josh Becker ne vous dit rien, sachez qu'il a pourtant fait partie de l'équipe qui tourna EVIL DEAD. Bruce Campbell et Josh Becker se sont d'ailleurs connus bien avant lorsqu'ils allaient dans la même école. On ne sera d'ailleurs pas surpris de retrouver une part de ceux qui sont derrière EVIL DEAD que ce soit dans ses courts-métrages ou dans son premier long intitulé STRIKER'S WAR. En 2005, on retrouve un partie de l'équipe une nouvelle fois reformée pour ALIEN APOCALYPSE. Robert Tapert co-écrit le scénario avec Josh Becker qui réalise, Joseph LoDuca signe la musique et Bruce Campbell interprète le rôle principal de ce téléfilm produit pour SciFi Channel.
Puisqu'il s'agit d'un téléfilm, le budget sera forcément bien moins grand que celui d'un long métrage traditionnel. Pour donner un exemple, le budget de ALIEN APOCALYPSE est en gros 100 fois moins important que celui de LA GUERRE DES MONDES réalisé par Steven Spielberg. Beaucoup moins d'argent mais aussi beaucoup moins de temps puisque le tournage fut bouclé en 17 jours sur les 18 alloués par la production. Josh Becker sera aussi obligé de faire quelques compromis. Par exemple, il ne pourra pas tourner son film en format Scope (2.35) comme il l'aurait voulu, certaines scènes du scénario sont abandonnées et le film change de titre à la demande de SciFi Channel. HUMAN IN CHAINS devient ainsi ALIEN APOCALYPSE. Hormis les noms déjà cités, on retrouve tout de même derrière la caméra quelques noms connus comme le directeur de la photographie David Worth qui a oeuvré par exemple, pour le meilleur, sur BRONCO BILLY ou BLOODSPORT et, pour le pire, en réalisant SHARK ATTACK 3. De son côté, Gary Jones, réalisateur de MOSQUITO ou CROCODILE 2, assume la deuxième équipe de tournage alors qu'il travaillait déjà aux alentours de Bruce Campbell puisqu'il faisait déjà parti de l'équipe des effets spéciaux de STRIKER'S WAR, MOONTRAP, EVIL DEAD 2 ou L'ARMEE DES TENEBRES. Devant la caméra, en plus de Bruce Campbell, on retrouve Renée O'Connor la copine de XENA et Peter Jason, acteur courant du côté de John Carpenter.
Empruntant la voie de la parodie avec un style très décontracté, ALIEN APOCALYPSE prend le parti de pomper dans ses premières minutes LA PLANETE DES SINGES. Le point de départ est ainsi identique, jusqu'aux combinaisons, avec les astronautes déambulant dans un lieu désertique en se demandant bien où il se trouve. Par la suite, on pourra aussi y voir quelques emprunts au plus récent THE POSTMAN. L'espoir commun aux derniers survivants de l'humanité repose sur l'attente d'une force menée par le président des Etats-Unis. En tout cas, il n'y a pas de facteur ici mais un docteur incarné avec son style habituel par Bruce Campbell. Le film de Josh Becker repose d'ailleurs en grande partie sur ce personnage à coups de gags récurrents (la poignée de main...) ou d'amusantes réparties. Les fans de l'acteur vont adorer, pour les autres, rien n'est moins sur...
Comme on l'a vu, ALIEN APOCALYPSE est doté de moyens très limités. Le film ne bénéficie pas de décors amples et encore moins d'une figuration à la hauteur des ambitions dictées par l'intrigue. Même les effets spéciaux affichent un rendu sympathique mais loin des meilleures images numériques vues sur un écran. De plus, le nombre de plans à effets s'avère limité ce qui est flagrant lorsque certaines images sont réutilisées ici ou là à plusieurs reprises. La description de la rébellion des derniers humains contre des extra-terrestres belliqueux demandait une mise en image largement plus fastueuse. Ce n'est pas le cas et le problème financier est, en fait, contourné grâce à l'approche très second degré du métrage. Il faudra donc adhérer à cette narration fauchée et parodique, évitant au passage le piège de la vulgarité gratuite, pour apprécier l'aventure de l'homme qui va rendre sa fierté à l'humanité face à de vilains insectes. L'accroche du film apposée sur la jaquette du DVD, «Les termites attaquent! Touchez du bois!», et les perruques ou barbes ridicules que portent la plupart des acteurs ne laissent planer aucun doute sur le contenu de ce film qui ne se prend pas du tout au sérieux !
L'édition DVD de Free Dolphin restitue une belle image au format 1.77 s'accordant exactement à son transfert 16/9ème. Pas grand chose à dire, le boulot est honnêtement fait et il n'y a pas de véritable défaut à noter. Le tout est sonorisé au choix avec des pistes en Dolby Digital 5.1 pour la version originale anglaise ou le doublage français. Dans les deux cas, les pistes sont sympathiques mais n'ont pas de quoi impressionner outre mesure.
Alors qu'il existait un commentaire audio avec Bruce Campbell et Josh Becker, Free Dolphin ne le reprend pas sur son édition française. On ne trouvera finalement qu'un seul supplément directement relié à ALIEN APOCALYPSE et ce sera sa bande-annonce. Pourtant, cette édition ne déçoit pas en ce qui concerna la partie des suppléments car l'éditeur a eu l'idée de placer deux vidéos assez rares ! Les deux sont en fait des courts-métrages de Josh Becker. Le premier, OEDIPUS REX, est muet et permet de voir la première prestation d'acteur de Bruce Campbell alors qu'il est encore à l'école. Difficile toutefois de regarder ce court normalement puisque les intertitres quasiment illisibles et surtout il s'agit d'un court amateur et improvisé par Josh Becker lors d'une pause déjeuner ! Le document s'avère tout de même de valeur pour peu que l'on soit fan de Bruce Campbell. Le second court est encore plus intéressant puisque l'on y retrouve l'acteur déjà cité mais aussi une partie de l'équipe de EVIL DEAD. Ainsi, sur l'écran, on pourra voir défiler Sam Raimi, Robert Tapert ou encore Scott Spiegel dans une histoire courte et loufoque alignant gag sur gag. THE BLIND WAITER semblera par endroit un peu lourd et il faudra apprécier la comédie type les 3 Stooges ou Benny Hill dont on reconnaîtra l'un des thèmes musical. Encore une fois, le document est assez rare pour attirer l'attention et faire oublier l'absence du commentaire audio.
