Celui qui se fait appeler le «BTK Killer» n'a jamais été retrouvé laissant ses crimes impunis. Plus aucune nouvelle de l'insaisissable tueur en série depuis le début des années 90. Et puis, tout à coup, en 2004, le tueur refait surface et reprend le dialogue avec la presse et la police en envoyant des lettres dans lesquelles il menace d'agir à nouveau...
BTK SERIAL KILLER, de son titre original THE HUNT OF THE BTK KILLER, n'est pas un film de cinéma mais un téléfilm qui désamorce dès les premières images toutes idées de suspense. En effet, le film s'ouvre sur l'arrivée de Dennis Rader, le tueur, à une audience alors qu'il a déjà été arrêté. Le film ne va donc pas nous présenter un tueur à l'identité qui restera secrète jusqu'à son épilogue mais prend le parti d'essayer de nous dresser le portrait de ce personnage réel et hors normes. De plus, si les meurtres sont évoqués sous la forme de flash-back furtifs, l'histoire va surtout se concentrer sur la période où il se remet à envoyer simplement des lettres. Autant dire que cela part plutôt mal pour le spectateur en mal de sensations fortes !
La construction du film essaie de proposer une approche destructurée en mêlant souvenirs du personnage et preuves de la police. Le récit reste toutefois très linéaire et n'apporte pas de grande surprise. L'amateur de film d'horreur aura déjà passé son chemin et ceux qui s'attendent à un thriller n'y trouveront pas non plus leur compte. Il ne reste pas grand chose à BTK SERIAL KILLER pour captiver son audience. Son atout, ce sera essentiellement l'acteur principal qui incarne Dennis Rader et le cheminement assez banal, voire stupide, qui mènera à son arrestation. Gregg Henry, vu récemment dans le sympathique HORRIBILIS, donne corps à ce tueur qui s'avère être une figure respectée de son voisinage. Un peu loufoque, il s'agit surtout d'un homme extrêmement banal dans sa vie quotidienne. L'acteur réussi à le rendre assez souvent sympathique tout en laissant déborder ici ou là des touches inquiétantes. L'histoire du chien montre son penchant pour un sadisme psychologique et on retiendra surtout l'incapacité de la police a trouver un monstre qui se fond complètement dans son environnement ! A ce propos, les forces de l'ordre sont incarnées par l'acteur Robert Forster qui interprète un détective suivant l'enquête depuis ses débuts dans les années 70. Toutefois, le personnage s'avère quelque peu anecdotique et transparent bien qu'il soit pourvu d'une petite famille qui vit dans la peur du tueur...
Mais revenons justement à cette psychose du tueur. Entre le début des années 70 et les années 90, Dennis Rader va donc faire une dizaine de victimes et entretiendra une correspondance publique où il se fera appeler «BTK Killer». Les initiales signifient «Bind», «Torture» et «Kill» soit, en français, «Ligoter», «Torturer» et «Tuer» qui donne une idée de son mode opératoire. L'histoire de ce tueur provoquera la peur dans la région où les crimes seront commis. Toutefois, en occultant les crimes, évoqués à la dérobée et de façon floue, on a tout de même beaucoup de mal à se laisser envahir par la paranoïa ambiante. La manière de présenter les événements de façon extrêmement pudique affaiblit grandement le propos ce qui donne parfois l'impression de suivre un tueur banal à ranger dans la case des faits divers un peu fades. Mais Stephen T. Kay, le réalisateur, était déjà passé à coté du croquemitaine, le vrai, avec BOOGEYMAN. En abordant la figure monstrueuse des temps modernes, il ne parvient toujours pas à captiver son audience.
Etrange de voir sortir ce téléfilm un peu insipide en DVD mais c'est un peu le mystère de l'édition vidéo. Surtout que BTK SERIAL KILLER est sorti à la même date, à un ou deux jours près, aux Etats-Unis et en Europe. Le DVD propose une image 16/9ème affichant un grain très prononcé et assez suspicieux tant il fourmille. Du côté du son, pas de jaloux, il y a du Dolby Digital 5.1 pour toutes les langues. Mais, le rendu, que ce soit sur la version originale anglaise ou le doublage français, est aussi pudique que les scènes du film. Le son est majoritairement sur l'avant et les enceintes arrières ne se réveillent que peu souvent. Une batterie de sous-titrages est disponible où l'on trouve, bien évidemment, le français !
Les seuls suppléments sont une poignée de bandes-annonces ainsi qu'un clip promotionnel pour le Blu-ray. Et, parmi toutes ces bandes-annonces, aucun n'a un lien avec BTK SERIAL KILLER ni même les tueurs en séries. Ce sont donc les prochains titres à sortir en DVD et puis c'est tout ! Alors bien sûr, à l'issue du visionnage de BTK SERIAL KILLER, il est vrai que l'on n'a pas forcément envie de voir le réalisateur s'exprimer sur ses choix, peut être limités par le format télévisuel, ni même nous sortir comme sur BOOGEYMAN qu'il préfère réaliser des films psychologiques qui font peur. On a déjà donné !