Header Critique : SLIDERS : SAISON 1 & 2

Critique du film et du DVD Zone 2
SLIDERS 1995

SAISON 1 & 2 

Le jeune étudiant Quinn Mallory est un petit génie dans le domaine des sciences. Dans son garage, il a ainsi développé un appareil qui lui permet d'ouvrir un portail vers des univers parallèles. Lors d'un essai, il emmène une amie, son professeur et un chanteur qui passait par là. Malheureusement, une erreur de manipulation, contrainte par les évènements, va obliger les quatre personnages à errer dans les univers parallèles en espérant retrouver le leur !

Tracy Tormé et Robert K. Weiss s'allient au milieu des années 90 pour produire une série télévisée de science-fiction quelque peu atypique. SLIDERS sera produit par St. Clare Entertainment dirigé par Robert K. Weiss, John Landis et Leslie Belzberg. Le concept assez versatile propose donc de retrouver quatre personnages voyageant dans différent mondes parallèle. De quoi changer radicalement le «décor» des histoires sans pour autant se déplacer. En effet, les personnages sont le plus souvent confrontés aux mêmes lieux et aux mêmes personnages à l'intérieur d'univers qui ont connus une évolution complètement différente. La plupart des épisodes jouent donc sur le thème de l'uchronie à l'instar du premier épisode plaçant ses héros dans une Amérique régie par l'Union Soviètique.

Le sympathique projet est proposé à Fox Network qui commande une saison complète de 22 épisodes. Mais cela ne va pas se dérouler comme prévu. Après qu'une poignée d'épisodes soient produits, la chaîne exprime le souhait d'apporter pas mal de modifications dans la façon dont seront traités les épisodes suivants de la série. Il est décidé de marquer une pause le temps de réfléchir et seul les neuf premiers épisodes seront diffusés. Les treize restants seront aussi produits, quelque temps plus tard, mais Fox ne va pas les passer immédiatement car la chaîne n'a plus de fenêtre de diffusion. La deuxième saison sera en fait composée des treize épisodes commandés à l'origine. Basé à Vancouver, l'équipe de production ne prendra en compte que très vaguement les exigences de la chaîne de télévision localisée à Los Angeles. D'ailleurs, SLIDERS aurait pu s'arrêter à cette deuxième courte saison puisque la Fox, peu enthousiaste, avait décidé de ne pas reconduire la série. Toutefois, SLIDERS va continuer sous la contrainte des fans pour une troisième véritable saison à l'antenne de la Fox mais durant laquelle Tracy Tormé quittera définitivement la série. Un départ qui ne sera que l'un des nombreux qui vont se succéder durant les trois saisons qui vont suivre, la série tombant en morceau au fur et à mesure !

Dans sa mécanique, la série ressemble à une série télévisée des années 60. Dans AU COEUR DU TEMPS, deux voyageurs se déplaçaient à travers les époques sans pouvoir regagner la leur. Chacun des épisodes nous montrait donc le départ d'une époque vers celle dans laquelle se déroule l'histoire avant l'issue de l'intrigue qui introduisait un nouveau bond vers l'inconnu. Bien évidemment, SLIDERS n'a rien à voir avec les voyages dans le temps mais sur la forme cela ressemble quelque peu à la série d'Irwin Allen. Plus proche de nous, DOORWAYS est un téléfilm qui aurait du donner naissance à une série télévisée jamais produite. L'histoire permettait de suivre des voyageurs au travers de diverses dimensions alors qu'ils sont poursuivis par des créatures qui maîtrisent ce type de déplacement. Quoi qu'il en soit, SLIDERS a imposé sa différence par un traitement plutôt frais et décontracté...

L'épisode pilote, parfois diffusé en deux parties, va donc poser les bases de SLIDERS. Tout d'abord en présentant ses personnages avant que ceux-ci ne fassent le grand bond sans retour vers les univers parallèle. L'occasion de découvrir Quinn Mallory interprété par Jerry O'Connell, bon gars sympa, et sa copine Wade Wells sous les traits de Sabrina Lloyd. Comme dans pas mal de série qui se respecte, les deux ont une relation platonique prête à tomber à tout instant histoire de garder le spectateur fleur bleu aux aguets d'un regard, d'un petit mot voire d'un bisou. Le truc est déjà éprouvé depuis longtemps et les deux tourtereaux n'auront jamais l'occasion d'aller très loin en dehors de l'épisode La Fin du Monde qui trouvera un moyen de briser l'amorce de l'idylle. Aux côtés de nos deux jeunes, l'âge et la raison sont amenés par le flegme du Professeur Arturo incarné par John Rhys-Davies. Enfin, le trublion de service prendra les traits d'un chanteur du nom de Clifford Brown, roi de la chanson soul et lacrymale, dont le rôle est tenu par Cleavant Derricks. La combinaison de ses protagonistes pourra surprendre au départ mais, au fil des épisodes, les personnages se complètent merveilleusement bien ce qui offre un large éventail de possibilité dans les différents univers visités. Certains épisodes s'ingénient d'ailleurs a replacer certains acteurs d'un univers sur l'autre. L'un d'entre eux amène d'ailleurs un gag astucieux lorsque Clifford prend un taxi conduit par un Russe ce qui ne le surprend pas plus que cela, les chauffeurs sont souvent des immigrés aux Etats-Unis, alors qu'il vient d'arriver justement dans un univers où le communisme est roi. Ces observations de notre univers social et culturel, SLIDERS va s'en amuser à de nombreuses reprises comme lorsque nos héros débarquent dans un univers où le King, Clifford Brown, est devenu un chanteur réputé après sa disparition prématurée ou encore pour une campagne politique en vue de la libération du sexe faible... à savoir les hommes. Parfois seul l'introduction de l'épisode suffit à faire notre bonheur comme les difficultés de commander de la nourriture à un fast-food dans un monde où les avocats déclenchent des procès pour un oui ou pour un non. A chaque épisode, les auteurs sont donc libres de réinventer l'univers où va se dérouler l'intrigue tout à leur loisir. Si cela fonctionne plutôt bien, il faudra tout de même compter avec quelques épisodes franchement passable lorsque les dérapages vont un peu trop loin. Par exemple, l'épisode où le monde est régi par la magie paraît franchement bête en comparaison de ceux qui l'ont précédé. Pour l'anecdote, on notera que le père de Tracy Tormé, le chanteur Mel Tormé, interprète son propre rôle dans l'épisode Un monde incorruptible.

Demandé par ceux qui devaient diffuser la série en premier aux Etats-Unis, SLIDERS ne devait pas inclure de continuité. Et, il est vrai qu'à l'exception de quelques épisodes, la plupart peuvent se regarder dans le désordre le plus complet sans pour autant avoir l'impression de louper un truc. Pourtant, on sent bien que les auteurs ont tenter d'inclure quelques idées ici ou là qui resteront curieusement à l'abandon. Par exemple, lors d'une introduction d'un épisode, on laisse entrevoir que les autorités s'intéresse au cas de Quinn Mallory et de ses sauts à travers différents univers mais cette piste ne sera jamais exploitée. Autre étrangeté, un nouveau voyageur est embarqué à la fin d'un épisode. Pourtant, dès l'épisode suivant, il n'en est plus fait mention. Le personnage ayant sûrement été abandonné, par la production, quelque part sans qu'on ne le sache. Des éléments qui passent d'un univers à l'autre, on en trouvera d'autres comme ces colliers qui forcent les personnages à dire la vérité sous peine de recevoir une décharge électrique. Des colliers qui vont les mettre dans l'embarras dans l'univers suivant. Mais, d'épisode en épisode, SLIDERS évite de créer des liens. Et pourtant, il est demandé à la production de créer des vilains qui pourraient devenir récurrent. Arrive alors dans le courant de la deuxième saison les Kromaggs, des créatures qui pillent les univers parallèles. Une idée pas forcément heureuse et qui sera donc exploitée de nouveau dans les saisons suivantes.

La production de SLIDERS ne se fait donc pas dans un climat très serein. Mais c'est aussi sans compter les ambitions de la série qui sont parfois un peu trop haute visuellement en regard des moyens mis en oeuvre. Cela passe complètement inaperçu dans la plupart des épisodes mais dès qu'il s'agit d'aligner des effets spéciaux, cela se gâte un peu. Le monstre marin de l'épisode Un monde très « British » fait triste mine et le dinosaure du Monde des dinosaures n'est pas non plus super réaliste. Mais, après tout, les effets spéciaux ne sont pas des plus importants ici car l'imagination prime. Si l'on pourra éprouver une petite lassitude en regardant dans un espace de temps réduits tous les épisodes de ces deux premières saisons, il faut tout de même reconnaître que la série réussi à captiver par son humour et son aspect bougrement sympathique... D'autres séries plus renommées ont bien du mal à en dire autant lorsqu'il s'agit de se taper plus de deux ou trois épisodes à la suite !

En couplant la première et la seconde saison de SLIDERS dans une seule et même boîte, Universal agit de façon plutôt logique. Les deux premières saisons sont finalement liées puisque produites à la même période. L'éditeur reprend donc les 22 épisodes (et donc le pilote) qui seront répartis sur six DVD. L'image apparaît quelque peu variable et on notera d'ailleurs que plusieurs sources ont été utilisées en fonction des épisodes. En effet, alors que la plupart sont titrés en anglais, l'un d'eux arbore des titrages en français (Un monde au féminin). Cela n'a pas une grande importance mais cela donne un début d'explication entre les différences, légères, de qualité que l'on pourra noter en fonction des épisodes. Ils sont tous présentés dans leur format d'origine en plein cadre avec des transferts 4/3. L'image n'est pas spécialement renversante pour un DVD. Ce sont d'ailleurs probablement les masters utilisés pour les diffusions en télévision depuis la création de la série que l'on retrouves ici. Le résultat reste satisfaisant et permet de redécouvrir sans encombre la série mais il était sûrement possible de faire mieux.

Jusqu'ici, la plupart des Français connaissaient SLIDERS avec son doublage français. Le DVD apporte la version originale sous-titrée en stéréo surround. Le doublage est, bien sûr, présent en stéréo. Vous aurez donc le choix entre le respect du jeu des acteurs originaux ou bien la nostalgie de retrouver SLIDERS tel que diffusé sur la chaîne M6. Dans les deux cas, les pistes sonores sont agréables à l'écoute et ne présentent pas de défauts.

Au rayon des suppléments, cela sonne un peu pauvre quand même. Il y a bien un petit documentaire où l'on retrouve des bouts d'interviews de Tracy Tormé, Robert K. Weiss et des acteurs mais la chose donne un éclairage quelque peu surfait à l'ensemble. On y apprendra les origines de la série par Tracy Tormé, Cleavant Derricks nous raconte son audition ou bien les acteurs évoqueront le fait qu'il devait tomber au sol à chaque passage d'un univers vers un autre mais le reste est surtout composé d'anecdotes ou de partage des pensées des uns et des autres quant à SLIDERS. Les soucis de production seront donc à peine évoqués pour un résultat très consensuel ! A côté, il y a encore une petite galerie de photos présentée sous la forme d'un diaporama où les transitions ne sont pas toujours heureuses pour qui voudrait détailler un cliché en particulier. Le nombre de photos est curieusement très restreint et il y a fort à parier qu'il en existait beaucoup plus à caser. En dehors de ces deux suppléments, il n'y a rien d'autre. Curieux puisqu'il existe très certainement des scènes coupées ou encore bien d'autres informations à partager. Si l'on pense à des scènes coupées, c'est qu'elles sont parfois visibles comme dans l'épisode Un monde au féminin (à la 22ème minute) où Clifford Brown réussi en un clin d'oeil à ouvrir un tiroir et à se retrouver avec un document dans les mains pour immédiatement le reposer sans aucune explication à ce sujet. Enfin, le commentaire audio des créateurs de la série sur l'épisode pilote n'est pas non plus repris sur les disques français alors qu'il était sur l'édition américaine.

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Une série fort sympathique qui redéfini son univers à chaque épisode (ou presque)
Les deux premières saisons dans une même boîte !
On n'aime pas
Perte du commentaire audio sur le pilote
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L'édition vidéo
SLIDERS (Serie) (Serie) DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
6 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
16h59
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Episodes
      • Le Monde selon Lénine
        (Sliders)
      • Un monde sans maladie
        (Fever)
      • La Fin du monde
        (Last Days)
      • Un monde hippie
        (Summer Of Love)
      • Un monde très « British »
        (Prince of Wails)
      • Le Monde de l'intellect
        (Eggheads)
      • Un monde au féminin
        (The Weaker Sex)
      • Un monde pour Rembrandt
        (The King is Back)
      • Un monde parfait
        (Luck Of The Draw)
      • Un monde mystique
        (Into The Mystic)
      • Un monde sans homme
        (Love Gods)
      • Un monde sans technologie
        (Gillian of the Spirits)
      • Un monde impitoyable
        (The Good, The Bad And The Wealthy)
      • Un monde carcéral
        (El Sid)
      • Un monde sans constitution
        (Time Again And World)
      • Le Monde des dinosaures
        (In Dino Veritas)
      • Un monde de renommée
        (Post Traumatic Slide Syndrome)
      • Un monde clairvoyant
        (Obsession)
      • Un monde incorruptible
        (Greatfellas)
      • Un monde de jeunes
        (The Young And The Relentless)
      • Un monde d'envahisseurs
        (Invasion)
      • Le Monde de Chronos
        (As Time Goes By)
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