A bord de leur train, James T. West et Artemus Gordon continuent de résoudre les mystères de l'Ouest…
LES MYSTERES DE L'OUEST n'est pas une série qui a été réalisée dans la joie et le bonheur. Après une première saison où les producteurs défilaient à grande vitesse alors que Michael Garrison et la chaîne CBS s'affrontait de manière juridique pour prendre le contrôle de la série, la seconde saison devait démarrer sous de meilleurs auspices. Toutefois, le créateur de la série, Michael Garrison, y imposera à mi-parcours Bruce Lansbury, un producteur en qui il a confiance pour le remplacer, avant de décéder quelques temps plus tard en raison d'une bête chute dans un escalier à son domicile. A partir de là, CBS demande à Bruce Lansbury de limiter les scénarios à base de science-fiction et de fantastique. Les séries fantastiques étaient alors sur le déclin, d'après la chaîne, et c'était aussi le moyen de limiter les budgets en évitant de construire des décors ou accessoires extravagants. En démarrant la troisième saison, la plupart des problèmes sont donc déjà réglés et la série va tendre vers des histoires plus réalistes alors que derrière la caméra l'ambiance sera bien moins troublé qu'auparavant.
Toutefois, cette saison perd en peu de son aspect étrange et curieux. Le personnage du Dr Loveless, le méchant emblématique de la série, n'apparaît que dans un seul épisode. Sur ce point, la raison n'est pas tant de limiter les scénarios exubérants mais plutôt parce que l'acteur Michael Dunn, qui l'incarne, traverse de sérieux problèmes de santé et personnel. Il faudra attendre la quatrième saison pour retrouver ce grand vilain. Le Comte Manzeppi, introduit dans la seconde saison, ne revient pas et ne reviendra même plus. A la place, les seuls véritables vilains de la «stature» d'un Loveless se font plutôt rare. La première moitié de cette saison préfère jouer la carte de l'exotisme (La Nuit du Samouraï, La Nuit de Montezuma…) ou adopte des intrigues un peu trop conventionnelles (La Nuit du Pur-sang, La Nuit du Pendu...). Si l'on peut relever quelques vilains mégalos, le seul qui soit à même d'offrir un récit un peu dingue est celui de La Nuit du Faucon. Les hommes de main du Faucon se baladent avec des masques à tête d'oiseau alors que l'histoire met en scène une arme de destruction massive au design digne d'un Jules Verne à l'image du sous-marin vu dans la seconde saison. Enfin, le Faucon n'est autre qu'un certain Robert Duvall qui n'avait pas encore atteint la renommée qu'il peut avoir aujourd'hui. C'est d'ailleurs aussi le cas de Harry Dean Stanton qui joue le futur pendu dans La Nuit du Pendu.
Dans les douze premiers épisodes de cette saison, James T. West et Artemus Gordon vont s'ingénier à résoudre des histoires de conspirations ou des soucis diplomatiques quand il ne s'agit pas simplement de mettre des bâtons dans les roues de bandes criminelles organisées. Même l'utilisation des gadgets semble s'estomper durant ces épisodes. A un tel point que l'on fini par perdre un petit peu de vue l'essence même de la série. Heureusement, l'énergie et l'impression de luxe continuent de fonctionner. Energie le plus souvent dispensée par les incroyables pugilats musclés ou Robert Conrad ne se faisait pas doubler... jusque là !
Les quatre disques du premier volume de la troisième saison des MYSTERES DE L'OUEST ne présente que 12 épisodes. En effet, la troisième saison de la série ne compte que 24 épisodes au lieu des 28 qui composaient la première et la seconde année de diffusion. Les épisodes ne sont donc plus répartis de la même façon que ce soit sur ce premier volume ou le second dont nous vous parlons plus en détail dans la chronique qui lui est dédiée. On regrettera néanmoins le fait que TF1 Vidéo ne présente pas plutôt un coffret avec l'intégrale des épisodes plutôt que de faire deux volumes à chaque fois. D'un autre côté, le passage en caisse sera allégé pour le consommateur à moins d'acheter les deux volumes d'un coup (ce qui reste fortement probable).
L'image des épisodes n'est pas uniforme. Si dans l'ensemble, on sera content de trouver une image nette et des contrastes de bonne tenue, il n'en va pas de même des teintes qui peuvent changer légèrement d'un épisode à l'autre. C'est d'autant plus visible lorsque l'on regarde tous les épisodes dans une courte période de temps. Pour le son, parfois, le rendu est un peu agressif mais c'est probablement dû au méthode d'enregistrement et de doublage de l'époque. Puisque l'on parle de doublage, il faut indiquer que le dixième épisode de la troisième saison, qui se trouve dans ce volume, ne dispose pas de doublage français. Il sera donc visible seulement en version originale sous-titrée. Pour les onze autres épisodes, vous avez le choix entre le doublage français d'époque ou découvrir la série en version originale sous-titrée.
Le quatrième disque présente des suppléments dont le plus intéressant est une longue interview de Robert Conrad réalisée lors de sa venue au Festival de Country Music de Mirandes en 1999. L'acteur y apparaît fort sympathique dans sa façon de nous montrer sa philosophie de la vie tout en se souvenant des MYSTERES DE L'OUEST. Une trentaine de minutes agréables à regarder. Le segment «Le Journal de James West» est une petite présentation de la série qui survole en quatre minutes la troisième saison. Il aurait pu être intéressant de creuser davantage mais ce ne sera pas le cas et cela laisse un peu sur sa faim surtout que les maigres informations délivrées sont extrêmement faciles à trouver et peu précises. En complément, on peut découvrir une galerie de photos très courte (sept photos !) et l'intégralité d'une bande dessinée en français qui est étrangement en fonction des planches et des cases en noir et blanc ou en couleur.
Même si ce début de saison n'offre pas autant d'épisodes délirants que ne pouvaient le faire les épisodes qui l'ont précédé, la série garde tout son charme. Le duo James West / Artemus Gordon fonctionne toujours à merveille dans leur complémentarité ce qui offre des affrontements à coup de poing dantesque ou de bons moments de comédies.
