Header Critique : CAPTAIN VIDEO : MASTER OF THE STRATOSPHERE

Critique du film et du DVD Zone 1
CAPTAIN VIDEO 1951

MASTER OF THE STRATOSPHERE 

C'est au temps de l'après-guerre, et plus particulièrement aux alentours de 1950, que la télévision se diffuse réellement dans les foyers américains. Ce phénomène sème l'inquiétude chez les puissants studios de production hollywoodienne. En 1949, le réseau télévisé Dumont Télévision Network étaie ses programmes d'un feuilleton de science-fiction baptisé "CAPTAIN VIDEO AND HIS VIDEO RANGERS", dans lequel le Captain Video affronte, au XXIème siècle, des méchants de toutes sorte au moyen de nombreux gadgets technologiques. Cette série connaît un réel succès et se poursuit jusqu'à 1955.

Sa popularité devient telle qu'elle se voit même adaptée au cinéma sous forme d'un serial produit par la firme Columbia, laquelle a toujours été, avec Universal, la Major la plus active dans le domaine du film à épisodes. Le serial, rappelons-le, était en effet un feuilleton destiné à être diffusé au cinéma. Aux USA, sa forme classique consiste en une douzaine d'épisodes d'environ un quart d'heure chacun, diffusé au rythme d'un par semaine. Idéalement, il était projeté le samedi après-midi, au cours d'une longue séance destinée aux enfants, laquelle réunissait deux films, des cartoons, des actualités et bien d'autres attractions encore.

Toutefois, en 1951, période à laquelle sort CAPTAIN VIDEO, le serial est un genre sur le déclin. L'apparition des feuilletons télévisés tend à en faire un divertissement de plus en plus désuet, et les budgets alloués à ses productions mincissent à vue d'oeil. Pour tout dire, Universal a même abandonné ce filon en 1946, laissant le terrain libre à Columbia et Republic.

La réalisation de CAPTAIN VIDEO est confiée à Spencer Gordon Bennet, un maître du serial qui, l'année précédente, vient de signer un SUPERMAN CONTRE L'HOMME ATOMIQUE, toujours chez Columbia. Il se voit secondé par Wallace Grissell, lui aussi spécialisé dans le serial. A la production, on retrouve Sam Katzman, célèbre pour sa pingrerie et ayant écumé de nombreux petits studios parmi lesquels Republic au cours des années 40. A cette période de sa carrière il travaille sur de nombreuses séries B et autres serial pour Columbia. Pour des raisons de disponibilité (la série télévisée se tourne à New York tandis que Columbia filme ses productions en Californie), la distribution des principaux rôles se voit modifier. Pour Captain Video, Al Hodge se voit donc remplacé par Judd Holdren, tandis que, pour son compagnon Ranger, Larry Stewart reprend le rôle tenu par Don Hastings.

La Terre subit d'étranges perturbations : typhon et autres catastrophes se multiplient, lesquelles sont en fait provoquées par le démoniaque professeur Tobor, un terrien qui s'est mis au service du tyran Vultura, lui-même maître de la planète Atoma. Dans son quartier général, dissimulé au coeur d'une montagne secrète, le Captain Video et ses rangers du futur tentent de trouver la cause de ces intempéries. Il questionne le professeur Tobor, mais celui-ci nie être à leur origine. Il se prétend même persécuté par Vultura…

Le début des années 50 marque au cinéma l'explosion de la science-fiction, avec l'apparition de titres tels que CINQ SURVIVANTS d'Arch Oboler, DESTINATION LUNE d'Irving Pichel ou LA CHOSE D'UN AUTRE MONDE de Christian Nyby. A n'en point douter, ce CAPTAIN VIDEO s'inscrit en plein dans cette tendance. Il s'agit même d'une science-fiction aux apparences relativement rigoureuses. Il n'est point trop question ici de Space Opera louchant vers la Fantasy, comme cela pouvait être le cas avec les FLASH GORDON d'Universal. Ici, le Captain Video emploie de nombreux gadgets et machines conçus par un savant, véritable Q avant l'heure, qui tient son laboratoire au quartier général des Video Ranger.

Toutefois, si l'on gratte un peu la surface de CAPTAIN VIDEO, l'approche scientifique de ce serial s'avère éminemment farfelue. Certes, y sont évoqués des phénomènes tels que des flux magnétiques ou électriques, mais l'ensemble reste hautement fantaisiste, la plupart des explications avancées n'étant qu'un aimable gloubiboulga de verbiage sans queue ni tête ! Il ne s'agit en rien d'un authentique film de vulgarisation comme pouvait l'être DESTINATION LUNE.

Cela n'empêche pas les aventures de Captain Video d'être divertissantes. Dans un premier temps, toutefois, car par la suite, cela se gâte un peu… Le Serial CAPTAIN VIDEO se compose en fait d'un premier épisode "Pilote" d'environ 30 minutes, puis de 14 épisodes d'environ 16 minutes. Les premiers s'avèrent tout à fait amusants. Les gadgets se renouvellent, le Capitaine Video se rend en fusée sur la planète Atoma (dont l'ambiance extraterrestre est restituée par une teinte rouge)… Il rencontre un peuple rebelle (habitant sur une planète à l'ambiance "verte") ou combat des robots étranges, portant de curieux chapeaux (en fait, ces costumes avaient été créés pour THE PHANTOM EMPIRE, un serial de 1935 dans lequel le cow-boy chantant Gene Autry découvrait une civilisation souterraine). La fantaisie, l'invention et le rythme s'avèrent alors au rendez-vous…

Malheureusement, sur la longueur, CAPTAIN VIDEO s'enlise. Les situations s'avèrent de moins en moins extravagantes, les robots et les fusées se font de plus en plus rares, comme si le budget s'asséchait en cours de route, forçant ce serial à se rabattre sur de plus classiques poursuites automobiles et autres bagarres. Le scénario tourne à l'absurde au vu du temps que Video mette à démasquer le fourbe Tobor, dont la culpabilité paraît évidente dès les premiers épisodes. Et la répétition, gros problème des Serial manquant d'inspiration, devient un réel problème au cours des derniers épisodes.

Un serial, amusant, mais un serial mineur tout de même : voilà ce qu'on est en droit de penser lorsque s'achève le quinzième épisode de ce CAPTAIN VIDEO. Il n'a officiellement pas connu de suite cinématographique, mais Columbia réunit à nouveau le réalisateur Spencer Gordon Bennet et l'acteur Judd Holdren pour un autre serial de science-fiction : THE LOST PLANET, au style réputé très proche de celui de CAPTAIN VIDEO. Quant à la série télévisée "CAPTAIN VIDEO AND HIS VIDEO RANGERS", elle cesse en 1955…

Inédit jusqu'alors en DVD, CAPTAIN VIDEO a été publié aux USA chez VCI (NTSC, multizone), dans une édition double-DVD. Les dix premiers épisodes se voient réunis sur un premier DVD9, avec quelques suppléments, tandis que le second disque, un DVD5, contient les cinq derniers volets du serial.

Pour la qualité d'image, il ne faut évidemment pas s'attendre à des merveilles. Si la copie de départ semble très bonne, il y a tout de même quelques petits soucis, tel un grain vidéo assez appuyé ou une compression entraînant des petites fragmentations de l'image. Rien de tragique, néanmoins, au vu de la rareté du film. Précisons enfin que cette édition respecte bien les teintes d'image rouge et verte lorsque l'action se déroule sur des planètes extraterrestres.

Le souci le plus gênant reste l'apparition intermittente d'un logo VCI dans le coin de l'image, sans qu'il soit possible de débrayer cet ennuyeux gadget, sans doute conçu pour décourager les éventuels pirates souhaitant exploiter ce nouveau master pour leur profit. Une méthode de dissuasion extrêmement énervante et irrespectueuse envers le consommateur !

La bande-son s'avère tout à fait honnête, pour un Serial à petit budget ayant plus de cinquante ans d'âge au compteur en tout cas. Aucun sous-titrage ou doublage n'est disponible.

Les suppléments, peu nombreux, sont tout de même plaisants. L'interactivité commence par une galerie d'affiches et de Lobby Card sans rapport direct avec CAPTAIN VIDEO, mais illustrant tout de même des films de science-fiction des années cinquante (LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA…) et de serials du même genre (FLASH GORDON, THE PHANTOM EMPIRE…). Puis, nous pouvons consulter des biographies intéressantes des acteurs et des réalisateurs de CAPTAIN VIDEO, ainsi qu'une galerie de bandes-annonces anciennes dédiées à des serials (ADVENTURES OF CAPTAIN MARVEL, THE GREEN ARCHER…) et au film de science-fiction TARGET EARTH. Glissé dans le boîtier des deux DVD, un feuillet plié en quatre nous propose huit pages d'informations très instructives sur les aventures de CAPTAIN VIDEO, que ce soit à la télévision ou au cinéma.

Somme toute, voici une édition qui aurait tout pour plaire, si ce n'était la très irritante apparition du logo VCI dans l'image à certains moments…

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
50 ans
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Un serial amusant…
On n'aime pas
…mais qui s'essouffle
Le logo VCI qui apparaît par intermittence dans l'image
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L'édition vidéo
CAPTAIN VIDEO : MASTER OF THE STRATOSPHERE (Serie) (Serie) DVD Zone 1 (USA)
Editeur
VCI
Support
2 DVD
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
4h47
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      • Episodes
      • 1 - Journey Into Space
      • 2 - Menace of Atoma!
      • 3 - Captain Video's Peril
      • 4 - Entombed In Ice!
      • 5 - Flames of Atoma
      • 6 - Astray In The Stratosphere
      • 7 - Blasted By The Atomic Eye
      • 8 - Invisible Menace!
      • 9 - Video Springs A Trap
      • 10 - Menace Of The Mystery Metal
      • 11 - Weapon of Destruction
      • 12 - Robot Rocket!
      • 13 - Mystery of Station X
      • 14 - Vengeance of Vultura
      • 15 - Video Vs. Vultura
      • Biographies
      • Judd Holdren
      • Larry Stewart
      • Gene Roth
      • Spencer Gordon Bennet
      • Wallace Grissell
      • Bandes-annonces
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