Survivant d'une session de Battle Royale, Shuya entre en rébellion et déclare la guerre aux adultes qui forcent la jeunesse à s'entretuer. Des attentats sans précédents sont organisés et les autorités japonaises répondent avec une nouvelle version de Battle Royale où, cette fois, des jeunes seront forcés de donner l'assaut contre le bastion de Shuya et ses troupes.
L'énorme succès de BATTLE ROYALE n'allait pas rester sans suite. Après une version longue, Kinji Fukasaku et son fils remettent le couvert pour BATTLE ROYALE II. Malheureusement, Kinji Fukasaku décède quelques jours après le début des prises des vues et c'est donc son fils qui assurera la fin du tournage ainsi que la supervision de la post-production et du montage de BATTLE ROYALE II. En suite logique, le film permet de retrouver le personnage de Shuya mais aussi d'amener l'histoire vers de nouvelles considérations. BATTLE ROYALE établissait un état des lieux brutal de la jeunesse japonaise forcée d'entrer dans l'impitoyable monde concurrentiel des adultes. Avec BATTLE ROYALE II, ce concept est toujours présent mais le débat dérive méchamment vers un malhabile pamphlet politique !
Après la déclaration de guerre des enfants contre les adultes, un acte terroriste fait sauter plusieurs tours japonaises ! Il n'y a pas d'équivoque quant à l'événement réel qui a pu inspirer une telle image. Et c'est l'une des premières provocations lancées dans un film aux motivations des plus floues quant au message qu'il cherche à balancer dans la gueule de ses spectateurs. Un peu plus tard, on appuie bien sur tous les pays qui ont subi des bombardements américains, ce qui inclut donc le Japon, dans un laïus exprimé par un Riki Takeushi hors de contrôle. Plus loin dans la provocation, on évoquera la mondialisation et ses dérives avec toujours autant de finesse avant de finir par nous asséner un épilogue heureux en Afghanistan. Kenta Fukasaku, auteur du scénario, fait preuve d'une grande naïveté et se perd dans ses propres idées pour finalement nous servir un discours confus et limite dangereux pour qui prendrait tout cela au premier degré !
BATTLE ROYALE II a tout de même quelques qualités mais elles se situent essentiellement dans le recyclage de ce qui faisait la force du premier film. A savoir le jeu «Battle Royale» qui se termine au bout d'une quarantaine de minutes ! Le temps de nous propulser dans un champ de batailles où les nouveaux protagonistes sont contraints et forcés de suivre les règles édictées par les adultes en essayant de survivre dans une guerre qu'ils n'ont pas choisi. Ensuite, le jeu n'existe plus ! Et c'est d'ailleurs là où l'on peut s'apercevoir que le film échappe à Kenta Fukasaku. En effet, alors qu'il n'y a plus à savoir qui sera ou non gagnant de cette nouvelle partie de «Battle Royale», le film continue vainement de suivre le décompte des victimes à l'écran. Un gadget devenu inutile mais conservé pour assurer simplement une continuité cinématographique en dépit du reste. Mais nous avions déjà traité en détail BATTLE ROYALE II lors d'une critique du DVD chinois et nous conseillons de vous reporter vers le texte d'Eric Dinkian pour en apprendre un peu plus sur le film lui-même.
Le premier contact avec le disque français nous donne le choix entre un AK47 ou un Famas. Oublions le fait qu'il n'y a pas de Famas dans le film, mais des armes de conception à peu près similaires, pour s'apercevoir que ce choix ne sert pas à grand chose puisque vous êtes amenés vers des menus dont la seule différence réside dans le placement des options et une représentation 3D de l'arme sélectionnée. L'image du film, quant à elle, ressemble comme deux gouttes d'eau, ou presque, à celle du DVD chinois que nous avions déjà critiqué auparavant. La retranscription de l'image ne laisse pas vraiment apparaître de souci numérique et s'avère satisfaisante.
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Pour le son, la piste DTS du DVD chinois s'est envolée et on peut trouver à la place une bande sonore en version française. Et c'est là où il y a un petit problème dans le sens où nous avons entre les mains un DVD de test sans sérigraphie (la plupart des critiques de DVD sont faites ainsi). Et sur ce disque, le doublage français s'arrête au chapitre 11 pour reprendre depuis le début du film. A ce moment là, le son ne correspond donc plus du tout avec les images ! Nous avons contacté l'éditeur qui nous assure que la version finale sera corrigée tout en étant surpris que de toute la presse ayant reçu le même disque, nous ayons été les seuls à leur faire part de ce gros soucis ! La piste japonaise en Dolby Digital 5.1 n'est pas touchée par ce problème et continue sans encombre jusqu'à la fin du film avec une puissance à la hauteur des affrontements armés du film. Dans la partie de la version française qui sonorise correctement les images, on notera que le rendu global est moins naturel et donc moins impressionnant que sur la piste japonaise. Toutefois, il est difficile de rendre un verdict final sur cette piste puisqu'elle est défectueuse.
Nous essaierons de mettre à jour ce texte si l'éditeur nous fait parvenir une version finale qui n'est pas encore prête à l'heure actuelle.Les suppléments se limitent à la bande-annonce du film, à cinq spots TV, à la biographie de Kinji Fukasaku et à un tout petit Making Of promotionnel. Ce dernier n'a que peu d'intérêt si ce n'est de nous montrer Kinji Fukasaku en répétition avec les acteurs sur une durée assez courte. En réalité, le gros des suppléments ne sera disponible qu'en faisant l'acquisition d'une édition «Collector» vendue sous la forme d'un digipack et comprenant un deuxième DVD.
Partant avec de bonnes intentions pour exprimer cette fois que les enfants sont les victimes innocentes des guerres initées par les adultes, BATTLE ROYALE II se lance dans une démonstration naïve et s'emmêle les pinceaux dans un discours provocateur qui dérape totalement. Après le choc de BATTLE ROYALE, cette suite fait un peu office de pétards mouillés que personne n'a vraiment envie d'allumer. Antartic tente tout de même de mettre le feu aux poudres en France deux ans après la sortie japonaise de BATTLE ROYALE II.