LE MONDE DE NARNIA : PRINCE CASPIAN (DEUX INTERVIEWS)
Depuis quelques temps déjà, on s'aperçoit que du contenu "informatif" est mis à la disposition des sites internet (petits ou grands). Et c'est de cette façon que l'on a reçu sans crier gare deux interviews traduites (assez mal) en français du réalisateur ainsi que de deux superviseurs des effets spéciaux de LE MONDE DE NARNIA: PRINCE CASPIAN. Prévu pour une sortie au début du mois de juillet en France, le film sera distribué au mois de mai aux Etats-Unis. Une bande-annonce est d'ailleurs déjà en circulation et nous l'avons mis dans notre base de données (vous trouverez un lien entre les deux interviews). Il ne nous reste plus qu'à vous livrer les deux entretiens, ci-dessous et sans retouches (enfin ? un peu pour que ça reste du français, quand même !), réalisés sur le tournage à Prague (les 4 et 5 juin 2007) par Rebecca Strauch.
Entretien avec Andrew Adamson (réalisateur)
Pourriez-vous nous parler de la façon dont vous avez envisagé ce film et des différences de ce second chapitre avec le premier ?
Andrew Adamson : Même si ça parait difficile à croire, je voulais que celui-ci soit grandiose et pourtant, maintenant, je regrette cette décision. (il rit) Non, réellement le premier film était placé dans un "Nouveau Monde". Narnia avait été créé environ 900 ans avant que le dernier film
ne soit tourné. Maintenant, nous sommes 1.300 ans plus tard, Narnia a
été opprimée par les Telmarins pendant une grande partie
de ce temps; alors, c'est un monde beaucoup plus sale, déprimant et sombre
que le précédent. Quand les enfants Pevensie y retournent, il
sont pleins de nostalgie et pensent qu'ils vont revenir à l'univers qu'ils
connaissaient, mais en réalité, ils retournent dans un monde qui
a beaucoup changé. Par exemple l'endroit où nous sommes maintenant,
le sanctuaire d'Aslan, c'est la place où il y avait la grande table de
pierre. Elle est tombée au cours d'un effondrement de terre et les Narniens
ont construit dessus une espèce d'énorme monticule funéraire,
et puis tout est tombé dans la ruine et le désespoir, et Aslan
ainsi que tout le reste ont été oubliés. Donc, ce que vous
voyez là-bas a, en fait, 18 mètres de hauteur [il montre du doigt
le plateau du sanctuaire d' Aslan]. Le Sanctuaire lui-même, une fois le
film fini, sera au moins deux fois et demi plus haut. En général,
je voulais que l'échelle de tout, et le film lui-même, soient beaucoup
plus grands que dans le dernier chapitre.
Qu'est-ce qui vous a décidé à vouloir
tourner à Prague et quels problèmes avez-vous rencontré
lors du tournage de Prince Caspian?
On s'attendait à un temps plus clément. On avait commencé
par envoyer des gens pour chercher des lieux de tournage dans le monde entier
et comme on avait déjà fait des tournages en République
Tchèque et en Pologne, dans le premier film, et que je voulais les réutiliser,
on s'est finalement concentré sur les mêmes genres de paysages.
En plus, ici, il y a des équipes techniques très professionnelles,
un des plus grands plateaux d'Europe et puis le prix de la construction est
vraiment avantageux, ce qui nous a permis de construire des plateaux plus importants.
En fait, on a construit entièrement une cour intérieure de château
fort ; ce qui aurait été hors de prix dans n'importe quel autre
pays.
Qu'est-ce
qui a été particulièrement difficile dans ce film?
La bataille ! Tant la séquence du raid dans le château que cette
bataille finale sont beaucoup plus complexes que lors du précédent
film. Et puis il est vrai que chaque fois qu'on reprend un environnement connu
- et précisément pour ça du reste - on veut résoudre
de nouveaux problèmes. Alors, on a tout fait de façon un peu plus
compliquée exprès ! De plus beaucoup de films ont été
tournés - depuis le premier chapitre du monde de Narnia - qui ont "placé
la barre" beaucoup plus haut. Alors, on voulait s'assurer qu'on faisait
quelque chose de nouveau ! Cette bataille a des aspects réellement incroyables
comme les spectateurs n'en ont jamais vu auparavant. Bon, je ne veux pas vous
donner trop de pistes, mais il y a une scène entière à
la fin de la bataille, qui est totalement novatrice et réellement très
complexe.
Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de ce que
vous avez appris de votre premier film et de ce que vous avez essayé
d'en retenir dans celui-ci?
J'ai appris à ne jamais plus faire un film avec des emplacements
naturels, des enfants, des animaux et des effets visuels (il rit), c'est pour
ça que j'ai décidé de le refaire. Je m'explique, après
chaque film, on a toujours l'espoir d'avoir appris un petit peu et d'être
devenu un meilleur réalisateur, si peu que ce soit. Personnellement,
je sens que c'est un apprentissage permanent et j'espère que ça
sera comme ça tout au long de ma carrière. Je pense que la raison
pour laquelle ce film est plus puissant que le dernier est que j'ai appris à
faire certaines choses sur le dernier tournage et que, grâce à
elles, je me suis lancé de nouveaux défis personnels pour élaborer
des choses plus compliquées et plus monumentales, qui seront -je pense-
formidables pour le public.
Réellement,
est-ce que les animations par ordinateur vous manquent? Est-ce que vous vous
voyez y revenir?
Au cours des trois dernières semaines, et je vais faire à nouveau
mention du temps... Dans les trois dernières semaines donc, j'en suis
arrivé à penser que oui, que l'animation par ordinateur avait
ses avantages. De toute façon je ne veux pas me cantonner à un
style. Il y a aussi d'autres projets que j'ai développés avec
DreamWorks, avec lesquels je travaille encore, et il se peut que je dirige avec
eux, ce qui revient à dire que c'est quelque chose que je ne rejette
pas du tout. C'est une forme d'art qui me plait réellement, et je pense
qu'elle permet de faire des choses très différentes de celles
qu'on peut faire avec ce média.
Pourquoi est-il si important d'utiliser des maquettes dans
un film comme celui-ci et quel est l'avantage de l'utilisation de maquettes
sur l'animation?
Bien, il n'y a pas nécessairement de choses qu'on ne peut pas faire.
Seulement, dans certaines circonstances, on peut trouver plus pratique de le
faire de cette façon. Je pense que la grande différence entre
une action réelle et une animation, ce sont les accidents heureux. Dans
le cours des actions réelles, il y a des choses qui arrivent parce que
vous avez un groupe de personnes qui sont ensemble et les choses qui en résultent
sont toujours particulières, à leur façon. L'autre jour
on était sur le point de tourner une scène et, tout à coup,
on a eu un orage avec des éclairs. Vous allez me dire que j'aurais sauté
sur l'occasion si j'avais voulu faire un film à effets visuels ? Avec
ces centaines de créatures en pantalons bleus, j'aurais tourné
une scène et ça aurait été fantastique dans un orage
électrique. Mais il y a aussi des choses qui n'arrivent que dans le cadre
de l'animation, c'est la même différence qu'il y a entre des modèles
faits par ordinateurs et des maquettes. Pour créer une ambiance et un
fond particulier, des choses qui s'écroulent et des choses qui se cassent
en animation, c'est très compliqué, alors qu' avec des maquettes,
il est beaucoup plus facile de jouer sur plusieurs touches. Somme toute, on
en revient à ce qu'on veut réellement faire avec la technique.
Est-ce
que vous vous êtes rendu compte que les enfants ont grandi en tant qu'acteurs,
physiquement et émotionnellement?
Je crois qu'ils ont grandi dans les deux dimensions. Ils ont beaucoup appris
du dernier film et ils ont aussi fait d'autres choses entre temps qu'ils ont
apportées au film. On a tourné une scène dans laquelle
Ben Barnes, qui joue le rôle de Prince Caspian, et Will se disputent,
et William l'a joué de façon beaucoup plus forte que dans le dernier
film, qui était en fait son tout premier film. Depuis ce premier film,
il a fait du théâtre, il a travaillé tout seul, et puis
il a eu l'expérience des derniers trois mois ici. Alors la nostalgie
et l'expérience qu'il a accumulées, en tant qu'individu, durant
l'expérience du dernier film correspondent en fait très bien au
passé que doit avoir son personnage dans Prince Caspian De son expérience
à Narnia à l'expérience présente, je pense qu'il
a grandi en tant qu'acteur, et ceci est vrai, en général, de tous
les acteurs.
Entretien avec Howard Berger (Superviseur des maquillages spéciaux, des créatures et des effets visuels) et Dean Right (Superviseur des effets visuels).
Pouvez-vous
nous dire sur quoi exactement vous travaillez actuellement ?
Dean Wright : Ce qu'on a réellement préparé
et tourné pendant toute la journée, c'est la scène qui
est à la toute fin de ce plan spécial où Peter et Caspian
doivent faire tomber les Telmarins dans leur piège. Ils sont entourés
par les Telmarins, mais ils disposent d'une grande citerne souterraine et s'apprêtent
à les y "engouffrer", en faisant sauter une trappe sous leurs
pieds. Nous avons préparé ce tournage toute la matinée,
avec tous les détails, la poussière, les débris et les
créatures, et en ajustant à la perfection les caméras pour
capter les mouvements et la lumière.
On va le refaire à nouveau. La dernière fois, c'était un
peu plus explosif, alors les responsables des effets visuels ont monté
les piliers et les ont détruits, ce qui a fait que le plafond a commencé
à se fissurer et à céder ; on a jouté une raie de
lumière pour simuler un rayon de soleil venant du haut. On a créé
un grand trou qui attrapera les Telmarins qui déferlent sur les Narniens.
Dans le sous-sol, avec notre équipe, il y a un géant appelé
Wimbleweather, qui court au travers de la cavité et détruit un
bon nombre de colonnes. Pour essayer de capter tout ça, on a construit
une maquette à échelle réduite, de façon à
ce que l'acteur qui représente le géant puisse courir au travers
et détruire les colonnes. Il faut capturer tous les moments quand il
est précisément en train de détruire les colonnes, et ensuite
il faut introduire tous les personnages d'animation, réduire leur taille
et les faire paraître plus ou moins la moitié de leur hauteur,
pour l'adapter à celle de Wimbleweather et que ça colle bien.
Après on y ajoute tout le reste de l'ambiance, avec quelques deux cents
créatures s'enfonçant dans le sous-sol et rejaillissant au dos
des Telmarins et les attrapant par derrière.
Est-ce que Caspian va avoir plus d'effets visuels et de
personnages animés par ordinateur que le dernier film : Le Lion, la Sorcière
Blanche et l'Armoire Magique ?
Dean Wright : Andrew a dit qu'il veut faire, sans aucun doute, un film plus
grand, plus passionnant avec, en plus, des tas de choses compliquées
à nous montrer, et non pas dans le but de couper le souffle au public,
mais plutôt pour le faire pénétrer le plus possible dans
ce monde. Plus les animations par ordinateur paraissent réelles, et plus
on oublie qu'elles ne le sont pas, et plus on jouit du film.
Y-a-t-il
des scènes particulières où ceci est plus évident
que dans d'autres ?
Dean Wright : Nous avons une grande scène de bataille, juste au milieu
du film. C'est quand les enfants vont au château et essayent d'y capturer
quelqu'un afin de restaurer la paix à Narnia et de replacer Caspian où
de droit, c'est-à-dire sur le trône du monde de Narnia. Le travail
de cette scène dépasse tout ce que nous avions fait avant, dans
le dernier film. Nous avons des tonnes de personnages animés par ordinateur.
Nous travaillons beaucoup avec des maquettes que nous utilisons à des
échelles différentes (au 1/24ème), ce qui est une échelle
énorme pour tout un château, et puis il y en aura d'autres plus
petites et aussi des plus grandes, que nous allons faire construire en Nouvelle
Zélande dans les ateliers WETA. Ces maquettes seront filmées par
Alex Funky et ses spécialistes qui ont fait tout le travail pour LE SEIGNEUR
DES ANNEAUX et KING KONG. Nous sommes réellement fiers de les avoir à
nos côtés et de collaborer avec eux.
À nouveau, il s'agit de filmer quelque chose de réel et tangible,
et ceci nous a poussé à créer ce château si merveilleux.
Je l'ai vu dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Quand on a une maquette parfaitement
illuminée et photographiée, on tombe simplement dans son monde
et on croit tout ce qu'on y voit; et c'est précisément ce que
nous voulons. Nous voulons absorber le public dans le film, l'incorporer de
la main du Directeur Andrew Adamson, qui vous guide au travers des moments émotionnellement
culminants du film. Nous sommes là pour conférer de la vie à
ce qui ne peut pas être créé à la grandeur réelle
et pour rendre encore plus remarquable ce qui est réel.
Cette fois-ci, vous avez Wendy Rogers comme co-superviseur
des effets visuels. Est-ce qu'elle avait déjà travaillé
avec vous dans le dernier film ?
Dean Wright : Non, mais elle connaissait Andrew Adamson (le réalisateur)
depuis longtemps et, comme nous avons un planning très pressant et beaucoup
de travail, nous avons décidé cette fois de doubler les tournages,
et c'est pour ça que nous avons divisé les séquences. La
scène nocturne du raid sur le château, ça c'est ma séquence,
la scène de bataille qui se tourne maintenant même à Usti,
c'est une de ses scènes, mais on s'entraide beaucoup.
Quel
a été le personnage que vous avez créé jusqu'à
présent et qui vous tient le plus à cœur ?
Howard Berger : J'aime beaucoup les nains. Je crois que ce sont mes personnages
favoris dans ce film. Nous avons deux héros : Trompillon, interprété
par Peter Dinklage, et Nickabrik, représenté par Warwick Davis,
et ils sont très cool tous les deux.
Dean Wright : Ils sont géniaux. Quand ils sont sur le plateau, on ne
voit plus qu'eux. Je crois que c'est la première fois dans l'histoire
du cinéma qu'on montre un combat de nains !
Howard Berger : Oui, c'est vraiment cool ! Les nains de ce film sont mes personnages
préférés, sans aucune hésitation.
Quel a été le plus grand défi de ce
film, du moins jusqu'à présent ?
Dean Wright : Ce qui a représenté un défi pour nous
dans ce film a été la nécessité d'y incorporer une
grand nombre de personnages, en plus de leur grande diversité - il y
en a de tous les sexes et de tous les âges.
Howard Berger : Oui, on voulait représenter des faons vraiment âgés
et des personnages très forts, des centaures noirs, une réelle
variété.
Dean Wright : L'idée centrale a été d'ajouter de la variété
à l'aspect des personnages, et bien entendu, transposer ces caractéristiques
à l'animation digitale. C'est une chose qui nous a donné encore
plus de travail. L'autre chose, c'est qu'Andrew voulait à tout prix rompre
la barrière entre l'animation par ordinateur et le personnage en chair
et en os, en les mélangeant davantage. Nous avons beaucoup plus de contacts
entre les acteurs et les personnages d'animation : par exemple, dans une scène,
nous voyons Lucy qui va vers Aslan, ils s'embrassent et tombent au sol, et elle
roule sur lui et il faut travailler autour de la scène pour que ça
paraisse réel. Nous avons les enfants qui sont emportés par Griffins
et, à nouveau, les enfants portés par les centaures ; tout ça
représente un grand défi, car il faut que ça marche, que
ça paraisse vrai. Nous cherchons des effets qui ne distraient pas l'œil,
nous voulons des choses qui paraissent naturelles dans ce milieu. C'est ce qui
compte, la seule chose qui compte quand on fait des choses comme ça.
Je crois personnellement que les effets visuels ne doivent pas dominer l'histoire.
Même un film comme celui-ci n'est pas une question d'effets visuels, il
s'agit avant tout des enfants. Le premier film était déjà
comme ça, il s'agissait surtout des enfants, de leur histoire, de leur
voyage. C'est à nouveau la même chose. Chacun des enfants mène
sa propre lutte. Ils arrivent à Narnia avec leurs idées préconçues
de ce qu'ils devraient y trouver. Peter pense qu'il peut faire les choses tout
seul. Lucy n'a pas le courage de lutter pour ses convictions. Susan n'admet
pas qu'elle veut être à Narnia, et en même temps, elle ne
reconnaît pas qu'elle y est réellement ou bien qu'elle veut s'en
aller ou qu'elle ne veut pas s'en aller. Edmond, lui, essaye de grandir au plus
vite et de prendre part à l'action; il veut devenir un homme. Et tous
doivent lutter et trouver leur voie. Si tu arrives et tu commences à
choisir seulement ce qui est visuellement bien et à détourner
l'attention du centre de l'histoire, tu ne rends pas service au film ; tu fais
du mal au film. On peut voir ça, spécifiquement dans ce film;
il va sortir en été, mais il ne va pas être un film d'été
classique. Nous voulons que le film passe un message, le même message
que le livre a transmis pendant 50 ans à tellement de gens, et nous voulions
être sûr qu'on y arriverait.
Faut-il
donc comprendre que le film va avoir un côté légèrement
plus sombre ?
Dean Wright : Il reste un film tout public, mais un peu plus grave pour
les enfants. Il s'agit d'une période difficile; mille ans se sont écoulés
et ils ont tous un grand sentiment de culpabilité car, même s'ils
étaient partis sans en avoir l'intention, car ils ne l'avaient pas fait
d'eux mêmes, et avaient simplement traîné autour de l'armoire,
mais ce qu'ils ont laissé derrière eux est un véritable
chaos. Les Telmarins sont venus, ont tué beaucoup de leurs amis ou d'enfants
de leurs amis, et ces pauvres êtres ont dû se réfugier sous
terre et s'adapter à ce nouvel habitat. Maintenant, ils vont aider ces
êtres à récupérer ce qui leur appartient et, si possible,
à récuperer leur monde pour tous y vivre en paix. C'est là
le message du film, autour duquel les messages individuels de chacun des enfants
sont tissés, et c'est tout ça qu'on doit emporter avec soi après
avoir vu le film.
Allons-nous voir le retour des Minotaures dans le film
?
Howard Berger : Oui ! Andrew Adamson (le réalisateur) a ajouté
plus de minotaures. Ils ont eu beaucoup de succès dans le premier film
et j'avais peur qu'ils ne soient en trop mauvais état et qu'on ne leur
permette pas de revenir. Puis, Andrew est arrivé un jour et il a dit,
"on va ajouter des minotaures". Celui-là, Asterius,
est le minotaure principal. La dernière fois, on avait 25 minotaures,
maintenant, on va en avoir seulement quatre. Ce n'est donc pas un grand show.
Asterius est dans un costume entièrement fait sur mesure. Il a des muscles
flexibles et des poches d'eau dans la poitrine. Le costume est fait à
la main, ce qui revient à dire que tous les poils que vous voyez sur
le costume ont été attachés un par un sur une base de spandex
et ensuite cousus sur le costume des muscles et aussi sur la poitrine. La tête
a été faite aussi en y rattachant tous les poils un par un. Rob
Gary, notre chef mécanicien sur le plateau lui a confectionné
un mécanisme de radio contrôle pour qu'il puisse faire toutes ces
choses tellement cools. Asterius est présent dans une bonne moitié
du film et il participe à la bataille du raid nocturne, et ça
ajoute beaucoup au film - tragique, mais héroïque. Nous avons aussi
un satyre appelé Tyrus, qui est un héro et pour qui nous avons
aussi fait une tête mécanique et le corps, et tout le reste. Les
cornes du minotaure sont assez abimées. Encore une autre raison pour
laquelle on voulait garder le vieux minotaure, simplement parce qu'il a été
là pendant longtemps et il est en mauvais état et couvert de cicatrices.
C'est
être le plus réaliste possible, il ne faut pas que l'histoire s'arrête
et que d'un coup on se dise "Oh ! regarde un superbe effet, un bon maquillage,
un bon effet d'animation digitale". On n'avait pas ça dans le
premier film. Même si dans le premier film il y avait des "Ohlala,
regarde ça !", "C'est M. Tummus, c'est fini pour lui
!". Et je suis sûr que ce sera pareil pour ce film. C'est toujours
agréable de voir un film fini, c'est pour ça que quand Andrew
m'a invité à voir quelques scènes du premier film, j'ai
refusé. Je ne voulais voir le film qu'une fois fini. Je voulais être
surpris par les choses que Dean avait faites. Je pense que c'est la même
chose avec ce film. Il y a tellement de choses que c'est toujours époustouflant
de s'asseoir et de regarder ce qui était sur le plateau et le voir dans
le film. Ça fait une grande différence. Dean et sa compagnie vont
ajouter des milliers de créatures.
Pouvez- vous nous dire quelque chose sur un des nouveaux
héros dans ce film, la souris Ripitchip ?
Dean Wright : Ripitchip va être super cool. Nous avons déjà
quelques dessins. L'agence qui va faire le design final est Moving Picture Company
à Los Angeles. C'est eux qui vont travailler dessus. Il a un bon style
; à la fois vif et dangereux, mais aussi très mignon. Mais nous
ne voulons pas qu'il soit trop mignon non plus, car c'est un vrai héro
et un vrai battant. En fait, il va aider les Narniens dans la bataille contre
les Telmarins. Alors on ne veut pas qu'il fasse rire les gens quand il fait
ça. C'est un exemple de la ligne très fine que nous devons suivre
tout au long du film, et c'est quelque chose qui n'était pas présent
dans le dernier film. Nous avons des personnages d'animation par ordinateur
qui doivent paraître réels et non des personnages de dessins animés.
Ceci est spécialement vrai dans le cas de Ripitchip. Il est drôle,
mais il est aussi sérieux. Le public va beaucoup l'aimer. Ripitchip et
sa famille se ressemblent tous beaucoup dans le livre, mais dans le film, chacun
d'eux est différent et a ses propres caractéristiques.