SATOSHI KON, UN DOC SUR GRAND ÉCRAN
Après un passage par la section Classics de ce Festival de Cannes 2021, le documentaire français SATOSHI KON, L’ILLUSIONNISTE, réalisé par Pascal-Alex Vincent et coproduit par Carlotta, fait une petite apparition en salles. Ça se passe au MK2 Bibliothèque parisien pour une séance quotidienne en début de soirée, programmée pour le moment jusqu’au mardi 27 juillet prochain.
L’occasion de parcourir l’œuvre de maestro Kon, mangaka et réalisateur de cinq anime, de PERFECT BLUE à PAPRIKA en passant par la série Paranoia Agent. Créateur prématurément disparu il y a déjà plus de 10 ans, à l’âge de 46 printemps, Satoshi Kon aura marqué le monde de l’animation, mais aussi du cinéma. Par son approche foisonnante de genres et de thèmes, de la SF au thriller "giallesque", en passant par une histoire fantasmée du cinéma japonais, il fit exploser les frontières entre rêve et réalité, présent et passé, par le biais d’étonnantes expérimentations visuelles au niveau du montage, permises par le medium animé. Ce ne sont pas les films INCEPTION ou BLACK SWAN qui renieront leurs influences, assumées si ce n’est revendiquées.
Concernant le documentaire proprement dit, il s’agit d’une véritable étude, chronologique, des œuvres qui ont jalonné la carrière du réalisateur nippon. Un document assez dense, qui prend son temps et celui de laisser parler ses intervenants, loin du rythme ultra "speed" auquel nous ont habitué ses homologues anglo-saxons. Des témoignages éloquents quant à la personnalité et aux méthodes de travail de Satoshi Kon, qui nous permettent de croiser producteurs, réalisateurs et animateurs amis, designers de décors ou de personnages, mais aussi doubleuses et doubleurs derrière ces voix si typiques (vous retrouverez leurs noms sur notre fiche du film). Également des interventions d’universitaires et historien(ne)s du genre, venus éclairer les ouvrages sous un angle plus théorique fort bien venu. De Paris à New York en passant par Londres, des propos foisonnants, quand ils ne sont pas touchants. Quelques images d’archives nous permettront enfin de retrouver Satoshi Kon en entretien, ou de le croiser sur la scène d’un festival.
Pour ceux qui se demanderaient la pertinence de voir ce documentaire en salle, l’écoute des premières notes de musique qui retentissent, vibrantes, au travers des enceintes suffirait à justifier notre venue. Et puis vous aurez peut-être la chance de voir la jeune dame assise devant vous, entamer avec ses bras la chorégraphie alors exécutée par l’idol Mima sur l’écran géant …