JOHN MCTIERNAN, LE MAITRE DU CINEMA D'ACTION 2010
Cest le pari que sest lancé Claude Monnier, auteur du bouquin intitulé «JOHN McTIERNAN, LE MAÎTRE DU CINÉMA D'ACTION» paru il y a quelques mois chez Bazaar&Co. Le livre reprend le gabarit dautres titres de léditeur tels que BLAXPLOITATION ou VIGILANTE, c'est-à-dire un format 16 x 24 centimètres agréable, pour environ cent soixante pages. La reliure carrée est assurée par le biais dune couverture souple plutôt sobre, et le papier est de qualité
Dès son introduction, Claude Monnier se montre clair et annonce la couleur dun livre qui na pas vocation à être une biographie, mais plutôt à proposer une analyse séquentielle de chacun des films de McTiernan. Si vous comptiez en apprendre davantage sur lexistence du réalisateur, trouver une interview ou quelques anecdotes croustillantes, passer donc votre chemin. Après une première partie survolant rapidement la filmographie de McTiernan dans sa globalité, le livre sera sans surprise chapitré par métrage, de NOMADS (1986) à BASIC (2003). Lanalyse du premier film, sans doute le plus tortueux et méconnu de son auteur, nest guère enthousiasmante. Lauteur décrit le métrage plus quil ne le décortique, napporte finalement que peu de «billes» au lecteur et semble esquiver volontairement la complexité du métrage. Le constat sera peu ou prou le même en ce qui concerne le chapitre suivant, bien évidemment dédié au monument viril quest PREDATOR. Claude Monnier semble toutefois plus à laise et commence à distiller les «pistes» autour desquelles sarticulera sa réflexion.
Passé ce démarrage que nous qualifierons de «poussif», lauteur semble trouver ses marques et se livre à des remarques dont la pertinence ira crescendo. Lhomme sattarde sur le cadrage, la force de limagerie et parvient à faire émerger quelques unes des thématiques chères à McTiernan. La lecture est dautant plus agréable que le style de Monnier est alors parfaitement fluide et ses mots choisis avec un certain soin. Nous nen attendions cependant pas moins de ce professeur de français qui nous livre un ouvrage par ailleurs dénué de fautes dorthographe (défaut constaté sur dautres livres de la collection) La lecture de JOHN McTIERNAN, LE MAÎTRE DU CINÉMA D'ACTION se fait donc sans heurt et cest avec grand plaisir que nous redécouvrons les véritables perles que sont A LA POURSUITE DOCTOBRE ROUGE, MEDICINE MAN ou encore LAST ACTION HERO.
Dans les chapitres suivants, lauteur poursuit avec enthousiasme son travail analytique et son découpage allant parfois jusquau plan à plan. Le chapitre dédié au magnifique LAFFAIRE THOMAS CROWN est lun des meilleurs du bouquin mais il est aussi source dune certaine frustration. Centré quil est sur la version de McTiernan, Claude Monnier en oublie quil aurait pu parler plus longuement du film original, et par là même faire ressortir davantage la personnalité bien particulière de la version de 1999. Il en sera de même sur ROLLERBALL qui nous confronte pour sa part à une autre petite déception : Pourquoi navoir pas creusé la genèse tumultueuse de ce métrage ? Même constat pour le TREIZIEME GUERRIER, uvre charcutée et aujourdhui bancale Certes, lauteur maintient la barre dans la direction quil sest fixé, mais il nen provoque pas moins un sentiment de manque chez le lecteur. Un manque qui ne sera que partiellement comblé par la petite bibliographie proposée en fin de pavé
Notons pour finir que la lecture sera rendue rapide (trois ou quatre heures tout au plus) par labondance de photogrammes commentés étayant le propos. Ceux-ci souffrent malheureusement dun gros défaut lié à une impression numérique de mauvaise qualité, altérant largement la colorimétrie, et donc limpact des scènes exposées
Pour peu que lon accepte le postulat purement (et simplement) analytique que propose Claude Monnier, JOHN McTIERNAN, LE MAÎTRE DU CINÉMA D'ACTION pourra être perçu comme un ouvrage agréable, nous donnant lenvie de nous replonger (encore une fois) au cur des uvres de McTiernan. Il reste cependant évident que nous ne tenons pas là le bouquin «ultime» tant espéré et que lenvers du décors reste donc à explorer