Au retour des vacances, un père et ses deux enfants font une halte. Là, ils font la rencontre de Charlie qui les met en garde contre les Crites. Ils le prennent pour un doux dingue et ne savent pas encore que des œufs Crites se sont invités à bord de leur véhicule. De retour en ville, les œufs vont éclore libérant une nouvelle fois les voraces créatures…
L'exemple de RETOUR VERS LE FUTUR 2 et RETOUR VERS LE FUTUR 3 fait des émules. New Line décide de produire deux suites à CRITTERS 2 qui seront tournées ensemble l'une à la suite de l'autre. Une façon de limiter les coûts de production déjà bien bas surtout que la destination finale des deux films sera l'exploitation directe en vidéo sans passer par les salles de cinéma. CRITTERS 3 se termine d'ailleurs sur toute une séquence dont l'issue est sans équivoque et invite le spectateur à voir CRITTERS 4. En effet, la véritable fin du film, pendant le générique, laisse en suspens l'histoire en renvoyant Charlie dans l'espace !
Mais revenons auparavant à CRITTERS 3 dont l'un des scénaristes, David Schow, a pourtant connu des mésaventures au préalable avec New Line sur LEATHERFACE, troisième opus de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE. Ils sont toutefois trois à plancher sur ce film, et donc sa suite, pour ce qui s'avère finalement être encore une fois une nouvelle mouture de la même histoire. Retrouver les boules de poils agressives dans CRITTERS 3 n'est pourtant pas aussi désagréable qu'on pourrait le croire.
D'ailleurs, il s'agit certainement du film qui ressemble le plus à GREMLINS avec une séquence dans une cuisine où les bestioles déconnent complètement en bouffant du Chili, et en pétant très fort, ou bien en produisant des bulles après avoir ingurgité du détergent. Une telle séquence dans une cuisine aurait dû se trouver dans le premier film mais fut retirée du scénario, d'après le réalisateur Stephen Herek, justement pour éviter un rapprochement trop flagrant avec GREMLINS. Dans CRITTERS 2, on retrouvait déjà une scène similaire dans un snack. Quoi qu'il en soit, même si cela ne vole pas bien haut, ça a au moins le mérite d'être efficace dans un registre délirant.
Cette fois, les Crites quittent Grover's Bend et se retrouvent en ville. Mais l'invasion à plus grande échelle n'aura pas vraiment lieu puisque toute l'histoire sera en fait réduite à un seul et unique lieu. Sans doute une façon de réduire les coûts de production tout comme lorsque l'action du premier film était cantonnée dans seulement quelques lieux. Plusieurs personnages sont donc acculés dans un petit immeuble par les Crites qui comptent bien les boulotter avant la fin de la nuit. Les différentes attaques des gloutons poilus, toujours armés de projectiles anesthésiants, et les tentatives de fuite des rescapés réussissent à remplir le métrage sans qu'il n'y ait de baisse de rythme. Mais il faut quand même préciser que tout est résolu au bout d'une heure et quart, le reste étant dévolu au générique de fin. On notera que le couple de petits vieux et le propriétaire qui cherche à expulser tous les locataires n'est pas sans rappeler MIRACLE SUR LA HUITIEME RUE. A croire que toute la série des CRITTERS s'évertue à lorgner du côté du Steven Spielberg producteur.
Kristine Peterson qui vient alors de signer le thriller érotique UNE EXTREME PASSION pour le compte de New Horizons, la boîte de production de Roger Corman, succède à Mick Garris en prenant les fonctions de metteur en scène. Elle ne fera pas d'étincelles et mettra en image le film sans laisser apparaître une quelconque once de génie. La réalisatrice ne fera d'ailleurs pas grand chose de très glorieux par la suite. En tout cas, CRITTERS 3 permet de découvrir le premier grand rôle au cinéma de Leonardo DiCaprio. Il faut bien commencer quelque part et, depuis, l'acteur aura fait un bon bout de chemin !
Dans cette seconde suite, les deux personnages récurrents de la série font leur retour. Charlie, ex-chasseur de primes interstellaire, arrive à la rescousse des pauvres habitants de l'immeuble pour mettre un terme à l'existence des Crites. C'est donc toujours Don Opper qui reprend le rôle tout comme Terrence Mann fait une apparition, très brève cependant, dans CRITTERS 3.
Contrairement aux deux premiers films, CRITTERS 3 ne bénéficie pas d'une image irréprochable. La définition y est bien moins performante et il en va de même pour les couleurs bien moins pimpantes. Le transfert au format 1.85 et en 16/9 affiche aussi un grain assez affirmé dans les nombreuses séquences sombres.
Pour ce troisième film et donc troisième DVD, il y a une continuité technique évidente au niveau des pistes sonores. La version originale a été remixée en Dolby Digital 5.1 et offre un rendu des plus satisfaisants. Pourtant, même si le doublage français est codé en 5.1, il faut reconnaître que le résultat n'est pas très probant. Encore une fois, la bande son est localisée platement sur l'avant à l'exception de quelques effets sonores sur les canaux arrières qui dénotent grandement avec le reste. La version originale est donc bien plus probante avec un rendu plus naturel.
En guise de supplément, il faudra se contenter de la bande-annonce du film ainsi que de celles d'autres titres édités en DVD par Metropolitan : à savoir JASON VA EN ENFER, LEATHERFACE et JASON X. Il n'y a rien d'autre si l'on omet de préciser que CRITTERS 3 est commercialisé dans un digipack où se retrouvent les trois autres films : CRITTERS, CRITTERS 2 et, bien évidement, CRITTERS 4.
Sans pour autant égaler les deux films précédents, cette troisième suite ou variation sur le même thème se laisse regarder sans ennui. Et, à vrai dire, il ne laisse en rien présager le désastre du quatrième film qui s'avère pourtant le plus « ambitieux » d'un point de vue scénaristique.
