Sans atteindre les recettes faramineuses de son prédécesseur, SCARY MOVIE 2 s'avère tout de même une affaire rentable pour le studio Dimension, et cette filiale de Miramax prend vite la décision de tourner un SCARY MOVIE 3. Celui-ci se fait sans les frères Wayans, ces auteurs-acteurs étant partis vers d'autres cieux (à savoir la comédie policière WHITE CHICKS). Le nom de Kevin Smith circule un moment pour le scénario, mais ce sont finalement Craig Mazin (SUPERSENS…) et Pat Proft (POLICE ACADEMY…) qui écrivent le film, tandis que David Zucker (Y-A-T-IL UN PILOTE DANS L'AVION ?…) hérite de la mise en scène. Parmi les acteurs, on retrouve Anna Faris et Regina Hall, les deux seules comédiennes à apparaître dans les trois épisodes de la série, tandis que de nouveaux venus s'étant déjà illustrés dans le domaine de la parodie font leur apparition : Charlie Sheen (HOT SHOTS ! de Jim Abrahams…) et Leslie Nielsen (Y-A-T-IL UN FLIC POUR SAUVER LA REINE ? de David Zucker…).
Cindy Campbell, devenue présentatrice de journaux télévisés, se passionne pour les sujets surnaturels. Mais sa rédaction se montre peu réceptives à ces histoires. Pendant ce temps, des signes mystérieux sont "dessinés" dans un champs de maïs appartenant à un ancien pasteur nommé Tom Logan. Cindy et son amie Brenda passent une soirée ensemble, au cours de laquelle Brenda est attaquée par un fantôme sorti de la télévision…
Si SCARY MOVIE tournait en dérision les slashers des années 1990, SCARY MOVIE 2 parodiait, lui, le style générique du film de maison hantée, en marchant sur les traces de HANTISE et LA MAISON DE L'HORREUR. Logiquement, SCARY MOVIE 3 continue à rire aux dépends des succès récents du cinéma fantastique. Ainsi, à la simple lecture du résumé, le spectateur averti reconnaît sans peine les clins d'œil à SIGNES et LE CERCLE. De plus, des références à LES AUTRES ou X-MEN 2 sont aussi disséminées, à droite et à gauche. Par ailleurs, dans son premier montage, SCARY MOVIE 3 se terminait sur des séquences consacrées à HULK et, surtout, à MATRIX RELOADED. Toutefois, ce dénouement, bien qu'il ait été tourné, a été remplacé par des séquences revenant plutôt à l'intrigue principale de SCARY MOVIE 3, et donc sur les films LE CERCLE et SIGNES.
Cette parodie bénéficie donc d'un récit relativement construit, surtout centré sur l'histoire de la cassette hantée. Fidèle à sa méthode, Zucker multiplie les gags visuels, parfois totalement gratuits (Cindy se cognant dans un micro, l'enfant projeté par la fenêtre…), donnant au film un certain tonus. D'autre part, l'humour "papier-toilette" caractéristique des deux précédents volets est revu un peu à la baisse, d'autant plus que Dimension voulait une classificiation américaine "PG-13" (entrée libre) au lieu des "R" (interdits aux enfants et adolescents non accompagnés) récoltés auparavant par les frères Wayans. Enfin, la présence de Regina Hall, Charlie Sheen et de Leslie Nielsen assure quelques moments d'humour assez réussis.
Toutefois, si on sourit assez souvent dans SCARY MOVIE 3, la franche hilarité n'est pas de mise. De nombreux gags tombent à plat et, malgré des efforts louables (l'apparition de Michael Jackson…), SCARY MOVIE 3 s'avère laborieux, peinant à remplir de façon convaincante ses courtes 70 minutes de métrage (hors générique). L'exercice semble une corvée imposé à une équipe, laquelle semble s'en acquitter en ne faisant que le minimum.
Alors, certes, le spectateur, occupé qu'il est à retrouver les références à tel ou tel film (récent, il va sans dire), n'a pas trop le temps de s'ennuyer. Néanmoins, SCARY MOVIE 3 n'est qu'une œuvre moyenne, ni vraiment douloureuse, ni réellement divertissante. Cela ne l'a pas empêchée de rencontrer un succès considérable aux Etats Unis, entraînant l'annonce d'un SCARY MOVIE 4…
SCARY MOVIE 3 arrive en DVD français chez TF1 vidéo. Le film est proposé dans son format 1.85 d'origine, dans un très beau télécinéma 16/9. A part quelques rarissimes saletés, on ne voit vraiment pas ce qui peut être reproché à ce DVD impeccable.
Comme presque toujours chez TF1 video, on a le choix entre les versions françaises et anglaises, en Dolby Digital 5.1 ou DTS dans les deux cas, la seconde technologie apportant ici un petit surplus de dynamique. La bande-son est très honnête pour un produit récent, sans faire montre non plus de beaucoup d'audaces. Le sous-titrage français, absent du DVD américain, est ici imposé.
Sur le DVD contenant le film lui-même, on trouve la bande-annonce du film (laquelle contient au moins un gag, celui avec Orpheus, n'apparaissant pas dans le long métrage) et un commentaire audio, sous-titré en français, sur lequel se bousculent David Zucker, le producteur Robert K. Weiss et les deux scénaristes, Craig Mazin et Pat Proft. Grouillant de plaisanteries et assez confus, il nous apprend aussi beaucoup de choses sur les ajustements connus par le film (nombreuses scènes et plans tournés mais non retenus, changement du scénario…) au gré de sa production.
Le reste de l'interactivité est reporté sur un second DVD. On a ainsi accès à neuf séquences coupées ou alternatives (avec ou sans commentaire audio), plus ou moins drôles. Le gros morceau reste la présence de la fin alternative (d'environ quinze minutes), pas spécialement hilarante, qui peut aussi être vue avec ou sans commentaire. Une petite featurette de quatre minutes est d'ailleurs consacrée au combat entre Hulk et les E.T., séquence à effets spéciaux n'apparaissant que dans ce dénouement non utilisé. On peut encore consulter deux "Making Of" : une parodie de featurette promotionelle de quatre minutes, ainsi qu'un documentaire sérieux de vingt minutes, donnant quelques informations supplémentaires sur la création du film. On retrouve donc bien l'essentiel de l'interactivité du DVD américain de SCARY MOVIE 3, à laquelle TF1 vidéo a ajouté de multiples menus "drôles", plutôt gênants qu'autre chose !
Cette édition s'avère, somme toute, très satisfaisante pour le spectateur français, qui gagne, par rapport au DVD américain, des sous-titres français sur le film et ses bonus, ainsi que des pistes DTS.