A Hong Kong, l'inspecteur Eddie Yang aide des agents d'Interpol, à la recherche de l'énigmatique Snakehead. Il finit par leur filer entre les doigts alors qu'il s'intéressait à un mystérieux enfant dans un temple. Ce dernier est finalement enlevé et amené par cargo en Irlande. Eddie Yang s'envole pour ce pays où il devra une nouvelle fois faire équipe avec Arthur Watson qui le tient pour responsable de la fuite de Snakehead à Hong Kong.
Le producteur Alfred Cheung se met en tête de produire un film avec son ami Jackie Chan dans le rôle principal et qui serait une sorte de croisement de L'ARME FATALE et de GHOST. Contacté, l'acteur est intéressé par le projet qui finalement se borne jusqu'ici au concept de la résurrection d'un personnage interprété par Jackie Chan doté dès lors de pouvoirs. Un premier scénario est écrit par Bennett Joshua Davlin dont l'action se déroule en Australie. Mais cela ne plait pas au producteur pour diverses raisons, peut être aussi parce que les aventures de Jackie Chan l'ont déjà amené en Australie (FIRST STRIKE), et on fait appel à Bey Logan. En plus d'être scénariste, acteur et producteur, il collabore avec Hong Kong Legends pour leurs éditions DVD et il est d'ailleurs possible de l'entendre sur divers commentaires audio. Il travaille donc avec Alfred Cheung à l'écriture d'un nouveau scénario pour être prêt en temps et en heure pour un tournage déjà prévu dans le planning chargé de Jackie Chan.
Alors qu'à l'origine Reginald Hudlin doit réaliser le film, il finit par augmenter ses prétentions salariales ce qui le met hors courses pour, officiellement, des divergences artistiques. Son remplaçant sera finalement Gordon Chan qui a déjà réalisé THUNDERBOLT avec Jackie Chan. De même, on fait appel à Sammo Hung pour mettre en scène les séquences d'action. Après un premier mois de tournage en Irlande, Jackie Chan s'absente pour tourner LE SMOKING. Lorsqu'il revient pour continuer le tournage à Hong Kong, il faudra encore compter avec un arrêt avant la fin des prises de vue en Thaïlande pour les séquences d'intérieurs du château. Lors des coupures, tout le monde a eu le temps de réfléchir au film et donc d'exprimer ses idées et placer son grain de sel quant aux directions à prendre et aux modifications à apporter au jour le jour sur le scénario. Rapidement, la création du film prend des allures de bateau ivre qui échappe petit à petit au réalisateur Gordon Chan et au scénariste Bey Logan qui font en sorte de ménager tout le monde pour éviter des incidents quitte à ne pas faire exactement ce qu'ils auraient voulu !
Après un premier montage du film, cela se complique puisque Columbia n'en est pas satisfait et envoie Bill Borden pour retourner des scènes et monter une version plus américaine du MEDAILLON. Autant dire qu'en trois ans, entre les intentions d'origines et le résultat final, il y a un gouffre. Le bêtisier sur le générique laisse même apparaître des scènes qui n'apparaissent pas dans le film. Pourtant, la vision du MEDAILLON n'est pas vraiment déplaisante. Surtout si on compare ce MEDAILLON avec la plupart des productions à 100% américaines où est apparu Jackie Chan ces dernières années tel que l'insipide SMOKING. Au rayon des déceptions, on soulignera le très grand nombre de scènes manifestement câblée et l'impression que Jackie Chan ne défie plus la mort pour tourner d'incroyables et étourdissantes séquences d'action. Il faut donc s'y faire et éviter de vouloir à tout prix que l'acteur, à présent quinquagénaire, nous émerveille comme il le faisait par le passé (POLICE STORY, LE MARIN DES MERS DE CHINE, MR DYNAMITE, OPERATION CONDOR…).
En tant que film d'aventure et d'action, LE MEDAILLON s'avère donc plutôt divertissant bien que certains passages restent étranges (pourquoi une femme au foyer se transforme en action-woman ?) ou que les scènes ne s'enchaînent pas toujours avec un grand bonheur. Par exemple, Jackie Chan est blafard et puis finalement, sans raison, on le retrouve un peu plus pimpant par la suite. Néanmoins, cela s'explique aisément à la vision des scènes coupées proposés dans les suppléments du DVD. Pourtant, quelques points sombres subsistent ce qui de toutes façons n'empêche pas le film de progresser à un bon rythme.
Jackie Chan est cette fois secondé par un agent d'Interpol gaffeur, interprété par Lee Evans, qui sera en fonction des passages énervants mais le plus souvent hilarants. Les touches féminines sont apportées par Claire Forlani et Christy Chung dont le rôle paraît très mal exploité dans la version finale du film. Les seconds rôles de rigueur sont attribués à Anthony Wong, pour un personnage un peu terne, et John Rhys-Davies. Enfin, Julian Sands nous rejoue les vilain de service puisqu'il fut entre autres le maléfique WARLOCK.
M6 Vidéo nous propose LE MEDAILLON dans une retranscription largement au dessus de la moyenne. L'image est donc affichée sans véritable faute et les bandes sonores en Dolby Digital 5.1, que ce soit pour la version originale anglaise ou le doublage français, font leur boulot plus que correctement.
En fait, ce sont les suppléments qui pourront surprendre par le choix d'un documentaire anachronique. «Funny, Fast and Furious» vous propose un petit survol de la carrière de Jackie Chan sur un peu moins d'une heure. A aucun moment LE MEDAILLON n'est évoqué simplement puisque ce documentaire date de la sortie de RUSH HOUR 2 et l'on peut donc y voir pas mal de bouts d'interviews de Chris Tucker. Tout au long, on pourra aussi y voir des extraits de MR DYNAMITE ou WHEELS ON MEALS. Mais d'une manière générale, ce documentaire ne rentre jamais vraiment dans le détail et n'apprendra rien à ceux qui vouent un culte à Jackie Chan et contient même une petite erreur concernant un film. Au passage, on continue aussi de prolonger la légende d'un Jackie Chan qui ne se fait jamais doubler. Un fait remis en question depuis pas mal de temps !
Il n'y a pas l'ombre d'un Making Of concernant LE MEDAILLON sur ce DVD. Aucune Featurette, pas d'image de tournage ou même de notes de production. Mais on comprendra tout cela grâce au grand nombre de scènes coupées qui vous donneront à boire et à manger ainsi qu'une indication sur le fait que LE MEDAILLON n'a pas eu une gestation des plus simples. On y dénombre des sous-intrigues non exploitées dans le film final (le véritable traffic pour lequel Snakehead est recherché…), des séquences alternatives (un Jackie Chan volant...), des développements de personnages ou même des chutes de pelloches ou Lee Evans déconne. Il y a aussi une fin alternative qui ne change pas radicalement l'issue du film mais offre une étrange histoire de Jackie Chan en passe muraille et avec des effets spéciaux non finalisés.
Une galerie de photos et une bande-annonce mettent fin aux suppléments. M6 Vidéo continue aussi de placer des bandes-annonces (ici UNDERWORLD et JET SET 2) à l'insertion du DVD sans qu'il ne soit possible de les zapper.
Affublé d'une mauvaise réputation, LE MEDAILLON est pourtant franchement divertissant pour un large public avide d'action et d'aventure. Même s'il n'est pas dénué de défauts, ce qui apparaît plus qu'évident en raison d'une production conflictuelle, on passe un bon moment à la vision de ce "nouveau" Jackie Chan.