Le vaisseau spatial Voyager part à la recherche d'un vaisseau du Maquis à bord duquel se trouve un agent infiltré de la Fédération. Cette mission prendra une tournure inattendue lorsque Voyager sera expédié à l'autre bout de la galaxie par un phénomène inexpliqué…
Lorsque la septième saison de STAR TREK : THE NEXT GENERATION s'arrête, il est décidé de placer une nouvelle série aux côtés de STAR TREK : DEEP SPACE NINE. La série mettant en scène une station spatiale ne remporte pas des taux d'écoute mirobolants malgré ses grandes qualités. Avec STAR TREK : VOYAGER, on suit donc une formule largement éprouvée puisqu'il est décidé de créer une nouvelle série mettant en scène l'équipage d'un vaisseau spatial comme c'était déjà le cas de STAR TREK et STAR TREK : THE NEXT GENERATION. Pour l'innovation, il faudra se contenter de la mise en place d'une femme pour tenir les rênes du nouveau vaisseau spatial et un point de départ qui place l'équipage face à un voyage de 70 ans pour rejoindre ses pénates. Les autres trouvailles de la série sont assez mineures, bien que parfois intéressantes, et ne sont pas des changements extraordinaires par rapport aux séries déjà existantes, puisque pas mal de ces idées étaient d'ailleurs déjà développées dans certains épisodes des autres séries.
Kathryn Janeway prend donc la barre du Voyager et s'avère être un mélange entre le James T. Kirk de STAR TREK et du Jean-Luc Picard de STAR TREK : THE NEXT GENERATION en dehors de sa féminité qui n'est pas grandement utilisée (femme ou homme, cela reste l'officier supérieur du vaisseau !). Comme dans les autres séries, on retrouve un personnage atypique en crise existentielle. On peut ainsi facilement rapprocher le docteur holographique du Data de STAR TREK : THE NEXT GENERATION ou Odo de STAR TREK : DEEP SPACE NINE. Rien n'est laissé au hasard, pas même le lien amical entre le capitaine et un Vulcain. A l'évidence, devant le grand nombre de ce type de similitudes, pour mettre tous les atouts de leur côté les producteurs ont fait en sorte de piocher dans les autres séries pour obtenir le meilleur mélange possible en vue de mettre sur les ondes une série télévisée à succès.
Pourtant STAR TREK : VOYAGER a du mal à décoller. Face à une série adulte comme STAR TREK : DEEP SPACE NINE, cette quatrième série dédiée à l'univers Star Trek apparaît comme un retour en arrière qui génère une déception. La première saison en est d'ailleurs le reflet assez flagrant et les scénaristes n'auront de cesse, au fil de la série, d'essayer de rectifier le tir. En ce qui concerne spécifiquement cette première saison, on nous ressert même des scénarios qui ont un méchant goût de déjà-vu. Pire, sur les quatorze épisodes, sans compter le pilote, plusieurs racontent une histoire de paradoxe temporel ! Ne reste donc plus qu'à se reposer sur les relations entre les différents membres de l'équipage, ce qui donnait tout son sel aux autres séries. Cela ne fonctionne pas plus en raison du manque de charisme évident à bord du Voyager. Le comble, c'est que le personnage le plus réussi s'avère être totalement virtuel !
En dehors du docteur holographique, interprété par Robert Picardo, il faut donc compter seulement sur Chakotay (Robert Beltran) et B'Elanna Torres (Roxann Dawson) pour obtenir des personnages hauts en couleurs ou en tout cas qui en imposent dès la première apparition. Néanmoins, le reste de l'équipage devient tout de même assez attachant si tant est que l'on essaye de faire l'impasse sur tous les personnages des autres séries Star Trek. La vision des saisons suivantes finira de les établir comme une part indissociable de l'équipage. Si Tim Russ était déjà apparu dans des rôles très différents dans STAR TREK : THE NEXT GENERATION, Robert Duncan McNeill joue Paris qui partage quelques ressemblances avec Nicholas Locarno, qu'il interprétait dans un épisode de la cinquième saison de STAR TREK : THE NEXT GENERATION.
L'épisode pilote, «Le Pourvoyeur», pose les marques de la série et surtout dresse l'état dans lequel l'équipage va se retrouver pour les sept saisons à venir. Perdu à l'autre bout de la galaxie, il va falloir se serrer les coudes pour rentrer à la maison. Une situation épicée par le groupement d'un équipage du Maquis, des rebelles, avec celui de la Fédération. Des tensions qui seront plus ou moins décrites dans plusieurs épisodes mais qui ne prendront jamais des tournures dramatiques, en dehors d'un événement inattendu qui aura des répercussions dans la saison suivante. A cet effet, les épisodes placent quelques personnages en amont pour leur donner ensuite une importance un peu plus grande le temps d'un ou plusieurs épisodes (l'ingénieur humain en concurrence avec B'Elanna Torres…). Une façon de fidéliser l'audience en ne sortant pas de nulle part un membre d'équipage pour un épisode important. Bien que bourré de séquences spectaculaires, «Le Pourvoyeur» ne réussit pas pour autant à enthousiasmer, surtout qu'il introduit un nouveau personnage qui a tout pour inquiéter quant au sérieux des épisodes précédents. Complètement extraverti et hurluberlu, Neelix aurait très bien pu provoquer un rejet total mais heureusement, après deux ou trois épisodes, il se fera sa place sans que sa personnalité ne dénote trop avec l'univers qui l'entoure.
Cette première saison, comme ce fut le cas de STAR TREK : THE NEXT GENERATION, est plutôt faible ! Après la mise en place de l'épisode pilote, il faut bien avouer que seulement quatre ou cinq sortent réellement du lot. Par exemple, «Phage» et «Visages» mettent l'équipage en présence d'ennemis bien plus réussis que les factions Kazons qui seront pourtant les factions rivales du Voyager les plus présentes dans la seconde saison. L'épisode «Directives Premières» part d'une excellente idée puisque plaçant la Fédération, ou plutôt le capitaine, dans la situation inattendue de se voir refuser une aide en raison de son infériorité technologique ! On retiendra aussi «Par le Chas d'une Aiguille» et "Felonie" mais les autres épisodes sont déjà de qualité bien plus inégales.
Ce coffret de la première saison ne propose que 16 épisodes en comptant le pilote comme double. Voilà qui n'est pas énorme pour une saison. Mais en réalité, ce sont 20 épisodes qui ont été produits et tournés pour la première saison de STAR TREK : VOYAGER. En raison du choix du network qui diffusait la série, les quatre épisodes manquant n'ont été diffusés aux Etats-Unis que lors du passage de la seconde saison. C'est par exemple le cas de «Les trente septiens», un épisode où l'on pouvait découvrir l'une des différences marquantes entre le Voyager et l'Enterprise puisqu'il est capable de se poser à la surface d'une planète. Ce coffret décide donc de suivre l'ordre de diffusion américain des épisodes et non pas celui de production. Il n'est d'ailleurs pas fait mention de cela dans les divers suppléments localisés sur le cinquième DVD.
Paramount sort cette première saison dans un coffret plastique comme c'était le cas pour les deux séries qui l'ont précédé. On y retrouve les plaquettes où sont accrochées les six DVD mais elles sont cette fois insérées dans un fourreau cartonné. Le logo STAR TREK : VOYAGER est bien plus explicitement indiqué que sur les coffrets de STAR TREK : THE NEXT GENERATION ou STAR TREK : DEEP SPACE NINE puisqu'il est écrit en gros et en couleur argentée sur la face avant. La coque plastique est cette fois de couleur bordeaux contrairement au gris et au bleu nuit utilisés pour les séries précédentes.
L'image de ce nouveau coffret n'est pas irréprochable puisque l'on peut noter un peu de moirage ou des couleurs instables à quelques rares moments. D'un autre côté, le résultat est du même niveau, voire un peu mieux, que celui des coffrets STAR TREK : THE NEXT GENERATION et STAR TREK : DEEP SPACE NINE. La version originale anglaise bénéficie d'un mix en Dolby Digital 5.1 très réussi même s'il n'est que très rarement spectaculaire. Les réfractaires aux sous-titrages français pourront se tourner vers le doublage français dans un stéréo surround un peu plus réducteur.
Le cinquième DVD contient un grand nombre de suppléments qui vont de la Featurette jusqu'aux anecdotes vidéo en passant par une galerie de photos où l'on peut retrouver des clichés pris sur le tournage. «Braver l'inconnu : 1ère saison» permet de retracer la genèse de la série au travers de l'équipe de producteurs. Une autre section, «Kathryn Janeway» donne la parole à l'actrice qui donne ses vues quant aux personnages et revient sur le fait qu'elle succède à l'actrice Geneviève Bujold. C'est d'ailleurs sur ce point que «Le premier capitaine : Bujold» est surprenant puisque l'on peut y découvrir les séquences tournées par Geneviève Bujold avant qu'elle ne soit remplacée par Kate Mulgrew, ex-MADAME COLUMBO. Même si les personnes interviewés restent obscures quant au remplacement de l'actrice principale, les images parlent d'elles-mêmes. Geneviève Bujold interprétait le personnage de façon si peu décontractée qu'elle en devenait antipathique, ce qui paraît des plus surprenant puisqu'il ne s'agit en rien d'une débutante. Ce bonus inestimable permet au passage de relativiser la façon dont Kate Mulgrew joue le personnage et l'établit comme le meilleur choix, même si elle était en compétition avec d'autres actrices plus «prestigieuses» (Linda Hamilton, Joanna Cassidy ou Erin Gray).
Comme dans les autres coffrets sortis auparavant, ce disque contient un melting-pot d'interviews qui donnent la parole aux acteurs et sur la confection des effets spéciaux. Ce DVD contient aussi, comme dans les coffrets STAR TREK : DEEP SPACE NINE, de petites vidéos camouflées dans les menus et qui permettent d'accéder à des morceaux d'interviews la plupart du temps en rapport avec une anecdote particulière sur un épisode (c'est le cas par exemple de la coupe de cheveux de Kate Mulgrew qui n'était pas du goût de la production, ce qui obligea de retourner un très grand nombre de scènes !).
La palme du bonus le plus amusant revient à «Tournage en extérieur chez les Kazons». De facture tout à fait conventionnelle, ce petit bonus est un reportage sur le tournage en plein désert d'une partie de l'épisode pilote. Le réalisateur Winrich Kolbe et d'autres intervenants nous parlent des conditions particulières et difficiles de ce tournage. Plutôt sérieux si ce n'est que l'on y apprend que ce tournage a lieu a une heure de leur hôtel qui lui-même se trouve à une autre heure de route de Los Angeles. En effet, ce sont des conditions particulièrement aventureuses !
Parmi tous les suppléments, trois sont assez particuliers puisqu'il y est question de trois angles d'attaques très différents de celui des personnes qui ont initié la série. A commencer par un reportage sur le site internet créé spécialement pour le lancement de la série télévisée qui devint par la suite Startrek.com. Même s'il n'y a pas de lien direct avec la série STAR TREK : VOYAGER, mais plus largement avec Star Trek, un autre reportage permet de découvrir l'attraction «Star Trek : The Experience» localisée à Las Vegas. Même si cela ressemble plus à une publicité, cela aura au moins l'avantage de notre côté de l'Atlantique de faire rêver les fans de Star Trek. Enfin, le plus intéressant est une interview de André Bormanis qui fait un parrallèle entre la réalité scientifique et le monde de Star Trek. Une bonne idée que ce petit segment où l'on apprend entre autre que l'espace n'est pas, comme on peut souvent le croire, composé seulement de vide.
Un sixième disque a été ajouté dans le coffret mais celui-ci contient deux épisodes très appréciés de la série originale : "Arena" et "Contretemps". La qualité de retranscription des deux épisodes est excellente. Toutefois, si cela peut être vu comme un avant-goût de la qualité d'image et de son avec laquelle sera diffusée la série originale en coffret par Paramount, on peut s'interroger sur l'intérêt de proposer ces deux épisodes puisque les fans les achèteront de nouveau en coffret. Ce même disque contient aussi des bandes-annonces pour STAR TREK : THE NEXT GENERATION et STAR TREK : DEEP SPACE NINE. L'intitulé de ces suppléments laissait espérer la présence de toutes les bandes-annonces des deux séries mais cela n'est malheureusement pas le cas ! Il s'agit ni plus ni moins que de deux publicités vantant les mérites des deux séries pour leur sortie en DVD. Au delà du plaisir de retrouver deux épisodes de la série originale sur DVD, ce cadeau est peut-être simplement une façon détournée de proposer six disques et non pas cinq dans l'optique de ne pas baisser le prix de vente du coffret. Qu'il y ait six ou sept disques, tous les coffrets précédents étaient proposés au même tarif !
Avec un concept très alléchant, l'équipage se retrouve vraiment là où aucun être humain n'est allé auparavant, STAR TREK : VOYAGER s'avère pourtant bien trop conventionnel. La vision des épisodes est tout de même sympathique mais la série ne prendra son véritable envol que lors de la seconde voire la troisième saison où petit à petit les situations spectaculaires donneront un cachet un peu plus grandiose à la série !
