Header Critique : GODZILLA VS SPACE GODZILLA

Critique du film et du DVD Zone 2
GODZILLA VS SPACE GODZILLA 1994

 

Alors que la G-Force travaille sur divers moyens de détruire Godzilla, le projet T en vue de tester un contrôle mental du monstre géant obtient le feu vert. Pendant ce temps, une créature extra-terrestre s'approche à grande vitesse de la terre…

Les anniversaires ont toujours été un événement spécial pour la série des Godzilla puisque d'un côté il apparaît important de marquer le coup mais c'est aussi, pour la Toho, une assurance de bonnes recettes. Et pour son quarantième anniversaire, il est décidé de donner un coup de jeune à la série. L'histoire se répète… Déjà dans les années 60, il avait été décidé de placer de nouveaux éléments aux postes clés, que ce soit le réalisateur ou le compositeur. Une fois de plus, pour GODZILLA VS SPACE GODZILLA, il est choisi d'alléger le ton de la série. Novice dans le cadre du film de monstres japonais, c'est pourtant Kenshou Yamashita qui prend la réalisation du film, comme ce fut le cas, en quelque sorte, de Jun Fukuda pour EBIRAH HORROR OF THE DEEP, alors que Takayuki Hattori en signera la musique. On peut tout de même entendre le thème de Godzilla composé par Akira Ifukube mais en réalité celui-ci n'a pas participé à la création du film.

Déjà annoncé à la fin des années 70, la Toho avait annoncé un GODZILLA VS SPACE GODZILLA. Resté sans suite, le titre, au moins, refait surface pour ce nouveau film où le monstre géant est confronté à une créature extra-terrestre créée à partir de cellules de Godzilla qui ont été envoyées dans l'espace. Les dangers du nucléaire, puis de la génétique laissent donc la place à ceux de la contamination de l'univers par nos déchets. Un fond sérieux pour un traitement qui est à l'arrivée obscurci par un scénario marqué par le sceau de la confusion ! Le récit écrit par Hiroshi Kashiwabara ne réussit pas à clarifier son histoire et n'est pas aidé par des séquences tournées puis retirées du film au moment du montage. C'est le cas par exemple de Godzilla qui libère son petit sur l'île après que celui-ci a été capturé. Des coupes faites toujours dans l'esprit d'obtenir un film plus léger puisque les scènes supprimées sont jugées trop sombres ou sérieuses. Au passage, Koichi Kawakita modifie le design du petit de Godzilla pour lui donner un côté encore plus enfantin et mignon, ce que le spécialiste des effets n'eut pas de mal à imposer dans l'optique de rendre la série plus sympathique. Mais ce choix n'avait rien de vraiment innocent puisque Koichi Kawakita avait dans l'espoir de proposer un projet de série télévisée mettant en scène le petit personnage. Une idée qui sera oubliée rapidement…

Une nouvelle fois l'actrice Megumi Odaka reprend son rôle du personnage Miki Saegusa, mise en avant dans cette histoire où le projet T nécessite l'utilisation des dons très particuliers de la jeune femme. La première partie de l'action se déroule sur une île tropicale, ce qui peut en quelque sorte ramener le souvenir des trois films qui se déroulaient dans le même décor durant les années 60. De fait, cette portion de l'histoire est plutôt sobre. Cela se complique bien vite avec un rapt, l'intervention des jumelles gardiennes de Mothra ou des tensions entre les personnages de la G-Force qui n'ont à l'arrivée aucune substance ou aucun développement satisfaisant, ce qui donne à l'ensemble un côté obscur à toute l'histoire.

En plus d'avoir un scénario assez confus, GODZILLA VS SPACE GODZILLA accumule d'autres défauts. L'histoire se focalise souvent sur les personnages humains, au détriment des monstres géants. Cela apparaît assez flagrant avec les combats mettant en scène Mogera où l'équipage est mis en avant au détriment du côté spectaculaire de l'affrontement. Il en résulte forcément une baisse de l'attrait pour un film supposé nous présenter d'extraordinaires destructions et combats entre les monstres. Le réalisateur Kenshou Yamashita passe souvent à côté de cette notion, en donnant l'impression de vouloir tirer la tension dramatique des combats en filmant des gros plans des monstres plutôt que des vues d'ensemble pourtant bien plus spectaculaires. Heureusement, le film comporte tout de même son lot de destructions filmées correctement.

En plus de Godzilla, le film met au centre de son histoire une créature extra-terrestre inédite mais aussi deux autres personnages déjà plus ou moins connus. Le récit nous permet de retrouver lors d'un ou deux clignements d'œil Mothra mais surtout les jumelles qui viennent porter un message alarmant quant à l'arrivée du Space Godzilla. Dépeint comme une version modifiée du Mecha Godzilla de GODZILLA VS MECHA GODZILLA II, Mogera est bel et bien une mise à jour mais d'un robot provenant d'un film d'Inoshiro Honda, qui n'a en fait rien à voir avec Godzilla puisqu'il s'agit de PRISONNIERES DES MARTIENS.

Après le tremblement de terre de Kobe, la Toho est soucieuse que cela ne puisse freiner l'exploitation en salles de son nouveau film où Space Godzilla est localisé au même endroit le temps d'un passage. Il est alors décidé de baisser le tarif des places de cinéma. Mais le plus gros des rentrées d'argent ne sera pas tiré de la vente des tickets pour aller voir Godzilla sur grand écran mais par la commercialisation de toute une gamme de produits dérivés. L'exploitation en salles du film ne fait pas perdre d'argent à la Toho mais les recettes de GODZILLA VS SPACE GODZILLA sont ridiculisées quelques mois plus tard par celles du come-back d'un autre monstre japonais provenant du catalogue de la Daiei, qui faisait ainsi son grand retour sur les écrans. GAMERA : THE GUARDIAN OF THE UNIVERSE engrange tant d'argent qu'il est décidé d'en faire des suites. Cette nouvelle donne provoque le choix définitif de mettre en chantier un ultime Godzilla avant de mettre sérieusement le personnage au repos. Le film suivant, GODZILLA VS DESTOROYAH mettra ainsi fin à la seconde série de films mettant en scène le fameux monstre géant atomique !

Des dix films dédiés à Godzilla et édités par Aventi en France, GODZILLA VS SPACE GODZILLA est celui qui pose le plus gros problème ! Et pour cause, dès le générique, il apparaît évident qu'un recadrage a été effectué et coupe un morceau du haut de l'image. Il est difficile d'affirmer que le reste du métrage est lui aussi recadré toutefois de nombreux plans apparaîssent bien trop serrés ou réducteurs pour être honnêtes. La mise en scène qui limite déjà l'aspect spectaculaire de l'action, ce qui a déjà été évoqué, souffre d'ailleurs de ces plans, ce qui diminue d'autant l'efficacité des images. Hormis ce problème, l'image bénéficie de couleurs agréables et d'une définition très satisfaisante. Quelques soucis de compression sont à déplorer mais rien de rédhibitoire. Le logo de Tri Star en ouverture du film indique clairement que le transfert provient des Etats-Unis, ce qui explique au passage l'option sonore.

Malheureusement, la seule et unique piste sonore proposée sur ce DVD ne nous donne à écouter que le doublage en version anglaise du film. Un choix pour le moins surprenant. Cette piste souffre des problèmes évidents des doublages de films asiatiques en raison d'accents anglais trop marqués qui tranchent considérablement avec les acteurs japonais. Techniquement, cette piste ne souffre pas de véritable défaut notable et la stéréo dispose d'une dynamique agréable.

Cet opus de la série n'est pas vraiment un chef-d'œuvre mais le film est en fait commercialisé sur un disque inclus dans un digipack plutôt joli et dont l'attrait est surtout la présence du DVD de THE RETURN OF GODZILLA. Ce dernier ayant lancé la deuxième série de films est autrement plus intéressant. Aucun supplément n'est proposé et il faut peut-être simplement concevoir GODZILLA VS SPACE GODZILLA comme le seul et unique bonus de cette édition double DVD.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
GOJIRA VS SUPESUGOJIRA DVD Zone 2 (France)
Editeur
Aventi
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h46
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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