Ex star de l'Inside View, un journal spécialisé dans les abductions,
les célébrités en désuétude et toutes formes de perversions racoleuses,
Richard Dees (Miguel
Ferrer) est un journaliste paparazzi en perte de vitesse. Mais un
serial killer (Michael
H. Moss) pilote d'avion saigne les petits aéroports de l'Amérique
profonde. C'est l'occasion ou jamais pour Dees de relancer sa morbide
carrière. Il devra s'accorder avec une nouvelle recrue, Katherine Blair
(Julie Entwisle)
avide de célébrité, qui menace sérieusement son retour à la Une du journal.
Tiré d'une nouvelle de Stephen King : "Vol de nuit", THE NIGHT FLIER nous propose une alternative intéressante aux classiques films de vampires. Certes Dwight Renfield conserve l'élégance des plus fameux princes des ténèbres. Son patronyme est à lui seul un hommage à ses sanguinaires ancêtres : "Renfield" pour le personnage dans le roman de Bram Stoker et "Dwight" pour l'interprète dans le classique de Tod Browning avec Bela Lugosi. Mais l'atelier d'effets spéciaux KNB a décidé d'apporter une nouvelle touche personnelle au mythe des vampires, le monstre rappelle d'ailleurs ses confrères de UNE NUIT EN ENFER : sa mâchoire descend jusqu'à la partie supérieure de sa poitrine et offre une vue panoramique sur une dentition digne du plus affamé des squales. Les blessures infligées aux victimes n'en seront que plus gores : plaies béantes au cou et décapitations partielles ou totales sont de la partie.
Richard Dees n'est pas un inconnu non plus, il fait sa première apparition
dans DEAD ZONE
où il tente d'engager Johnny Smith, un homme devenu médium après un
grave accident et 5 ans de coma.
Parti de 40 pages, Mark Pavia, le réalisateur, réussit à créer une atmosphère angoissante tout au long de l'enquête de Dees. Pas d'humour pour détendre l'audience, la démarche est sérieuse. Cependant, les scènes ont tendance à se répéter malgré la variété des lieux visités (cimetière, morgue...) et ralentissent la progression de l'intrigue. Certes elles participent à la perception du personnage mais le message est suffisamment clair pour ne pas être répété toutes les 15 minutes, car, qu'on ne s'y méprenne pas, le véritable vampire de l'histoire n'est pas le pilote de l'intrigant Cessna à la robe noire.
Dees est un être sans scrupules qui exploite la moindre goutte de morbide présente dans notre quotidien. Il faut le voir prendre son "bonus" de la journée : profiter d'un dramatique accident de la route qui compte parmi ses victimes des enfants, ou encore arranger à sa façon une tombe pas assez glauque à son goût. Le journaliste se nourrit, à l'instar de Renfield, du sang de la société pour préserver son éternelle existence à la une de journaux à scandales. Katherine deviendra elle aussi un vampire de l'information, contaminée par le sang de son maître agonisant dans le hall d'un aéroport, micro société anéantie par Renfield : "Ne jamais croire ce qu'on publie, ne jamais publier ce qu'on croit".
