Derrière le DEATH NIGHT présenté sur ce DVD allemand se cache le PLEDGE NIGHT de Paul Ziller. Ce qui a mené à re-titrer ce film pour sa sortie outre-rhin reste un mystère. Surtout que d'après la filmographie, ce titre serait seulement choisi pour le DVD et ne serait donc pas un titre original allemand. Mais bon... Quoi qu'il arrive, Paul Ziller n'est pas un génie. Que ce soit sous le titre DEATH NIGHT ou PLEDGE NIGHT, le spectacle reste le même. Produit par la boite de production de James Glickenhaus, réalisateur moyen dont on se souviendra de EXTERMINATOR : LE DROIT DE TUER, et Leonard Shapiro, l'argent semble manquer cruellement. La mise en image, peu inventive à la base, fleure dès lors l'amateurisme. Pourtant, les bonnes idées abondent.
Au vu des premières images, on pourrait penser qu'il s'agit d'un "slasher" classique. Raté ! En fait, s'il y a un avantage à la vision de PLEDGE NIGHT, c'est essentiellement dans son décalage. Il n'y a pas un monstre mais des monstres. Avant l'entrée en scène du véritable tueur, on assiste à ces fameuses initiations d'entrée dans les fraternités d'universités américaines. Initiations pourtant interdites depuis quelques temps, tout comme en France. Les aspirants qui veulent entrer dans la fraternité se voient alors infliger des traitements cruels et sadiques. Les punitions intervenant dans une logique assez spécieuse. Pour les uns, le bizutage est une forme d'initiation qui forme le caractère et rapproche les personnes faisant partie d'un même groupe. Au vu des images, on ne peut s'empêcher de penser qu'on ne fabrique ainsi que des moutons qui se plient au conformisme d'un groupe. La prise en charge des nouveaux venus n'est pas sans rappeler celle des Marines. Pourtant derrière cette doctrine, les " anciens " n'hésitent pas à libérer leur sadisme en infligeant des épreuves humiliantes et dégradantes. Cette partie du film est certainement la plus réussies. La mise en scène brute et l'aspect un peu sale de l'image pourraient presque faire penser à un documentaire. Si on excepte les séquences d'exposition des personnages, bien entendu ! A la limite du révoltant, certaines images pourraient presque s'inscrire dans le SALO OU LES 120 JOURNEES DE SODOME de Pasolini. A la différence que les victimes se plient ici de leur plein gré au nom des traditions ou tout simplement parce qu'un pourcentage non négligeable de la classe politique des Etats-Unis a fait partie un jour d'une fraternité. On s'avilit pour réussir ! Une critique des fraternités assez croustillante même si l'on se doute que les scénaristes et le réalisateur n'ont pas vraiment l'ambition de démonter de telles institutions.
Pas d'argent mais de l'humour, il y en a dans PLEDGE NIGHT. Assez mal maîtrisé, celui-ci fait hélas rarement mouche. Le déséquilibre entre les séquences sérieuses et celles qui auraient pu être amusantes est trop marqué ! Sid en devient alors un sous-Freddy Krueger. Dommage. Car contrairement aux films habituellement montrés sur les écrans, il y a ici une tendance à vouloir frapper sous la ceinture sans se soucier du politiquement correct. Ajoutez à cela des idées scénaristiques inventives qui poussent encore plus à la déception lors de la vision du résultat final.
Les fans du groupe Anthrax seront de toutes façons obligés de voir au moins une fois ce film. Certaines parties musicales sont signées par le groupe et Joey Belladonna, ex-chanteur, y fait une apparition lors d'un flashback. De quoi transformer un petit film en curiosité.
PLEDGE NIGHT est un film bancal. Comme déjà dit, bourré de bonnes idées et avec une envie de faire quelque chose différent, le résultat maladroit rivalise avec la moyenne des films d'horreurs des années 80 seulement grâce à sa critique des fraternités et du bizutage. A réserver aux horreur-maniaques curieux !
Etrangement, ce disque allemand ne contient ni doublage dans la langue de Goethe et encore moins de sous-titrage. Donc, n'attendez pas non plus de français ! Il faudra se contenter de la version originale anglaise dans un mono qui est assez plat. Côté image, il s'agit d'un transfert plein cadre du film. On ne perd pas d'image, ni en haut, ni à droite, même si le métrage était présenté dans un format différent en salles. L'image, elle-même, est peu précise et contient un grand nombre de défauts de pellicule. Pas un master de dernière fraîcheur ! Ajoutons que la scène du mixer n'apparait à aucun moment dans la version du film présentée sur ce disque tel qu'on peut la voir sur l'un des menus ou au dos de la jaquette du DVD.