Header Critique : I, MADMAN (LECTURES DIABOLIQUES)

Critique du film et du DVD Zone 1
I, MADMAN 1989

LECTURES DIABOLIQUES 

Avec THE GATE, son premier film fantastique destiné au cinéma, le canadien d'origine hongroise Tibor Takacs acquiert une certaine renommée. Le sujet de son oeuvre suivante lui est soufflé par les dirigeants de Transworld Entertainment, une firme américaine souhaitant la distribuer. Le scénariste David Chaskin (LA REVANCHE DE FREDDY) en rédige le script, que Takacs arrange ensuite à son goût. Ce film, LECTURES DIABOLIQUES, se tourne en hiver 1987, à Los Angeles. Pour le rôle macabre du tueur Malcom Brand, Takacs choisit Randall William Cook, en fait un spécialiste des effets spéciaux qui venait de signer les animations impressionnantes de THE GATE. Ce dernier réalise d'ailleurs des trucages comparables pour LECTURES DIABOLIQUES (l'enfant-chacal). Depuis, il a fait son chemin, et a notamment participé aux effets spéciaux de la trilogie LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, qui ont valu trois Oscars à ce passionné de Lon Chaney. Quant à la jeune Virginia, elle est interprétée par Jenny Wright, la jeune vampire d'AUX FRONTIÈRES DE L'AUBE.

Virginia, employée dans une librairie de livres anciens, se passionne pour un vieux roman d'épouvante appelé "Much of madness, more of sin". Elle parvient à mettre la main sur le second et dernier roman de son auteur Malcom Brand : "I, madman". Ce dernier raconte l'histoire horrible d'un amoureux, éconduit à cause de sa laideur, qui mutile son propre visage, afin de le reconstruire progressivement. Virginia se rend compte que, au fur et à mesure qu'elle progresse dans la lecture de ce livre, des personnes de son entourages sont mystérieusement assassinées par un sadique qui semble s'inspirer du roman.

Si la dimension fantastique des premiers slashers (avec des tueurs comme Michael Myers et Jason Voorhes) restait bien floue, l'arrivée de Freddy Krueger, le tueur des rêves, a changé la donne au milieu des années 1980. En basant son personnage principal sur un argument surnaturel élaboré, LES GRIFFES DE LA NUIT justifiait les inventions visuelles les plus folles. D'autres tueurs de ce style sont alors arrivés dans sa roue, comme Charles Lee Ray, le serial killer réincarné en poupée Chucky, ou, ici, l'écrivain maudit Malcom Brand. Mort des années avant le début du film, il revient d'entre les morts à partir du moment où Virginia se met à lire ses romans. Il peut alors accomplir un plan démoniaque, qu'il avait mis au point dans ses ouvrages de "fiction". Défiguré, voyageant entre l'imaginaire et la réalité pour exécuter sa vengeance, ce personnage a certes des points communs avec un Freddy. Mais, par son allure classique, évoquant aussi bien LE FANTÔME DE L'OPÉRA version Chaney que le tueur de L'HOMME AU MASQUE DE CIRE, il semble aussi s'inscrire dans la grande tradition du cinéma d'épouvante classique hollywoodien.

En fait, une grande partie du charme de LECTURES DIABOLIQUES vient de son approche nostalgique du fantastique. Couvertures criardes des vieux romans d'horreur qu'on trouve par hasard sur un rayonnage poussiéreux, Los Angeles baignant dans une atmosphère de film noir, emploi d'éclairages colorés et vifs évoquant le Technicolor des années 1940-50... L'atmosphère du film, raffinée et soignée, l'élève clairement un cran au dessus du slasher moyen, tout comme son approche plutôt adulte des personnages.

Malheureusement, LECTURES DIABOLIQUES souffre aussi de ne pas bien exploiter ses bonnes idées. Après un démarrage assez intrigant, le film tend à devenir laborieux et, plus on se rapproche du dénouement, plus tout semble terriblement prévisible. Ainsi la dernière demi-heure est, en grande partie, composée de rebondissements qu'on devine bien trop facilement, ce qui amoindrit nettement l'impact des séquences horrifiques, elles-mêmes assez timides.

Malgré cela, LECTURES DIABOLIQUES reste sympathique grâce à son ambiance soignée et son absence de prétention. Toutefois, aux USA, sa sortie se fait dans une certaine indifférence. En France, par contre, il recueille le Grand Prix du Festival d'Avoriaz en 1990, avant de connaître une honnête carrière en salles.

Aux USA, LECTURES DIABOLIQUES a été exploité en laserdisc chez Image (en format 1.33) avant de sortir, en DVD, chez MGM (NTSC, zone 1), pendant l'été 2003. C'est cette édition qui est testée ici.

LECTURES DIABOLIQUES est proposé en 1.33, sans les caches du format panoramique d'origine (1.85), ce qui est tout de même très regrettable, surtout pour un DVD MGM aussi récent. L'image est convenable, et on apprécie une gestion naturelle des couleurs et des contrastes, ainsi qu'une bonne propreté de la copie (malgré quelques éraflures ponctuelles). Par contre, la compression laisse un peu à désirer, avec notamment des scènes sombres ayant tendance à manifester de forts fourmillements. De plus, la définition n'est pas extraordinaire. Le résultat reste acceptable dans l'ensemble.

La bande-son est proposée avec sa piste originale anglaise Ultra-stéréo qui remplit bien son office et n'appelle pas de commentaire particulier. Trois sous-titrages optionnels sont proposés, à savoir : l'anglais, l'espagnol et le français. En guise de bonus, il faut se contenter d'une simple bande-annonce anglophone d'époque (proposant le film sous un titre alternatif : HARDBACK, au lieu de I, MADMAN), elle aussi en 4/3.

Bref, même si le film est proposé dans des conditions convenables, cette édition laisse tout de même la place à des améliorations (respect du format panoramique notamment).

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
I, MADMAN DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
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