Header Critique : SUPER INFRAMAN (CELESTIAL)

Critique du film et du DVD Zone 3
SUPER INFRAMAN 1975

CELESTIAL 

Du haut du mont Satan, la princesse Elzibub et son armée de mutants extra-terrestres menacent d'asservir la Terre. Heureusement, le professeur Chang met au point une armure surpuissante qui, greffée à même le squelette de son protégé Rayma (Danny Lee), a le pouvoir de transformer ce dernier en Super Inframan. Avec ses supers pouvoirs et ses nombreux gadgets, le héros cantonnais va devenir le dernier espoir de l'humanité.

Pour surfer sur la vague ultra populaire des «Kaiju Eiga» (les films de monstres japonais dont Godzilla est le plus célèbre représentant), le producteur et spécialiste des effets spéciaux Eiji Tsuburaya crée ULTRAMAN en 1966, le premier super héros nippon capable, entre autre, de grandir démesurément afin de mieux tanner les fesses caoutchoutées de ses ennemis. Le succès est phénoménal et lance la mode des "Tokusatsu" et «Supers Sentaïs», les héros costumés dont les plus connus se nomment KAMEN RIDER (ou MASKED RIDER), SPECTREMAN ou encore X-OR.

Visant un public très jeune, ces films et séries se déclinent pour la plupart en jouets et produits dérivés qui font un malheur chez nos petites têtes brunes. De plus, ces franchises s'exportent très facilement à l'étranger (le merchandising itou). Il n'en faut pas plus aux voisins chinois de Hong Kong pour s'engouffrer à leur tour dans ce marché très lucratif, histoire notamment de s'immiscer dans les listing d'importation de l'Occident.

THE SUPER INFRAMAN est donc un rip-off des supers héros nippons produit par les célèbres studios de la Shaw Brothers en 1975. C'est le jeune premier Danny Lee (devenu depuis internationalement célèbre pour son rôle de flic dans THE KILLER de John Woo), qui endosse la panoplie rouge vif du sauveur cantonnais. A destination d'un public jeune, le film n'a pour unique préoccupation que de nous offrir à un rythme effréné un maximum de scènes d'action destructrices et de kung-fu maison. L'immense savoir-faire des japonais en termes d'effets spéciaux (rappelons que ce sont les spécialistes de la maquette piétinée) fait un peu défaut ici, mais le film est rattrapé par des combats et une énergie typiquement Hong-Kongaise pour le coup supérieur aux opus nippons.

Voir ou revoir THE SUPER INFRAMAN aujourd'hui est une expérience psychotronique qui, si elle peut dans un premier temps engendrer l'ironie, se déguste avec un plaisir absolument irrésistible. La description des méchants (dont la terrible «Trois Yeux», qui cache un bonus oculaire dans le creux de sa main), le look hyper «out» des costumes (dont l'ouverture dorsale ne cesse de bailler durant les combats), le jingle récurrent lors des transformations du héros… Autant d'éléments qui ramènent au spectateur la même âme d'enfant qui le faisait trépigner de joie devant les séries japonaises de Récré A2 quelques années plus tôt.

Peu importe dès lors les ressorts éculés du scénario (en plus de menacer l'humanité, la princesse Elzibub ose kidnapper la fille du professeur que Rayma aime en secret), ou les détails un peu idiots (Inframan effectuant systématiquement une série de pirouettes dans les nuages après avoir revêtu son costume, tandis que l'urgence de la situation mériterait qu'il cesse immédiatement ses fanfaronnades), le film est un concentré de fun bariolé qui ne laisse à aucun moment place à l'ennui. Sûr que THE SUPER INFRAMAN trouvera de nombreux partisans chez les fans de bis, ou bien chez les spectateurs régressifs qui n'hésitent pas à se mettre debout sur leurs fauteuils pour gueuler les génériques télés de leur enfance lors des Gloubiboulga Night.

THE SUPER INFRAMAN a connu à son époque une sortie cinéma aux Etats-Unis puis une exploitation vidéo sous le titre INFRA-MAN. On pouvait même trouver dans les années 80 en France une édition VHS du film éditée par Scherzo. Pour remplacer toutes ces bandes vidéos aujourd'hui bien fatiguées, THE SUPER INFRAMAN arrive enfin sur support numérique grâce à l'éditeur chinois Celestial qui continue son exploitation de l'excellent catalogue de la Shaw Brothers sur DVD.

Comme d'habitude, le travail de restauration est tout bonnement excellent. L'image, anamorphosée pour le 16/9, restitue parfaitement l'ambiance très colorée du film. Le rendu sonore est déjà un peu moins spectaculaire et les puristes constateront avec horreur la présence d'un remixage en 5.1 imposé en cantonnais ou en mandarin.

L'éditeur fait l'effort de quelques bonus : des bandes-annonces (dont celle de l'inénarrable THE MIGHTY PEKING MAN), des galeries photos (dont une série de clichés de tournage), ou encore des filmographies. A tous ceux qui trouveraient la section un peu légère, rappelons tout de même que le disque est vendu à un prix assez bas (autour d'une quinzaine d'Euros).

Spectacle anachronique pop et irrésistible, THE SUPER INFRAMAN retrouve ses plus belles couleurs grâce à son admirable restauration sur DVD. De quoi rendre justice à l'enfance de toute une génération qui a grandi devant les exploits de ces improbables héros costumés et leurs caoutchouteux ennemis. Transmutation !!!!!

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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L'édition vidéo
JUNG-GWOK CHIU-YAN DVD Zone 3 (Chine-Hong Kong)
Editeur
Celestial
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Chine-Hong Kong (Zone 3)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
2.35 (16/9)
Audio
Cantonese Dolby Digital 5.1
Mandarin Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Chinois
  • Anglais
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • The Super Inframan
      • Twinkle Twinkle Little Star
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