Header Critique : VENOM (VENIN)

Critique du film et du DVD Zone 1
VENOM 1982

VENIN 

A Londres, trois malfrats prennent en otage un petit garçon et son grand-père. Rapidement, la maison est assiégée par la police. D'âpres négociations commencent. Pourtant, le danger le plus redoutable est à l'intérieur de la demeure. Un mamba noir, serpent mortellement venimeux, y est en liberté et peut frapper n'importe qui, n'importe quand !

VENIN est l'adaptation du roman "Des serpents sur vos têtes" d'Alan Scholefield, publié en France dans la collection "Série Noire". Produite par l'américain Martin Bregman (associé à de nombreux films interprétés par Al Pacino, de SERPICO à L'IMPASSE), elle est tournée à Londres avec des stars européennes : l'allemand Klaus Kinski (NOSFERATU, FANTÔME DE LA NUIT...), ainsi que les anglais Susan George (LES CHIENS DE PAILLE de Peckinpah...), Sarah Miles (BLOW-UP d'Antonioni...), Oliver Reed (LES DIABLES de Ken Russell...) et Nicol Williamson (SHERLOCK HOLMES ATTAQUE L'ORIENT EXPRESS...). Le vétéran hollywoodien Sterling Hayden, star du Film Noir qui vivait alors en France, vient compléter ce casting. Tobe Hooper commence la réalisation de VENIN, mais il quitte le tournage après quelques jours.

Bregman cherche alors un remplaçant rapidement disponible : il se tourne vers le britannique Piers Haggard, qui avait oeuvré pour le fantastique avec LA NUIT DES MALÉFICES, ainsi que le quatrième et dernier volet de la série des "Quatermass" (appelé QUATERMASS dans son montage pour la télévision et THE QUATERMASS CONCLUSION dans sa version cinéma). Le budget est relativement confortable et permet la reconstitution, en studio, de toute une rue londonienne. Qui plus est, pour la durée du tournage, une équipe est mobilisée pour les seuls plans mettant en scène le (vrai) mamba noir. Haggard doit donc reprendre le film en plein vol, avec seulement une dizaine de jours de préparation. Qui plus est, Kinski et Reed se montrent fidèles à leur légende de monstres sacrés excentriques, et une rivalité sans merci les opposera, qui va entraîner bien des retards. Haggard rapporte ainsi que les échanges de "Salaud de nazi" contre "Connard d'anglais", ainsi que les empoignades, étaient fréquents !

Ruth Hopkins angoisse à l'idée qu'elle va laisser son fils asthmatique, le petit Philip, quelques jours dans la maison familiale, seul avec son grand-père Howard et le personnel de maison (le chauffeur et la domestique). Après le départ de sa mère, le petit garçon, passionné par la faune exotique, se fait raconter par son papy, un photographe autrefois spécialisé dans les safaris animaliers, ses aventures. Le lendemain matin, Philip se rend chez un marchand d'animaux, qui lui remet un serpent domestique inoffensif.

A son retour chez lui, une mauvaise surprise attend le garçonnet. Le chauffeur Dave et la domestique Louise, avec l'aide d'un criminel dénommé Jacques Müller, tentent de le kidnapper. Néanmoins, la tentative d'enlèvement tourne vite au désastre. Suite à une confusion, Philip a ramené chez lui, non pas un serpent familier et sans danger, mais un mamba noir tueur, le plus dangereux reptile venimeux du monde ! Celui-ci s'échappe de sa boîte et fait peser une lourde menace sur les occupants de la demeure. Pendant ce temps-là, les voisins ont appelé la police, qui a tôt fait d'assiéger la maison. Pour Müller, ses complices, les otages et la police, une nuit de terreur commence...

La chronique de ce kidnapping et de cette prise d'otage a, on le voit, bien plus la forme d'un thriller en huis-clos, à la manière de PANIC ROOM ou de SEULE DANS LA NUIT, que celle d'un film d'épouvante. Une fois la situation mise en place, il s'agira essentiellement de confronter le très flegmatique Cmdr. William Bulloch de la police britannique aux preneurs d'otages. A l'intérieur de la maison, Paul Müller fait la loi et prend toutes les décisions. Il doit maîtriser la situation, surveiller ses captifs, mener les négociations avec la police et, même, affronter son complice, l'imprévisible Dave, cruel, facilement pris de panique et assez porté sur la bouteille. Müller, c'est Kinski, élégant et magnétique, qui va devoir garder, jusqu'au bout, son sang-froid.

Cette situation classique va être rehaussée par un élément qui n'en manque pas, justement, de sang-froid : le terrible mamba noir qui a été confié, par erreur, au petit Philip. Le reptile mortel a tôt fait de s'échapper et de se réfugier dans les confortables conduits du chauffage de la maison. De là, il pourra surgir à tout moment pour attaquer impitoyablement les humains, sa morsure entraînant une rapide mort par asphyxie. Ce piment supplémentaire descend, bien entendu, de toutes ces méchantes bébêtes qui pullulèrent après le triomphe de LES DENTS DE LA MER, parmi lesquelles on avait déjà croisé de tels reptiles, dans LES REPTILES ATTAQUENT de John McCauley ou KING COBRA de Bob Claver (à ne pas confondre avec l'œuvre homonyme, bien plus récente, de David et Scott Hillenbrand !). Haggard reprend sans complexe des procédés issus du film de Spielberg (vue subjective du serpent, qui n'apparaît qu'après une bonne demi-heure de métrage). Pourtant, il faut bien reconnaître que, au niveau horrifique, VENIN déçoit. Exploité sans vergogne par le titre et le matériel promotionnel du film, la présence du reptile à l'écran est bien rare, et ne constitue qu'une péripétie parmi d'autres dans ce suspens.

VENIN paraît un thriller sage, classique. Les preneurs d'otage sont globalement peu inquiétants, les policiers anglais semblent s'ennuyer doucement, tandis que l'intrigue prend vite un tour conventionnel et sans surprise. Reste un casting très solide (bien qu'Oliver Reed, héritant d'un personnage falot, soit sous-exploité), des éclairages soignés et surtout une partition excellente de Michael Kamen, qui parvient à donner une réelle intensité à des séquences par ailleurs assez banales (les attaques du serpent).

VENIN laisse donc sur une impression mitigée. Ce film souffre en effet d'une trame quelconque, d'une réalisation modérément inspirée et, surtout, il semble hésiter entre le thriller et l'horreur, sacrifiant nettement le second élément au profit du premier. Sorti aux USA par Paramount, VENIN sera en tout cas un échec commercial. Déjà paru en DVD dans certains pays, le voici qui arrive aux USA dans un DVD Zone 1 de Blue Underground, proposant l'édition la plus complète pour ce titre jusqu'à maintenant.

L'image est proposée dans son format 1.85 d'origine avec option 16/9. Rien à dire, c'est un sans-faute. La copie est d'une propreté hallucinante, tandis que le transfert numérique ne laisse jamais apparaître la moindre trace de compression. Le rendu de la définition, des contrastes, des noirs, des différences de grain entre les plans est spectaculaire. Superbe.

La bande-son, uniquement en anglais, est proposée dans sa version Dolby Stereo d'origine, puis dans des remix (soignés) en Dolby Digital 5.1 et en DTS. Là encore, la propreté, la netteté et la dynamique sont impressionnants, même si les timbres peuvent être un peu durs, ce qui n'est pas anormal pour un film de 1982. Hélas, on ne trouve pas un seul sous-titrage à l'horizon...

Blue Underground propose une section de bonus assez honnête. On y trouve un nouveau commentaire audio du réalisateur Piers Haggard, qui nous en apprend pas mal sur la production tumultueuse du film, ainsi que sur les rivalités entre les acteurs. On trouve une bande-annonce anglaise d'époque, ainsi que quatre spots publicitaires pour la télévision américaine. Une belle galerie de photographies nous propose de visionner des affiches venant de plusieurs pays différents, un jeu de photos d'exploitation françaises, quelques photographies de plateau et des reproductions détaillées du dossier de presse d'époque (présentées en caractères noirs sur fond blanc, elles sont hélas vite fatigantes à lire). Enfin, on trouve des biographies copieuses d'Oliver Reed et Klaus Kinski, toutes deux accompagnées de filmographies sélectives.

Thriller agréable, mais sans surprise et un peu désuet, VENIN n'est peut-être pas le titre le plus intéressant que nous ait proposé Blue Underground ces derniers temps. Quoi qu'il en soit, la qualité du travail de l'éditeur est à nouveau d'un excellent niveau, et les amateurs de ce film en tiennent ici un excellent DVD.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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Casting solide
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Un film un peu conventionnel qui n'a pas très bien vieilli
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L'édition vidéo
VENOM DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Blue Underground
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
1.85 (16/9)
Audio
English DTS 5.1 (ES)
English Dolby Digital 5.1 (EX)
English Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Aucun
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