Zak est un ado comme les autres jusqu'au jour où il se retrouve
en possession d'une montre à quartz particulière. En effet,
celle-ci permet d'accélérer ses mouvements à un
tel point que le monde qui l'entoure semble arrêté.
A la réalisation de TOP CHRONOS, on trouve Jonathan Frakes, qui s'était illustré auparavant en tant qu'acteur puisqu'il interprétait le rôle de Ryker dans STAR TREK : THE NEXT GENERATION. Lorsque vous êtes acteur pendant sept années dans un show télévisé, il y a de fortes chances pour que vous passiez à la réalisation, en commençant justement par diriger vos camarades dans la même série. Suite logique, Jonathan Frakes se met à réaliser des épisodes pour la télévision dont pas mal pour les deux autres séries de la franchise Star Trek (STAR TREK DEEP SPACE NINE et STAR TREK VOYAGER). Dès lors, le passage vers le grand écran le met aux commandes, comme c'est étonnant, de l'excellent STAR TREK : PREMIER CONTACT et, le légèrement moins glorieux STAR TREK : INSURRECTION. Mais une fois qu'il a quitté le nid protecteur de Rick Berman, le producteur des séries Star Trek actuelles, le réalisateur ne fait pas des étincelles, et ce n'est pas le scénario qui donnera du peps à sa mise en scène qui donne à l'ensemble un look de série TV comme quoi !
Pas moins de quatre scénaristes pour pondre le scénario de CLOCKSTOPPERS dont le choix du titre français reste une énigme puisque le film est donc devenu TOP CHRONOS. Avec autant de personnes pour se triturer les méninges sur un élément de départ prometteur, il y a de quoi s'attendre à un débordement d'idées lumineuses. Que nenni ! TOP CHRONOS est avant tout d'une incroyable banalité. Pire, il accumule rapidement les incohérences à un point que l'on ne peut que se désintéresser d'un suspense mou du genou.
Allez, le film débute plutôt bien avec un générique plutôt sympa et une séquence dans un aéroport assez délirante. De quoi fonder pas mal d'espoirs pour la suite des évènements. Hélas, cette suite s'avère d'une simplicité telle qu'on a l'impression d'avoir déjà vu cinquante fois le film auparavant. Vous prenez un ado qui ne s'entend pas avec son père. Cet ado est "cool" et tisse rapidement une amourette à deux balles avec la bombe vénézuélienne qui vient de débarquer dans le quartier. Bien entendu, tout ce petit monde habite dans des résidences de millionnaires. Mais bon, c'est comme ça, les Etats-Unis, tout le monde est beau et riche ! A partir de là, vous injectez l'élément fantastique que nos ados utiliseront pour se marrer un coup puis aider un de leurs amis avant que l'histoire sérieuse débute par l'intrusion des vilains de l'histoire dirigés par ce pauvre Michael Biehn. S'ensuivent quelques courses-poursuites à pieds ou motorisées avant un climax final dans le repaire des méchants. Bien entendu, à la fin, papa et son fiston en sortent rapprochés, chacun ayant fait un pas vers la compréhension de l'autre. C'est beau mais tellement vu et revu et sans surprises que c'en est effarant !
Prometteuse que cette idée de l'hyper temps où il serait possible d'agir pendant que le monde alentour est figé. Les auteurs s'en servent vaguement pour ajouter quelques effets spéciaux esbroufes dans une intrigue où ce concept est interchangeable. Les scénaristes effleurent à peine l'idée pour l'appliquer sur leur trame pré-formatée nous donnant droit par exemple à une séquence de D.J. ringarde dans une boîte à la "mode" dont le principe était déjà utilisé par Peter Ustinov dans LE FANTOME DE BARBE NOIRE une quarantaine d'années auparavant et sans aucune idée d'accélération du temps. En creusant, on devrait trouver d'autres exemples encore plus anciens mais celui-ci est parfait dans le sens où il incarnait déjà à l'époque le spectacle à destination des enfants. Plus grave, l'idée même de l'hyper temps est tellement mal traitée que les incohérences abondent donnant au moins le temps de s'interroger sur l'impossibilité de ceci ou le pourquoi de cela. Quelque part, ça occupe ! En bien moins de temps, UNE CURIEUSE MONTRE, un épisode de LA QUATRIEME DIMENSION, réussissait à développer bien plus de brio que TOP CHRONOS un concept de départ similaire.
Chez Paramount, on ne se moque pas de nous en ce qui concerne la qualité des DVD. TOP CHRONOS affiche une image de bon niveau. D'un autre côté, le film est si récent que l'on aurait été surpris du contraire. La bande-sonore en Dolby Digital 5.1 accumule les effets et ambiances avec une belle générosité que ce soit en version originale ou sur le doublage français.
Niveau bonus, c'est déjà un peu plus basique. Outre la bande-annonce cinéma, le disque contient des spots TV assez amusants puisqu'ils proposent des images inédites. Chacun des personnages se présente en racontant sa version de l'histoire, dans le but de susciter l'envie chez le spectateur qui est forcément jeune pour un tel programme ! Le Making Of ne réussira pas à vous captiver sur ses dix petites minutes promotionnelles. Reste plus que le clip du morceau musical phare de la bande originale orientée "jeunes" comme tout le métrage.
TOP CHRONOS a été produit par Nickelodeon avant tout spécialisé dans les programmes à destination d'un public jeune, comme c'est le cas de JIMMY NEUTRON ou des RAZMOKETS. Cela n'excuse pas d'essayer de réaliser un film un tant soit peu novateur ou ambitieux. TOP CHRONOS n'est ni l'un, ni l'autre ! Même les films pour enfants ont besoin d'un tant soit peu de saveur et celui-ci n'en a pas non plus. A vrai dire, dans dix ans, on devrait le confondre avec un téléfilm ou un épisode pilote d'une série TV avortée.