Le musée d'histoires naturelles de Chicago prépare une
exposition sur les croyances et les superstitions à travers le
monde. C'est sans savoir qu'il vient d'ajouter à sa collection
une pièce de créature mythique bien réelle qui
s'est installée sans carton d'invitation !
Avec deux films plutôt réussis, le faux voyage martien de CAPRICORN ONE et une sorte de remake spatial du TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS (OUTLAND : LOIN DE LA TERRE), il y avait de quoi placer pas mal d'espérances sur Peter Hyams. La suite de sa filmographie ne viendra pourtant pas ajouter d'autres titres aussi réussis. Après un 2010, suite de 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE, pas si mauvais que cela, il ne retouchera pas au fantastique avant de rencontrer Jean-Claude Van Damme pour les voyages temporels de TIMECOP puis toujours avec l'acteur belge pour signer un film d'action (SUDDEN DEATH). Il se tourne alors vers l'horreur pour le RELIC dont on vous parle ici avant de diriger un gigantesque nanar de 80 millions de dollars dont on se demande encore s'il s'agissait d'un gag. Pas la peine de s'étendre sur LA FIN DES TEMPS et revenons plutôt à RELIC qui est largement plus estimable !
En plus de porter la casquette de réalisateur, Peter Hyams occupe aussi le poste de directeur de la photographie sur pas mal de ses films. C'est le cas de RELIC où il applique le choix de baigner l'action dans les ténèbres. Le rendu général est donc pour le moins sombre et noir. A ce niveau-là, l'édition DVD respecte à merveille le souhait du réalisateur, ce qui risque de laisser perplexes certains acheteurs qui se demanderont s'il ne s'agit pas là d'un défaut du transfert. Ce parti pris marche plutôt bien dans un film tel que RELIC puisque durant les deux premiers tiers du film, le réalisateur s'ingénie à camoufler sa créature. Rien d'innovateur là dedans dans le sens où il s'agit d'un schéma classique de ce type de films depuis belle lurette. Mais ici, les moindres recoins plongés dans le noir deviennent assez inquiétants.
Ce n'est pourtant pas en emballant un film techniquement bien pensé que RELIC réussit à s'affranchir de son récit un peu trop classique. L'histoire, d'après un livre de Douglas Preston qui a réellement travaillé au musée de Chicago et Lincoln Child, suit donc un schéma vu et revu. Restent quelques effets gore et une créature mise en forme par Stan Winston qui s'amuse à décapsuler les têtes d'infortunés visiteurs d'un musée. Autre bon point d'ailleurs que ce musée où sont enfermés les convives d'une soirée d'inauguration prenant ainsi des airs de film catastrophe de la grande époque. Les prisonniers du musée se prennent ainsi le bec pour savoir s'il faut se prendre en main ou rester sur place en attendant les secours. La bestiole du film boulottera une partie des uns et des autres sans trop se soucier de leur choix.
Tom
Sizemore (STRANGE
DAYS, A
TOMBEAU OUVERT...) qui n'était jusque-là qu'un
acteur spécialisé dans les seconds rôles, prend
pour la première fois la tête d'affiche. L'acteur a d'ailleurs
côtoyé pour l'occasion un conseiller de la police de Chicago
pour forger son personnage. Il en va de même pour Penelope
Ann Miller (L'IMPASSE) qui a traîné dans le
musée d'histoires naturelles de Chicago en compagnie de spécialistes.
Le type d'anecdote que tout acteur sort au moment de la promotion du
film pour donner plus de crédibilité à l'uvre
qu'il défend. Dans le cas de RELIC, qu'ils aient passé
du temps à s'imprégner de leurs rôles ou à
se taper des matches de basket ne change pas grand chose. Cette affirmation
n'a bien entendu rien à voir avec le talent des deux acteurs
précités mais plutôt d'une simple constatation.
Enfin, personne ne sait si Linda
Hunt a déjeuné avec le directeur du musée mais
c'est toujours un plaisir de retrouver cette actrice atypique. D'ailleurs,
cela doit être l'une des rares actrices à remporter un
oscar pour avoir jouer le rôle d'un asiatique masculin (L'ANNEE
DE TOUS LES DANGERS). Malgré sa petite taille, elle arrive
pourtant toujours à s'imposer que ce soit en tenancière
de saloon dans SILVERADO ou en Fremen dans DUNE.
Déjà évoquée, l'image est plutôt bien retranscrite dans son format large selon les souhaits du directeur de la photographie et donc du réalisateur. Il n'en va pas de même en ce qui concerne une définition qui aurait pu être largement améliorée ce qui dénote probablement un transfert peu récent. Alors que la compression n'est pas dénuée de petites anicroches. La piste Dolby Digital 5.1 assure le reste du spectacle avec des effets bien sentis sans pour autant utiliser toutes les possibilités en matière d'environnement sonore. La piste française s'en sort elle aussi plutôt bien compte tenu du fait qu'elle est présentée en simple stéréo surround.
Il y a toujours de bien jolies expressions sur les jaquettes de DVD et l'une des phrases écrites sur celle de RELIC est assez étonnante. "Une toute nouvelle signification au concept de la maison hantée" qu'on nous dit ! Malheureusement, aucun spectre ne hante le musée. L'idée est compréhensible surtout qu'elle fut amenée par la productrice Gale Anne Hurd qui définit elle-même RELIC comme appartenant au genre des "maisons hantées" ! Mais il faut bien le dire, cette affirmation est plutôt mensongère puisque le film s'apparente bien plus aux films de monstres tels que ALIEN. D'ailleurs, aucune mention n'est faite concernant les suppléments et il faudra plisser les yeux pour déchiffrer "Le Film Annonce" sur la photo du menu principal. A part cela, le disque est vide de tout autre bonus !
Enfin, on notera qu'un panneau juste après le choix des langues pour les menu du disque nous prévient que le film était interdit aux moins de douze ans en Angleterre ! Euh ? Oui, mais en France aussi, vous savez ? Le genre de petite bourde qui se produit lors de la localisation des DVD. Cela reste toujours amusant pour nous !
RELIC n'a pas l'ambition de révolutionner un genre dont il suit à la lettre les préceptes. Le spectacle est donc assuré bien que sans grande surprise. De quoi passer un bon moment en compagnie d'acteurs sympathiques ( Tom Sizemore, Penelope Ann Miller et Linda Hunt) et d'une créature gloutonne pour peu que vous appréciiez les films de "monstres".